Manifestation contre les universités d’été du FN samedi 5 septembre

Contre la montée des fascismes ! Contre les lois racistes et sécuritaires !
Résistance populaire ! Manifestation contre les universités d’été du FN
Samedi 5 septembre 2015 à 15 h Place Castellane

Les 5 et 6 septembre 2015, se tiendront à Marseille les Université d’été du Front National.

Que ce parti d’extrême droite puisse en toute impunité se réunir pour distiller ses propos nauséeux, diffuser un discours construit sur la haine de l’autre (en combinant allègrement rromophobie, islamophobie,
négrophobie, homophobie, judéophobie...), et s’organiser sous nos yeux avec la ferme volonté d’imposer sa politique totalitaire et nationaliste, est une provocation à laquelle il n’est pas question de rester indifférent.

À Marseille, nous avons pu voir les effets de la politique du Front National, sous l’impulsion d’un Ravier, pétainiste actif qui « aime à fleurir, comme il le dit lui-même, les stèles des martyrs de l’Algérie
française », et qui ne cache pas sa sympathie pour les militants identitaires qui ont profané la statue de Manouchian, responsable des FTP MOI.

Et nous n’oublions pas que cette année sonne le vingtième anniversaire de la mort d’Ibrahim Ali, jeune marseillais assassiné par des colleurs d’affiches du Front National alors qu’il rentrait chez lui.

La ridicule saga type « Poubelle la vie » offerte par la famille Le Pen, qui tendrait à nous faire croire qu’il y aurait des extrême-droites plus ou moins fréquentables, est bien entendu une stratégie ridicule qui ne
peut en aucun cas nous faire oublier leur but ultime : amener coûte que coûte le fascisme au pouvoir par la voie des urnes. Mais ce qui est plus grave, est que cette stratégie lénifiante est relayée par l’ensemble des médias, qui participe ainsi au travail d’hygiénisation mené tambour battant par les cadres du FN. Encore une fois, les médias, en marge de tout esprit critique, se plient au sordide, et servent au pire de la
logique propagandiste où la politique devient une mascarade, une sorte de show télévisuel à la « Secret story » propre à endormir les consciences.

Mais lorsque nous parlons de racisme et de montée du fascisme, nous ne pouvons impunément séparer la politique menée par le Front National de celle conduite par la presque totalité de la classe politique
parlementaire française. Car si les actes et les propos émanant du FN sont évidemment abjectes, cela ne doit pas nous faire oublier que les gouvernements successifs, de droite hier comme de gauche aujourd’hui,
appliquent au quotidien une politique raciste et sécuritaire, traquant et réprimant les migrants, traquant et expulsant les rroms, et menant dans les quartiers une politique violente et ségrégationniste.

Que des structures politiques (partis, syndicats ou associations…) s’emparent du combat anti-FN à des fins électoralistes, dénonçant d’un côté les exactions des frontistes, tout en collaborant de l’autre à une
politique gouvernementale intolérable, voilà bien également une provocation que nous ne pouvons plus accepter. Si nous savons la spécificité de chacune de ces structures et ne tombons pas dans le piège
confusionniste du « toutes pareilles », elles ont, malgré tout, un point commun : elles sont toutes au service d’une démocratie qui n’a de démocratique que le nom, dont le fard s’effrite de plus en plus pour
montrer son vrai visage : celui d’une république qui s’est enrichie grâce à ses colonies, et continue aujourd’hui sans vergogne sa politique colonialiste, que ce soit en dehors de ses frontières par son ingérence économique et militaire, ou à l’intérieur de ses frontières par sa politique discriminatoire dans les quartiers ; une république qui s’est construite sur le mensonge d’une France résistante – alors même qu’elle fut, majoritairement, collaborationniste ; une république qui s’arrange sans honte avec son histoire, brandissant d’une main la charte des droits de l’homme, et de l’autre, imposant le joug, et donnant de la matraque contre ceux-là mêmes qui défendent cette charte.

Nous n’oublierons jamais le permis de tuer décerné par Hollande à Netanyahou, lors du massacre de Gaza pendant l’été 2014. Nous n’oublierons jamais la politique islamophobe de Valls, et sa façon de
stigmatiser les jeunes des banlieues – rivalisant en cela avec son digne prédécesseur Sarkozy, qui promettait quant à lui d’en découdre avec la racaille ; ni sa façon de travailler la confusion entre antisémitisme et antisionisme, faisant de lui le principal promoteur de l’antisémitisme en
France ; ni ses allégations contre les Rroms, qui lui ont valu d’être traduit en justice pour incitation à la haine raciale par nos camarades du collectif La Voix des rroms.

Ce que nous vivrons le 5 septembre sera la juste illustration de ce constat : nous crierons notre colère face à un rassemblement d’extrême-droite qui est accueilli par une mairie de droite et sera protégé par la police, bras armé d’un gouvernement qui se dit "socialiste". Ici l’équation est parfaite.

Le 5 septembre, nous descendrons dans la rue bien entendu pour nous opposer à la présence du Front National à Marseille, véritable affront à son histoire multiculturelle qui s’est bâtie et enrichie au gré des
migrations, des brassages et des rencontres ; et plus largement pour dénoncer un jeu électoraliste qui sert une politique gouvernementale inacceptable. Mais également pour affirmer notre soutien total et sans
condition à tous les migrants qui, de Vintimille à Calais en passant par Paris-La Chappelle, se battent actuellement contre la police socialiste avec la bénédiction du FN ; pour affirmer notre soutien total et sans condition aux Rroms qui subissent le racisme d’état et sont régulièrement expulsés des bidonvilles puis jetés à la rue - comme actuellement à la Courneuve, où le maire communiste, appuyé par le FN, œuvre à l’expulsion du plus vieux bidonville de France ; et crier notre colère au souvenir de tous les enfants des quartiers tués par la république française avec l’aval cynique du Front national – comme ce fut le cas dernièrement, lorsqu’à l’annonce de la scandaleuse relaxe des policiers responsables de
la mort de Zyed et Bouna, Marion Maréchal Le Pen déclara que ce jugement « prouve que la racaille avait bien mis la banlieue à feu et à sang par plaisir et non à cause d’une bavure policière ».

Car pour nous il est un présupposé intangible qui est le moteur de chacune de nos luttes : aucun mur aucun barbelé ne sera jamais légitime, aucune personne ne sera jamais illégale.

Le collectif du 5 septembre

INFOS FACEBOOK >https://www.facebook.com/events/445483518957843/

PS :

Voir également, l’autre texte d’appel.

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