Ephéméride des luttes : 22 juin

Le 22 juin est beau comme un centre de rétention qui brûle dans l’éphéméride des luttes. Mais ce n’est pas la seule chose qui s’est déroulée un 22 juin ! Aujourd’hui, la place Castellane est barricadée et les patrons et autres directeurs perdent maisons, voitures, et parfois même leurs genoux.

1633 : Le Vatican force Galilée à revenir sur son affirmation de ce que la Terre n’était pas au centre de l’Univers.

1836 : A Nîmes, naissance de Gaston Crémieux, insurgé de la Commune de Marseille.

En 1862, il se fixe à Marseille [...] et est en contact amical avec la section de l’Internationale de Marseille. Le 8 août 1870, il se trouve porté à la tête d’un mouvement insurrectionnel, mais celui-ci est rapidement maté. Arrêté le lendemain, il est déféré le 28 août devant un conseil de guerre qui le fait emprisonner. Avec l’annonce de la chute de l’Empire, il est libéré ainsi que ses compagnons dans la nuit du 4 au 5 septembre par une foule de plus de vingt mille personnes. Il reprend aussitôt son activité radicale et fédérative avec la création de la "Ligue du Midi" (regroupant 15 départements) qui rentre rapidement en conflit avec le gouvernement de défense nationale. Le 1er novembre 1870, il est en tournée de propagande pour la "Ligue du Midi" dans le département de l’Isère lorsqu’éclate l’insurrection marseillaise qui proclame une Commune révolutionnaire. Mais avec l’arrivée d’un émissaire républicain, le gouvernement récupère rapidement le pouvoir, la situation reste cependant tendue et un nouveau mouvement insurrectionnel éclate le 23 mars 1871. Crémieux est alors porté à la tête d’une Commission départementale insurrectionnelle, composée de 12 membres (dont Alerini pour l’AIT) qui ratifie les pouvoirs de la Commune marseillaise et du département des Bouches-du-Rhône. Après s’être emparée des bâtiments publics et de la préfecture, la Commission y fait arborer le drapeau rouge puis le noir (en signe de deuil de la Patrie). Mais le 4 avril, la Commune marseillaise, après une ultime médiation tentée par Gaston Crémieux, est écrasée par la troupe qui n’hésite pas à bombarder la ville. Arrêté le 8 avril, il sera condamné à mort par un conseil de guerre et fusillé sur ordre de Thiers, le 30 novembre 1871.

Tiré de l’éphéméride anarchiste.

1848 : - A Paris, début de l’insurrection ouvrière avec la levée des barricades lors des journées de Juin.

  • A Marseille également, soulèvement populaire. Les ouvriers descendent de Saint-Charles et dressent des barricades dans le centre. Les soldats réussissent à emporter celles des rues de Rome, de la Palud, et de la deuxième Calade ; mais sur les places Castellane, des Oeufs et de la République, les insurgés se maintiennent.
    Au cours Saint-Louis plusieurs officiers et soldats, les capitaines Robuste et de Vulliers, le général Ménard Saint-Martin sont tués ou blessés.

1883 : A Paris, procès de Louise Michel pour sa participation à la manifestation émeutière de chômeurs du 9 mars 1883. Elle profite de l’occasion pour faire une grande tirade, qui peut être retrouvée entièrement ici :
"Ah, certes, monsieur l’avocat général, vous trouvez étrange qu’une femme ose prendre la défense du drapeau noir. Pourquoi avons-nous abrité la manifestation sous le drapeau noir ? Parce que ce drapeau est le drapeau des grèves et qu’il indique que l’ouvrier n’a pas de pain. Si notre manifestation n’avait pas dû être pacifique, nous aurions pris le drapeau rouge ; il est maintenant cloué au Père-Lachaise, au-dessus de la tombe de nos morts. Quand nous l’arborerons nous saurons nous défendre."

Barricade place Castellane !

1907 : A Paris, création par quatre étudiants Chinois du journal anarchiste chinois "Xin Shiji" (Nouveau siècle, ou Temps nouveaux). Malgré une vie assez courte (3 années), le journal propagera l’anarchisme jusqu’en Chine,

1918 : En Autriche, plus de 150.000 ouvrier-e-s qui fabriquaient des munitions font grève, exigeant l’arrêt immédiat de la guerre.

1932 : A Los Angeles, la police ouvre le feu sur un rassemblement de chômeurs, tuant Basil Dell dans la bataille.

1971 : Le groupe anarchiste Angry Brigade fait sauter le domicile du patron anglais de Ford suite au licenciement d’un ouvrier de Liverpool.

1974 : A Belfast, un soldat du Royal Ulster Constabulary (RUC) et un soldat de l’armée anglaise sont tués dans deux épisodes différents de fusillades contre des militants de l’IRA.

1977 : - A Rome, pour la deuxième fois en une semaine, la voiture personnelle du directeur de la Maison de l’Etudiant est incendiée.

  • A Pistoia, le vice-secrétaire responsable de la Démocratie Chrétienne (le parti au pouvoir depuis l’après-guerre) se fait tirer quatre coups de feu dans les jambes par un groupe d’action de Prima Linea.
  • A Bilbao, on retrouve le corps Javier Ybarra, grand patron et politicien qui avait été enlevé par l’ETA-PM (politico-militaire) et abattu le 18 juin.
  • A Belfast, l’IRA abat un officier de la prison de Crumlin Road alors qu’il quittait le bâtiment.

1978 : A Naples, les Squadre Armate Proletarie, nées du rapprochement entre les groupes armés Prima Linea et Formations Communistes Combattantes, tirent une balle dans la jambe de Salvatore Napoli, tyrranique chef de secteur de l’usine Alfasud. Deux sabotages ont également lieu sur la ligne de montage de l’usine.

1979 : A Coagh près de Tyrone en Irlande du Nord, l’IRA abat un soldat du RUC alors qu’il faisait une tournée de distribution de lait.

2008 : A Vincennes, le centre de rétention part en flammes suite à la révoltes des gens qui y étaient enfermés. Pour plus d’informations à ce propos, Infokiosques.net propose plusieurs brochures.

PS :

Voir l’éphéméride anarchiste du 22 juin.

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