Ephéméride des luttes : 24 janvier

L’éphéméride des luttes du 24 janvier combat de tout son coeur contre l’extrême-droite et l’austérité. Et au passage, elle fonde la première section d’une petite chose qui changera l’histoire politique des 150 années suivantes.

1869 : A Madrid, formation de la première section de l’Internationale autour d’un groupe d’ouvriers typographes dans le club ouvrier Fomento de las Artes.

1878 : A Saint-Petersbourg, la révolutionnaire Vera Zassoulitch blesse gravement le préfet de police Trepov de deux coups de revolver.

1884 : Pour la première fois, on pose le pied en Antarctique, dernier continent jusqu’alors encore inconnu sur la planète.

1905 : En Russie, suite à la tentative de révolution, le tsar Nicolas II déclare la dictature militaire.

1911 : A Tokyo, douze anarchistes sont exécutés par pendaison. l’éphéméride anarchiste y dédie quelques lignes biographiques.

1942 : Début du soulèvement du goulag de Lesoreid proche d’Oust-Ousa en Sibérie occidentale. Les prisonniers enferment les gardes dans les bains après les avoir désarmé. Le camp est ouvert et tous les détenus sont mis au courant du projet de rébellion. 59 s’évadent. Les autres, revêtant l’uniforme de la sécurité du camp prennent le chemin du village, et le contrôle de la poste et de la prison du village. À la poste, ils coupent toutes les communications du village et à la prison ils font douze nouvelles recrues. Les civils d’Ousta-Oust finissent par comprendre et s’emparent du petit aéroport de la ville et de ses deux avions, ils envoient des policiers dans le camp voisin de Polia-Kouria. Là, le chef du camp, persuadé que les Allemands sont arrivés, ordonne aux prisonniers de retirer leurs chaussures pour les empêcher de s’évader. Des policiers partent vers Ousta-Oust pour « défendre la patrie contre les envahisseurs fascistes ». La chasse aux évadés durera jusqu’au 1er février.

1960 : A Alger, début de la Semaine des Barricades organisée par les partisans de l’Algérie française, mécontents parce que le général Massu est muté en métropole. Il s’agit d’une sorte de grève insurrectionnelle des colons réactionnaires, qui fera autour de 22 morts. Les meneurs, recherchés par la justice française, s’enfuiront en Espagne où ils créent le groupe clandestin d’extrême-droite OAS. N’essayez pas ça chez vous, les enfants.

1977 : A Madrid, les GRAPO (Groupes de résistance antifasciste du premier octobre) enlèvent le Lieutenant-général Emilio Villaescusa Quilis, président de la Cour Suprême de la justice militaire. A cette époque, on est encore dans la période du "franquisme sans Franco" (mort en 1975), trois années lors desquelles les magistrats, politiciens et corps policiers se donnent le temps de refaire une constitution à leur mesure, de repeindre leur façade et de pouvoir en grande partie conserver les postes pour lesquels ils ont été formés lors de la dictature.

  • Le même jour, toujours à Madrid, un groupe néofasciste (Alianza Apostólica Anticomunista, franquistes) assassine cinq membres des Commissions Ouvrières et du Parti Communiste Espagnol, toujours dans la clandestinité, qui appelaient à une grève des transports contre la mafia franquiste toujours dans les branches du pouvoir. On connait cet épisode comme "Massacre d’Atocha".
  • A Turin, les Brigades Rouges incendient les véhicules personnels de trois responsables du parti Démocratie Chrétienne, au pouvoir depuis l’après-guerre.
  • A Dinan en Bretagne, une voiture d’EDF est détruite par le Front de Libération de la Bretagne/Armée Révolutionnaire Bretonne (FLB/ARB).

1979 : A Gênes, les Brigades Rouges abattent l’ouvrier Guido Rossa. Celui-ci avait dénoncé à la police un militant de l’organisation qui distribuait des tracts dans une usine de la ville. Les Brigades Rouges espéraient empêcher la prolifération de délateurs, mais cette action est l’une des plus mal reçues par l’ensemble des mouvements ouvriers et révolutionnaires, leur faisant perdre de nombreux soutiens dont elle jouissaient jusqu’alors.

1998 : A Enniskillen, près de Fermanagh en Irlande du Nord, la CIRA (IRA Continuité) fait sauter une voiture piégée devant un centre d’entraînement de l’armée anglaise, faisant de gros dégâts mais aucun blessé, grâce au coup de téléphone passé pour prévenir de ce qui allait se passer.

2011 : A Llallagua en Bolovie, au nord de Potosi, une manifestation contre la vie chère et l’austérité tourne à l’émeute. Certains manifestants font exploser des petites charges de dynamite en l’air, tandis qu’une quarantaine de magasins sont pillés pour se fournir en nourriture. Certains de ces magasins sont ouverts à la dynamite.

2012 : - A Barcelone, le panneau du système de contrôle du cercle aristocratique Arsenal Social Club est détruit par le feu : « tant que la misère et l’angoisse abonderont dans les quartiers modestes, il n’y aura pas de paix dans les quartiers riches », dit le communiqué.

  • A Halle en Allemagne, tous les véhicules de police garés sur le parking du commissariat sont incendiés.

2014 : A Vienne en Autriche, une grande manifestation a lieu contre la tenue d’un banquet de l’extrême-droite locale (auquel était conviée Marine le Pen) : 6000 personnes prennent la rue et affrontent la police pour tenter d’empêcher la tenue de la soirée.

2015 : A Cremona en Italie, une manifestation contre l’extrême-droite débouche sur de violents affrontements avec la police. La manifestation a lieu parce que les néofascistes de Casapound avaient gravement blessé un militant d’un centre social d’une cinquantaine d’années la semaine précédente. La caserne de police de la ville est attaquée dans la soirée, et de nombreuses banques détruites.

2018 : En Tunisie, des affrontements ont lieu pour la troisième nuit de suite contre des mesures d’austérité. Des cocktails molotovs sont utilisés à Siliana dans le nord-ouest, tandis que des barricades de pneus enflammés sont dressées à Kasserine. Deux jours plus tôt, un homme a été tué par la police lors des affrontements.

PS :

Voir également l’éphéméride anarchiste du 24 janvier.

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