[Grèce] Solidarité avec Sanaa Taleb

Sanaa Taleb est une des migrantes enfermées dans les centres de rétention pour femme de Elliniko. Pour avoir résisté à son expulsion, elle est accusée de désobéissance et de dégradations de propriété. Elle passe en procès ce mardi 26 janvier...

Nous ne supporterons pas les Centres de Rétention ni à Elliniko, ni nulle part ailleurs !!!!!

La guerre fait bouger les engrenages de la machine capitaliste. La guerre sortira le capitalisme de sa crise. La vente d’armes nourrit l’industrie de guerre et les pays détruits deviennent des champs d’investissement quand l’heure de la reconstruction arrive. Entre-temps, il y a quelques “dommages collatéraux”. Rien qu’en Syrie on compte des centaines de milliers de morts et des millions de réfugiés. En essayant de fuir le massacre ils finissent noyés en Méditerranée.

Pour éviter cette longue liste de morts dans la mer Égée, il suffirait d’ouvrir le mur d’Evros. Le gouvernement de la gauche du capital ne veut même pas entendre parler de ça, même si avant les élections la chute du mur était un des slogans principaux de Syriza. Ainsi, il s’aligne clairement avec tous les autres bâtards de l’ U.E. afin de mieux gérer les flux migratoires, les États rendent le passage des frontières dangereux, et essayent de légaliser la séparation entre réfugiés et immigrés. Les réfugiés ont le droit de venir à l’Ouest puisqu’ils viennent des zones de guerre, tandis que les migrants n’ont pas le droit de s’échapper de la misère à laquelle le système capitaliste a condamné leurs pays. Les réfugiés ont droit à la pitié et à la charité, tandis que les migrants doivent rentrer chez eux. Et s’ils ne le font pas, le centre de rétention les attend.

Les centres de rétention – ou d’accueil, selon qui est au gouvernement – qui ont poussé partout dans le pays ces dernières années, sont de vrais camps de concentration, ou des gens sont emprisonnés juste parce qu’ils n’ont pas de papiers. Pour tous ceux et celles qui faisaient tous les sales boulots, des champs de Manolada jusqu’aux appartements des papis délaissés, et pour toutes celles et ceux qui ont été forcé_e_s à la prostitution et la maltraitance, la prochaine étape du rêve grec est de se retrouver enfermé_es dans une cellule avec dix autres personnes. Entre autres, ils et elles sont enfermé_es dans des conditions pitoyables, sans savoir quand est-ce que leur enfermement va finir – les 18 mois de détention sont devenus 6 mois, les 6 mois 9 mois, et on verra... – et dans l’horizon, l’expulsion, souvent accompagnée de tabassage.

Sanaa Taleb est une des migrantes enfermées dans les centres de rétention pour femme de Elliniko. Cela fait neuf mois qu’elle est emprisonnée, comme plein d’autres détenues, juste parce qu’elle n’avait pas ces papiers. Mais elle a décidé de résister et le 31/10 elle a entamé une grève de plateau. Pour se venger, on a essayer de cacher sa lutte, on l’a menacée et on a terrorisé le reste des détenues, et quatre jours après, tandis qu’on lui avait annoncée qu’elle allait être libérée, on l’a conduite à Petrou Rali, au centre de transfert, et on a essayé de l’expulser par force. A cause du fait qu’elle a résisté à son expulsion, elle est accusée de désobéissance et de dégradations de propriété (tout en étant attachée elle aurait détruit la voiture des flics !). C’est la première fois qu’une migrante est accusée de désobéissance parce qu’elle a résisté à son expulsion. Toutes ses demandes de libération ont été niées, même si les docteurs conseillent qu’il faut qu’elle soit libérée le plus vite possible. En dépit de tout cela, elle continue sa lutte jusqu’à sa libération.

LIBÉRATION IMMÉDIATE DE TALEB

LUTTES COMMUNES ENTRE MIGRANTS ET GRECS

DES PAPIERS ET DES DROITS ÉGAUX POUR TOUT_ES LES MIGRANT_ES

AUCUNE SÉPARATION ENTRE RÉFUGIÉ_ES ET MIGRANT_ES

FERMETURE IMMÉDIATE DE TOUS LES CENTRES DE RÉTENTION

Solidaire des détenues dans les quartiers Sud

Camarades

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