Journée contre l’enfermement carcéral

Le samedi 27 février au théatre Le Cabestan à Avignon, le collectif anticarcéral Vaucluse vous invite à une journée contre l’enfermement carcéral en soutien à Christinne Ribailly et tou-te-s les enfermé-e-s.

Samedi 27 février

16h : projection du film Enfermés vivants de Félix Gonzalez-Debats
suivie d’une discussion et de lectures de lettres de prisonnier-e-s.

20h : Rencontre avec Georges Courtois et la revue Jef Klak.

Entrée et buffet vegan sur place : prix libre

Théâtre Le Cabestan
11 rue du Collège de la croix
84000 Avignon

Avec la participation de la CNT84 et du RAGE.
Contact : anticarceral84@riseup.net

***

La liberté n’existe pas, la prison est là pour nous le rappeler.

Nous qui ne sommes pas en prison, avons la liberté...de travailler, de voter, de consommer, de nous prostituer...de chercher du sens à tout ça. Nous sommes dehors et allons nous enfermer dans nos maisons, écoles, usines, bureaux, supermarchés, églises ou mosquées... Notre liberté se façonne au béton qui nous entoure, aux rôles sociaux qui nous incombent et à travers lesquels nous
reproduisons l’aliénation qui nous tient.

Notre "liberté" se mesure alors à notre compte en banque, nos possessions, notre prestige, notre obéissance... Notre destin appartient aux politiciens, patrons, bureaucrates, missionnaires qui dictent et surveillent...que tout va bien pour leurs affaires.

Nous sommes dehors mais même dehors est enfermé : propriété privée, espace surveillé, tout est policé, tousTES policierEs...

La liberté s’émiette au contact des brutes qui décident de nous et des chaînes qui vont avec. Tant que nous aurons ces chaînes, il y aura des prisons. Car la prison est au bout de la chaîne : ce sont des prolétaires auxquelLEs les miettes de liberté ne suffisent pas qui les remplissent. La transgression qui les a conduits à cette incarcération met en péril l’Etat, les propriétaires, les donneurs de leçons aussi faut-il les punir à l’extrême...casser ces êtres qui veulent échapper aux lois bourgeoises. La prison prolonge le conditionnement à l’obéissance, la résignation.

La violence qui s’y exerce à l’encontre des détenuEs rebelles (ou pas), morale et physique, est du même ordre que celle qui règne dehors, quand l’Etat déclenche une guerre ou mate une révolte mais avec moins de témoins... En prison il n’y a que les matons qui ont raison.

Nous qui ne sommes pas (encore) en prison, voulons rester solidaires avec les incarcéréEs...

Sommes nous persuadéEs que cette « solidarité » peut faire changer quelque chose ?

Si elle doit aboutir à une amélioration des conditions des entauléEs dans leurs conflits avec la pénitentiaire, pourquoi pas ? Mais ça changera quoi ? Nous aurons participé à mettre un pansement aseptisé sur une blessure béante mais rien ne sera changé dans le pourquoi ; ce sont toujours les mêmes qui vont en prison et toujours les mêmes qui sont en liberté surveillée avant d’y aboutir.

Si nous voulons nous battre contre l’enfermement carcéral, battons nous d’abord pour changer la donne du système qui ne peut exister sans la domination, l’exploitation, la torture et la punition et l’ACCEPTATION de ceux/celles qui en sont les VICTIMES CONSENTANTES.

Pour faire tomber les chaînes de ceux et celles qui sont DEDANS il faut en même temps faire tomber celles de ceux et celles qui sont DEHORS.

Collectif anti-carcéral 84

PS :

Autoportrait en cagoule de Gearges Courtois dans la revue Jef Klak :

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