Quelques brèves du 4-5-6 juillet à Marseille

Entre manif, blocages et répression, plusieurs évènements ont eu lieu à Marseille et alentours autour du 5 juillet.
Essayons de faire un petit tour, très certainement tout sauf exhaustif, de quelques brèves de ces journées.

Depuis le 4, un blocage avait lieu sur le site d’Ascometal, qui a fini par être levé dans la soirée du 5, suite au licenciement abusif d’un salarié.

Toujours le 4, le camarade socialiste Bernard Cazeneuve rendait visite à la Villa Méditerranée, histoire de saluer les stups et les pompiers, de se faire voir et de se prendre pour la République. Un rassemblement a eu lieu pour lui exprimer tout le mal qu’il était pensé de lui. Ce qui a donné lieu à une nouvelle surenchère de flics partout, de BAC à tous les coins de rue, de contrôles, de fouilles, de menaces diverses et variées, jusqu’à l’arrestation violente d’une camarade (une vraie, cette fois, rien à voir avec l’ironie avec laquelle nous parlions de Bernard), qui a passé la nuit en garde-à-vue.

Encerclement en cours de quelques manifestant-e-s venu-e-s protester contre la venue de Cazeneuve

Un cours témoignage glâné sur FB :

Les camarades venus accueillir pacifiquement Cazeneuve au Mucem ont été rapatriés au vieux port, sous les yeux des touristes qui eux pouvaient circuler librement. Ils sont une quinzaine actuellement à cet endroit, avec une quinzaine de CRS face à eux si j’ai bien compris. Une dizaine de camions de CRS a été aperçue, il y en a peut-être plus maintenant.

C’est aussi ce jour-là que l’on apprend que l’université d’été du PS à Nantes est annulée par peur "des violences des zadistes et des Black Blocs", selon Mister Cambadélis lui-même. Qu’en disent ceux qui accusaient les autonomes, anarchistes et autres méchants membres du cortège de tête d’être de mèche avec le Parti Socialiste ? Ils disent, tel Mailly de FO, que "cette manifestation du 5 juillet était la dernière". Après les collaborations avec la police, les dissociations et les mises au ban des militant-e-s les plus offensif-ves, ils terminent d’achever la mobilisation en décrétant qu’elles n’auraient plus lieu. Qui fait le jeu du PS, vous disiez ? Mais passons.

Dès dix heures le 5 juillet, rassemblement était appelé devant le commissariat de Noailles afin de soutenir la camarade toujours derrière les barreaux, tandis qu’une nouvelle manifestation intersyndicale devait avoir lieu dès 10h30. 13 en Lutte avait quant à elle appelé à se retrouver dès dix heures au Cours Julien, mais beaucoup de ses membres ont préféré aller apporter leur solidarité devant le commissariat, ce qui n’a pas été le cas d’un certain nombre d’autres gens de la manif "officielle". Auparavant, une banderole avait été apposée sur l’un des ponts du Cours Lieutaud, les fameux ponts à banderoles :

Le rassemblement devant le commissariat, qui était vraiment tranquille, s’est vite tendu quand la police a commencé à vouloir contrôler les papiers d’identité de plusieurs personnes, à vouloir fouiller des sacs puis à encercler complètement le rassemblement et à le nasser, tandis que la manif n’était pas loin mais que globalement, la plupart des personnes s’y rendant (sauf quelques exceptions) n’ont en aucun cas voulu se joindre à cette initiative de solidarité.
Un autre témoignage :

Je voulais simplement condamner CGT/FO. [...] Il s’agissait bien, en l’occurence de la CGT (et FO (me semble avoir entraperçu un ou deux drapeaux)).
Réaction de la CGT ? Rameuter tout son SO vers l’arrière, entre leur cortège et CNT/Solidaires, alors même que le cortège CNT est suivi de chaque côté par des anti-émeute. Le nouveau concept de nasse-mobile ?
Ils sont passés devant les camarades nassés (suite au regroupement devant le comico pour dénoncer la GAV d’une camarade), sans même un regard. C’est encore la CNT, malgré leur petit nombre, qui est allé les libérer pour qu’ils puissent rejoindre la manif.

La camarade a fini par être libérée de sa cellule pour rejoindre la nasse (sympa comme libération), pour finalement pouvoir repartir avec tout le monde.

La manifestation, quant à elle, a filé droit vers la Préfecture où elle s’est arrêtée sans plus rien proposer d’autre, ce qui n’est pas très surprenant.

Un peu plus tard dans la journée, sans que cela ne soit une surprise pour personne, le 49.3ème coup de menton de Valls est envoyé dès l’ouverture de séance de l’Assemblée Nationale à Paris, histoire de "gagner du temps". Une tentative d’en finir au plus vite avec cette contestation qui secoue le pays depuis désormais quatre mois, et que beaucoup observent avec intérêt à l’extérieur des frontières françaises, ce que de multiples initiatives et discours de solidarité venus des quatre coins du monde nous prouvent.

Dès le soir, des manifestations et des rassemblements ont de nouveau eu lieu en réaction au 49.3, comme cela avait déjà été le cas lors de son premier emploi le 10 mai (voir ici et ici). A Marseille, c’est sur le Vieux Port que la proposition de se réunir avait été faite, mais très peu de gens ont répondu présent à l’appel. C’est peut-être à Paris, devant l’Assemblée Nationale, que s’est produit la chose qui a le plus fait parler d’elle : un nouveau nassage en règle de plusieurs centaines de personnes. Paris-luttes.info dresse un petit bilan de la chose.

Le 6 au matin, la déchetterie des Pennes-Mirabeau était de nouveau bloquée par les salariés.
Et le soir, dès 19 heures, un rassemblement est appelé par Nuit Debout, entre autres, pour protester de nouveau contre le 49.3.

Comme disait le tag, "On annule les vacances et on continue !". Si les manifestations s’arrêtent, peut-être qu’une nouvelle période s’ouvre : celle des sabotages, qui permettront de faire en sorte que l’été soit véritablement chaud et entretienne la contestation, en attendant l’automne, lors duquel on pourra admirer les membres du PS tomber à la cadence des feuilles mortes, puisque tout le soutien qu’ils auront jamais pu avoir sera définitivement désseché.

A vos sabots, prêt-e-s ? Partez !

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