Douloureuse taxe d’habitation... Et pour quels services ?

On l’entend partout : des taxes locales qui progressent en deux ans de 50 à 300 euros selon la surface et la localisation du logement, des ménages qui songent à déménager de Marseille. Un texte tiré du journal "Sous le soleil, la Plaine" n°2.

Réélue en 2014 en promettant de ne pas hausser les impôts sur les ménages, l’équipe Gaudin n’a cessé de les augmenter depuis : plus 5% sur la taxe foncière (TF) et la taxe d’habitation (TH) en 2015, et rebelote plus 5% sur la TH de 2016. Beau palmarès pour des libéraux « anti-impôts », qui place la ville au sommet des prélèvements sur les ménages, avec une progression de 50% en 10 ans.
Douloureuse ?… De plus en plus, mais pas pour tous ! Car la particularité du zonage des quartiers de Marseille, c’est qu’à logement identique, on paie plus cher quand on habite le centre-ville que dans les beaux quartiers. Dans le zonage ABC actuel, des quartiers délaissés par la municipalité comme La Belle-de-Mai, Thiers ou Noailles sont classés « quartiers bourgeois » (B) ; alors que les quartiers préférés du gotha comme le Prado, Bompart ou Perrier , sont classés périphériques (C) donc moins imposés ! Ce zonage date de 1966, a été mis en place par Defferre, et est maintenu par Gaudin depuis 25 ans, d’autant plus que réside là son vivier électoral.

Cette année, deux tiers des villes du pays ont maintenu leur taux de taxe d’habitation (TH). Mais trois villes en France ont utilisé une manœuvre particulièrement pénalisante pour les habitants au logement moyen ou modeste : Marseille, Aix et Mulhouse ont carrément supprimé l’ « abattement général à la base » [1] : d’où la hausse « moyenne » de 5 % sur la TH, faisant bondir plus fortement la taxe des occupants de petits logements. C’est bien ainsi que l’oligarchie de Marseille gère sa ville : haro sur les petits, et moins de taxes sur les puissants ! Et pour quels services ?

Notre vécu, c’est le délabrement des rues et des écoles, le ramassage des poubelles et tri sélectif inefficaces et les rats qui pullulent. On est bien conscients que les services municipaux doivent être financés : mais la hausse n’est-elle pas la conséquence des investissements qui ruinent la ville comme le Grand Stade (12 M€ par an sur 27 ans), l’inutile location de la tour Méditerranée pour les employés de la Métropole au profit de Constructa, ou le projet de téléphérique du Vieux-Port à Notre-Dame, un gadget pour les touristes ?

Alors, nos impôts locaux, c’est pour « l’attractivité » de la ville et les touristes, ou pour les habitants ?

Notes :

[1Rabais sur la valeur locative du logement

PS :

Télécharger le pdf de "Sous le soleil la plaine" n°2

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