2005-2015 : Contre les violences d’État, le combat continue

À l’occasion des 10 ans de la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré, et un an après la mort de Rémi Fraisse, les violences d’Etat sont toujours là...

Le 27 octobre 2005, Zyed et Bouna meurent dans un transformateur EDF en voulant échapper à la police. Leur ami Muhittin en sort gravement brûlé. La nuit même, des émeutes débutent à Clichy-sous-Bois. Pendant trois semaines, partout en France, la jeunesse se révolte dans les quartiers populaires. Le pouvoir répond par la proclamation de l’état d’urgence, un couvre-feu pour les mineurs, et une violente répression policière. Quelques semaines plus tard, ce sont les lycéens et étudiants de tout le pays qui sont dans la rue contre la Loi pour l’Égalité des Chances (CPE).
En 2005, c’est l’ensemble de la jeunesse qui descend dans la rue, contre l’asphyxie d’un quotidien fait de violence et d’injustice.

La répression commence dans la rue et se poursuit au tribunal. À la suite des émeutes de novembre, on recense près de 3000 arrestations, et au moins 375 peines de prison ferme. Tandis que la justice condamne les jeunes interpellés par les forces de l’ordre, les policiers impliqués dans la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré restent impunis : ils seront relaxés dix ans après, le 18 mai 2015.

Dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, Rémi Fraisse, jeune militant opposé à la construction du barrage de Sivens, est tué par une grenade offensive tirée par la gendarmerie mobile. Ce meurtre est le résultat d’un processus de criminalisation des mouvements sociaux. Lors du CPE, on dénombre déjà plus de 4000 arrestations et au moins 67 peines de prison ferme.

Entre 2005 et 2015 les crimes policiers n’ont pas cessé. L’impunité qui les accompagne non plus, parce qu’aucun de ces crimes n’est une bavure. Ils sont le résultat d’une logique d’état qui impose un ordre social raciste et sécuritaire, où toute forme de contestation est systématiquement réprimée.

Que personne ne compte sur nous pour déminer le terrain.

Ne quittons pas la rue, n’arrêtons pas de vouloir changer notre quotidien.

Souvenons-nous, manifestons nos envies et nos révoltes.

Tous les jours.

À demain.

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