Présentation et discussion sur la Colonne Ascaso du front d’Aragon

Casa Consolat hébergera ce 10 janvier une discussion autour du livre d’Alba Balistreri "La section italienne de la colonne Ascaso", colonne qui prit part à la guerre d’Espagne entre août 1936 et mai 1937.
Hommage à Nino Balestri et à ses copains

"Juillet 1936, dans les casernes catalanes...", comme dit la chanson.
Si l’histoire de la résistance au franquisme en Catalogne est bien connue, et notamment à Barcelone, on connait un peu moins les réalités d’autres régions qui n’ont pas été en reste à l’époque. Et le front d’Aragon est de celles-là.

Ce dimanche 10 janvier à 18 heures, Casa Consolat (1 rue Consolat) accueille la présentation de ce livre qui revient sur l’histoire de la section italienne présente au sein de la colonne Ascaso, en présence de l’auteure.

Ce petit travail d’investigation qui évoque « l’épopée » de la section italienne de la colonne Ascaso se situe sur le front d’Aragon entre août 1936 et mai 1937. Il se veut un hommage à Gino Balestri, dit “Nino”, mon père tant aimé, et à ses copains anarchistes qui ont combattu avec lui près de Huesca. Animés par l’enthousiasme et l’espoir de vaincre le fascisme, ils pensaient pouvoir, grâce à la révolution, créer une société nouvelle, véritablement fraternelle et solidaire.

Extrait du prologue au livre d’Alba Balistreri, retrouvable ici

Extrait d’une biographie de Gino Balistreri :

En juin 1936 Gino Balestri revint à Marseille, puis gagna Paris. Dès le déclenchement de la guerre d’Espagne, par l’intermédiaire du comité Pro Spagna dont s’occupait Tinitino Rasi, il partit comme volontaire dans la section italienne de la Colonne Ascaso, et combattit à Almudevar et au Carascal de Huesca, sur le front d’Aragon. Bien qu’opposé à la militarisation des milices, il resta sur le front et fut peut-être membre du 4e Bataillon confédéral Pi y Margall commandé par Augusto Coll. Il représenta le Bataillon aux funérailles d’Antonio Cieri, qui avait remplacé Giuseppe Bifolchi à la tête de la section italienne, et qui venait d’être tué sur le front de Huesca. Lors des événements de mai 1937 et des combats avec les staliniens, il participa à la défense du siège catalan de la CNT-FAI situé à Barcelone sur l’avenue Buenaventura Durruti (anciennement Layetana). Á l’été 1937, « quand j’ai compris que c’était foutu j’ai préféré partir. Il rentra à Paris où sa compagne avait mis au monde le 8 mars précédent leur deuxième fille Dina. Ne trouvant pas de travail, il connut alors avec sa famille deux années de grande misère.

Suite au décret du 12 novembre 1938 permettant d’interner « les étrangers indésirables », il fut arrêté en 1939 et emprisonné six mois à la prison de Fresnes. Á sa sortie de prison, il parvint à obtenir des papiers en règle à son nom, sans doute après avoir signé un engagement à la Légion étrangère afin de ne pas être envoyé au camp d’internement du Vernet. Á l’automne 1939, la famille Balestri résidait au 44 de la rue Planchat, dans le XXe.

Pendant l’Occupation, il fut arrêté lors d’une rafle par les Allemands et déporté sans doute dans le cadre du Service du travail obligatoire (STO) dans un camp de travail à Cracovie, puis à Lublin en Pologne. Après avoir réussi à s’évader en 1943, il regagna la France dans la région d’Arcachon où Amadeo Testoni le fit embaucher pour travailler au terrain d’aviation de Cazau, et sur le Mur de l’Atlantique. Il aida alors plusieurs antifascistes italiens – dont le compagnon Natalino Matteucci – qui ne voulaient pas partir en Allemagne à se faire embaucher. Comme Matteucci et Testoni il eut alors des contacts avec la Résistance.

Après la Libération, il vécut à Paris avec sa compagne et leurs filles Luce et Dina. En 1952 il s’installa dans la région de Marseille où, le 19 mars, naissait sa dernière fille Alba, et où il continua de militer et surtout d’aider les réfugiés espagnols. Après avoir essuyé de nombreux refus, Gino Balestri obtenait en 1955 sa naturalisation française.

Gino Balestri est mort à Aubagne (Bouches-du-Rhône) le 5 juillet 1983.

PS :

Pour plus d’informations sur la résistance antifranquiste entre les années 30 et 70, vous pouvez consulter le très bon blog Ni Cautivos Ni Desarmados (en espagnol).

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