Manifestation dans les rues de Marseille suite aux résultats

Hier soir, après l’annonce des résultats qui consacraient Emmanuel Macron président, une petite manifestation a eu lieu dans les rues du centre-ville de Marseille, pour rappeler que si nous détestons les Front National et ses idées, nous ne nous reconnaissons en rien non plus dans le néolibéralisme macroniste.

2017 a finalement eu lieu. Cette fois, on n’a pas entendu les cris de joie qui avaient résonné dans les rues il y a cinq ans, quand Sarkozy avait finalement été dégagé au second tour. Pas que l’on croyait en Hollande, mais une vraie joie se lisait sur les visages. "Enfin", entendait-on. Cette fois, rien de tout ça. On ressent un soulagement du fait que l’avènement du nouveau fascisme n’ait pas encore eu lieu, mais aussi un profond dépit du fait que ceux qui accentuent chaque jour les conditions de misère et les discours qui ont permis la montée fulgurante de l’extrême-droite ces dernières années s’emparent de nouveau du trône.

Un rassemblement était appelé au Cours Julien pour partir en manifestation suite aux résultats, comme dans de nombreuses autres villes. Comme ça n’avait pas été le cas directement après le premier tour, c’était l’occasion de combler le manque.

Macron a finalement été élu. Ce n’était pas une surprise. Le Pen, quant à elle, est arrivée troisième, quoi qu’elle en dise : selon les chiffres officiels, si Macron a réuni 20,8 millions de voix et Le Pen 10,6 millions (ce qui représente tout de même une augmentation en chiffres bruts des voix accordées au FN), les abstentions seules représentent 12,1 millions de personnes, auxquelles il faut ajouter un peu plus de 4 millions de votes blancs ou nuls. Le Pen est donc la lanterne rouge de ce second tour, ce qui est tout de même un peu rassurant.

Ce taux d’abstention/blancs/nuls record est en bonne partie due au fait que le néolibéralisme de Macron ne convainc pas. Il rebute même tous ceux et toutes celles qui ont participé aux manifestations conter la Loi Travail, qui se sont battus dans leurs boîtes, qui développent des stratégies collectives de lutte, qui refusent la mise en compétition de tou-te-s contre tou-te-s.

Voilà en partie pourquoi une petite centaine de personnes sont parties en manifestation depuis le Cours Julien derrière une banderole qui disait "Ni Capitaliste, Ni Patron, (A)" et une autre "Tout le Pouvoir au Peuple". Repassant par la Plaine et la rue Curiol, la manifestation a rejoint le rassemblement qui était organisé par les Jeunesses Communistes aux Réformés et parvient finalement a les traîner dans son sillage jusqu’au Vieux Port. Des slogans et chansons sont entonnés contre le FN, contre Macron et contre l’Etat et la police.

Arrivé-e-s au Vieux Port, les JC (à qui on ne peut décidément pas faire confiance) retombent dans leur immobilisme tandis que la manifestation remonte en direction de la rue Saint-Férreol puis du Cours Lieutaud par la rue Estelle. Très peu de police est présente, seule une voiture de la BAC suit gentiment. En revanche, plusieurs dizaines de policiers protègent les abords du commissariat. Tout le monde décide de remonter alors en direction du Cours Ju/La Plaine pour se disperser dans le calme.

Ailleurs, d’autres manifestations avaient aussi lieu, notamment à Paris, où des affrontements ont eu lieu pendant une partie de la soirée du côté de Ménilmontant, et où 69 personnes avaient reçu des interdictions de territoire ; mais aussi à Nantes, où une pluie de lacrymogènes a accueilli le cortège, tout comme à Grenoble. De nombreuses autres villes ont aussi été le théâtre de manifestations plus calmes (Strasbourg, Caen, Lyon....). 141 personnes ont été interpellées au total en France, 9 sont en garde-à-vue. Des rassemblements de soutien ont lieu aujourd’hui devant des commissariats

Les cinq années qui arrivent s’ouvrent sur une continuité et sur un approfondissement des politiques menées jusqu’ici. La décomposition sociale est effectivement en marche.

A nous de parvenir à assurer une continuité dans les luttes que nous menons et à nous doter de structures, d’outils et d’espaces adaptés à l’affirmation au quotidien du monde que nous voulons : un monde sans classes, libéré de l’exploitation, un monde sans hiérarchie et autoritarisme, où c’est ensemble que l’on déciderait de la vie que nous voulons, un monde sans racisme, ni sexisme ni oppressions.

A luchar !

PS :

Merci à l’ami J2MC pour la photo !

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