Ephéméride des luttes : 3 mai

Aujourd’hui 3 mai, l’éphéméride des luttes est riche d’enseignement : ne jamais trop croire qui se dit être un allié mais poursuit d’autres objectifs ; et surtout développer la solidarité concrète. Aujourd’hui, on se soulève, on fait sauter, on brûle, on récupère pour tous et toutes.

1849 : A Dresde, soulèvement révolutionnaire. Ce sera le dernier soulèvement de la période que l’on nomme le Printemps des Peuples. Sur les 3000 révolutionnaires, largement influencés par la pensée de Bakounine, environ 200 sont tués, contre 823 soldats de la garde prussienne qui trouvent la mort.

1886 : - A Marseille, naissance de l’anarchiste individualiste et écrivain Robert Collino, dit Ixigrec, qui participera aux journaux l’En-dehors et au Libertaire, entre autres, et écrira plusieurs livres d’anticipation.

  • A Chicago, les grèves qui avaient commencé le premier mai se prolongent, et les affrontements qui s’y produisent aboutissent à la mort de deux ouvriers.

1906 : Dans le bois de Vincennes, l’anarchiste russe Vladimir Lapidus (dit Stryga) meurt au cours de l’explosion d’une bombe qu’il transportait dans le cadre d’une action pour le groupe Drapeau Noir, qui écrivait notamment : "C’est la lutte de classes violente qui permettra de former des communes anarchistes, dans lesquelles il n’y aura ni maître, ni dirigeant, mais une véritable égalité. (...) A bas la propriété privée de l’Etat ! A bas la démocratie ! Vive la Révolution sociale ! Vive l’Anarchie !".

1926 : Au Royaume-Uni, grève générale des mineurs, qui durera jusqu’au 12 mai, contre la diminution des salaires voulue par le patronat de l’industrie houillère.

1937 : A Barcelone, la Central Telefónica, qui était aux mains des anarchistes depuis le début de la guerre civile, le 19 juillet 1936, est « attaquée par divers groupes de police et de sécurité commandés par les communistes, mais les anarchistes ripostent et descendent en armes dans les rues qui se couvrent de barricades. Les combats dureront jusqu’au 7 mai. Les anarchistes, pourtant supérieurs dans les combats, seront trahis par certains dirigeants de la C.N.T, membres du gouvernement. Six mille gardes d’assaut seront envoyés pour rétablir "l’ordre" ; ils désarmeront les derniers combattants. Bilan : 500 morts et un millier de blessés. Dès lors, le champ est libre pour la répression stalinienne ».

1968 : A Paris, les néofascistes du groupe Occident menacent d’attaquer l’occupation de la Sorbonne, qui est finalement expulsée par la police. Cet épisode fera se dresser les premières barricades de Mai 68, et les premiers affrontements ont lieu toute la nuit.

1971 : Aux États-Unis, 7.000 personnes sont arrêtées au cours d’une manifestation dont l’objectif était d’envahir le Pentagone et d’en finir avec lui.

1974 : - A Paris, les Groupes d’Action Révolutionnaire Internationaliste (GARI) enlèvent le directeur de la Banque de Bilbao Angel Baltazar Suarez pour combattre contre les conditions des prisonniers politiques en Espagne et éviter de nouvelles exécutions après celle de Salvador Puig Antich début mars. Suarez sera relâché le 22 mai.

  • A Bruxelles, les Groupes Autonomes d’Intervention braquent la Banque Espagnole de Crédit.

1975 : Explosion sur le site de la future centrale nucléaire de Fessenheim (que les nucléocrates veulent aujourd’hui prolonger de dix ans), dans le Bas-Rhin. Le commando Puig Antich-Ulrike Meinhof (Puig Antich était un militant du Mouvement Ibérique de Libération en Espagne, mort en 1974, et Meinhof de la Fraction Armée Rouge en Allemagne, morte en 1976) revendique l’action : « Le maintien du salariat lui-même est devenu le meurtrier par excellence. Nous n’avons pas plus besoin de centrales nucléaires que de produire tous les jours des gadgets à la chaîne ».
Reproduit dans La Canaille à Golfech, mutines séditions, Paris, 2013.

1976 : A Legazpia au Pays Basque, un double attentat d’ETA-V coûte la vie au chef de la Guardia Civil, quand sa voiture explose.

1977 : A San Benedetto del Tronto, en Italie, les Brigades Rouges incendient le véhicule personnel d’un conseiller municipal de la Démocratie Chrétienne (DC), parti au pouvoir depuis l’aprèes-guerre.
Dans le même temps, aucun jury populaire ne veut être présent au procès des brigadistes en prison, repoussant de fait le procès.

1978 : - Le premier ’spam’ du monde est reçu dans une boîte de courrier électronique.

  • A la gare Bovisa de Milan, 28 Alfa Romeo sont incendiées sur un train arrêté en gare par le groupe armé Prima Linea.

1979 : A Rome, les Brigades Rouges attaquent un siège de la DC à la mitrailleuse. Dans la fusillade qui s’ensuit, deux agents trouveront la mort.

1984 : En France, le militant d’ETA Jesús Zugarramurdi est assassiné par le groupe paraétatique armé et clandestin espagnol des GAL (Grupos Antiterroristas de Liberacion). Le militant était accusé d’avoir participé à l’action qui avait abattu le numéro deux du gouvernement franquiste, Carrero Blanco, supposé succéder à Franco après sa mort. L’action contre Carrero Blanco avait entre autres permis d’éviter une reconduite évidente de la dictature.

1997 : En Espagne, ETA abat un membre de la Guardia Civil.

2009 : A Leuven en Belgique, deux fourgons de police sont incendiés en soutien aux révolté-e-s en Grèce.

2012 : - A Cochabamba en Bolivie, la FAI-FRI (Fédération Anarchiste Informelle – Front Révolutionnaire International) incendie des distributeurs de billets en soutien aux prisonniers anarchistes.

  • A Athènes, trois sièges de partis politiques sont attaqués par le feu.

2015 : A Arequipa au Pérou, dans la Vallée de Tambo, de violentes émeutes ont lieu lors d’une manifestation contre l’ouverture de la nouvelle mine de Tia Maria.

2016 : A Toulouse, une manifestation sauvage nocturne et l’occupation d’un Mac Donald’s débouchent sur un déluge de lacrymogènes et des tirs de flash-ball sur la place du Capitole.

  • A Nantes, des affrontements ont là aussi lieu lors de la manifestation contre la Loi Travail. Un commandant de police est blessé à coups de barres de fer.
  • A Santiago du Chili, des affrontements ont lieu devant l’université Quinta Normal après que des étudiant-e-s occupent les locaux de l’INBA.

PS :

Un grand merci à l’éphéméride anarchiste, que nous avons repris ici pour quelques dates.

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