[Paris] Quelques nouvelles de la lutte des migrants de la Chapelle

A la halle pajol, une qua­ran­taine de migrant-e-s sont pré­sent-e-s, ceci malgré les places en centre d’héber­ge­ment imposé par la muni­ci­pa­lité par la force ! Car la
lutte conti­nue !

Ven­dredi 10 juillet, 8h30 : A la halle pajol, une qua­ran­taine de migrant-e-s sont pré­sent-e-s, ceci malgré les places en centre d’héber­ge­ment imposé par la muni­ci­pa­lité par la force ! La mairie de Paris n’a pas jugé utile de pren­dre soin des affai­res des migrant-e-s, donc les besoins sont nom­breux : mate­las, pro­duit d’hygiè­nes... Car la lutte conti­nue !


Jeudi 9 juillet, une manifestation a été appelée par les migrant-es et les soutiens du campement de la Halle Pajol... Retour sur cette journée....

Jeudi 9 juillet, 8h : Évacuation en cours de Pajol : mairie, Emmaüs et OFPRA refont un remake de l’évacuation d’Éole, il y deux bus sur place, besoin de monde en soutien.
10h15  : Tous les bus sont partis, il reste près d’une 50aine de migrantEs à Pajol.
11h45 : Dixième bus de la Mairie de Paris qui embarquent les réfugiéEs sachant que certains reviennent déjà de centre d’hébergements. Élus PCF, EELV , l’Ofpra et Emmas sont venus faciliter le travail de la police en faisant pression sur les migrantEs pour qu’ils partent et pour les diviser. Besoin de monde à Pajol pour soutenir les migrantEs restéEs sur place et pour récupérer des affaires ! Tout est mis en œuvre pour mettre un maximum de dons à l’abri. Mais impossible de tout stocker. Le Comité appelle un maximum de monde pour la manif de 19h à République ...
15h : A Pajol, réfugiés et personnes solidaires s’attendent à une expulsion définitive. Quelques heures plus tôt, une trentaine de personnes sont revenues en manif du centre d’hébergement de la Boulangerie, bd Ney, où on ne leur proposait qu’une nuit d’hébergement. Pascal Brice, présidents de l’OFPRA, et ses copains de la mairie de Paris ont fuit sous les huées. Le Comité appelle un maximum de monde pour la manif de 19h à République ...
Pascal Brice, président de l’OFPRA, file en douce alors que les migrants reviennent lui demander des comptes


Ci-dessous le tract du Comité de soutien des migrants de la Chapelle :

Nous : citoyens, militants, voisins, refusons le traitement réservé aux migrants sur notre territoire. Nous n’acceptons pas les violences physiques et psychologiques qu’ils subissent. Nous sommes écœurés qu’on leur refuse l’accès au droit. Nous sommes révoltés par la situation sanitaire qui leur est imposée. Nous : citoyens, militants, voisins, revendiquons : Un lieu pérenne et salubre pour accueillir TOUS les migrants. Des logements et des papiers pour tous. La liberté de circulation et d’installation ainsi que l’égalité des droits.

Parce que nous refusons les logiques comptables, inhospitalières et hors-la-loi des autorités nous rappelons que : L’article 345-2-2 du code de l’action sociale dispose que : « Toute personne sans-abri, en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence." L’ordonnance du 11 octobre 1945 qui autorise la réquisition de logements vacants en cas de pénurie. L’article 1er de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et des Citoyens de 1789 stipule que : "Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits."

Nous : citoyens, militants, voisins exigeons le respect des lois !

Les migrants ont été chassés et raflés par la police du camp de La Chapelle le 2 juin dernier. Ils ont été traqués et repoussés à l’église St Bernard et hors du jardin qui lui fait face. Ils ont été matraqués et expulsés avec leurs soutiens à la Halle Pajol. Refoulés du Bois Dormoy, ils ont occupé une caserne dont ils ont été contraints de sortir. Pendant 10 jours, eux et leurs soutiens, se sont lavés, ont dormi et mangé dans un campement de fortune au jardin d’Eole. Là-bas, contre le mépris municipal et face à l’abandon de l’Etat, ils se sont organisés ensemble et à égalité. Le 19 juin, le jardin d’Eole a été évacué dans une atmosphère de menace policière. Lors de cette évacuation, l’OFPRA et les pouvoirs publics ont promis 226 hébergements pérennes ainsi qu’un suivi juridique individualisé pour tous les réfugiés, demandeurs d’asile ou non. Si la réouverture de centres d’hébergements du plan grand froid en plein été démontre la vigueur du mouvement en cours, ces propositions ne permettent pas de régler la situation de centaines de migrant-es. Elles ne permettent pas non plus leur prise en charge collective et autonome (pour ce qui concerne les suivis juridiques, sanitaire, l’apprentissage du français...), ce qui constitue une de leurs revendications.

La volonté des pouvoirs publics d’émietter et de rendre les réfugiés invisibles a déjà eu des conséquences tragiques (des migrants agressés ont frôlé la mort, des soutiens se débattent à leurs côtés devant les refus de soins dans des hôpitaux de malades de la gale, du paludisme ou de la tuberculose, de nombreuse femmes et mineurs étrangers isolés sont à la rue...). Ce traitement est une injure à l’Humanité que nous avons en partage !

Nous réaffirmons, contre les discours municipaux et gouvernementaux, notre désir de vivre ensemble et à égalité avec celles et ceux qui fuient les guerres, la misère, les catastrophes climatiques et les persécutions. Nous réaffirmons également, pour nous comme pour les migrants, le droit de se déplacer, de demeurer ou de quitter librement le territoire. C’est pourquoi nous soutenons inconditionnellement la lutte des migrants de La Chapelle qui revendiquent : un logement et des papiers pour toutes et tous.

« Ni police, ni charité, un toit pour s’organiser ! »


Pour suivre la lutte des migrants de la halle Pajol :

A lire aussi...