La police menace, frappe et vole l’argent aux exiléEs de passage

Des témoignages partagés par la page Facebook Chez Jesus - Rifugio Autogestito, depuis la frontière franco-italienne à Clavière.

Que la police frappe et vole, c’est habituel.

À Nantes, elle a tué hier soir un jeune homme, Aboubacar, en lui tirant à bout portant dans le cou, lors d’un simple contrôle routier. Aujourd’hui à Bardoneche, Mohamed, 28 ans, a été enterré. Il est mort à la frontière cet hiver à cause des refoulements de la police.

Ici à la frontière, elle vole de l’argent aux exiléEs de passage qu’elle réussit à attraper. Hier soir, quatre personnes ont été arrêtées par la gendarmerie alors qu’elles essayaient de passer en France. En fait elles étaient encore pratiquement sur le territoire italien. Ils les ont emmené à la PAF (Police aux Frontières).

Un policier leur ordonne de vider leurs poches ; il a taxé 50 euros, sa petite part personelle, une fausse taxe douanière en somme, car elle ne permet pas le passage. À un des autres arrêtés, ils ont demandé sa SIM de téléphone. L’interpellé a dit qu’il ne l’avait pas. Ils l’ont perquisitionné, et après avoir trouvé et lui avoir pris la SIM dans l’une de ses poches, un des policiers l’a baffé. A l’un des autres arrêtés, encore, en le menaçant, ils ont dit que désormais ils avaient son nom et qu’il ne pourrai plus jamais retourner en France. Malgré les menaces, il n’a reçu aucune feuille, pas même un de ces “refus d’entrée” qui sont donné aux personnes refoulées.

Il y a quelques jours de cela, deux autres personnes ont été battues et menacées de ne pas pouvoir récupérer leurs documents italiens, après quoi 300 euros leur ont été volés.

Toujours par un policier, toujours à la PAF.

Les baffes et les coups ne sont pas une nouveauté. La chasse à l’homme n’en est pas une non plus, et maintenant elle est actée par des gendarmes en civil se baladant sur les sentiers. Probablement pour ne pas effrayer les touristes pendant la journée avec leur uniformes désagréables.

Les menaces aussi sont récurrentes : “ arrêtez-vous ou je tire” ou bien “ on va vous rapatrier”, ou encore, “on va vous envoyer en prison”. Les déportations se font d’habitude en voiture, ils les raccompagnent jusqu’à Clavière, puis les laissent dans la rue. Or donc, il semblerait que ces derniers temps, les potes aient été occasionellement raccompagnés par une voiture qui roulaient au pas derrière eux, à pied.

Hier encore, comme cela arrive souvent, quatre mineurs se sont fait refouler à la frontière italienne. De nouveau, ils ne leur ont même pas donné de “refus d’entrée”.

Au moins l’un d’entre eux avait des papiers qui témoignaient de ses 16 ans.
Leurs stratégies d’intimidation ne nous surprennent pas et ne se perdront pas dans le silence de la montagne, et leurs frontières continueront à être percées.

All Cops Are Borders

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