[Vintimille] Quand la SNCF joue les gardes-frontières

À Menton comme ailleurs, nombreux sont les travailleurs du rail engagés aux côtés des associations qui, quotidiennement, apportent aide et réconfort aux réfugiés de la Méditerranée. Des travailleurs du rail (cheminots et contrôleurs), pour certains choqués des largesses de la direction régionale de la SNCF pour faciliter le travail de la police, et qui ont parfois agit de leurs propres chef contre ces directives. Reste à signaler que ces actions de solidarité restent marginales et que beaucoup de contrôleurs œuvrent aux côtés des flics pour faciliter ces reconduites de migrants à la frontière Italienne, bien que ces reconduites soient illégales.
Quelques extraits d’articles parus dans le journal" l’humanité "(le 22 juin) agrémentés de quelques infos recueillies sur place...

À Menton comme ailleurs, nombreux sont les travailleurs du rail engagés aux côtés des associations qui, quotidiennement, apportent aide et réconfort aux réfugiés de la Méditerranée. Des travailleurs du rail (cheminots et contrôleurs), pour certains choqués des largesses de la direction régionale de la SNCF pour faciliter le travail de la police, et qui ont parfois agit de leurs propres chef contre ces directives. Un contrôleur de la SNCF rencontré sur le rocher occupé de Vintimille, raconte l’exemple de contrôleurs s’étant opposés directement aux contrôles policiers en empêchant l’ouverture des portes du train lors d’un arrêt non prévu en gare de Menton-Garavan... La procédure prévue par la direction de la SNCF étant d’empêcher l’ouverture des portes du trains, ces contrôleurs solidaires ont pu se réfugier derrière cette excuse pour empêcher les contrôles de migrants dans leurs trains. Évidement, les contrôleurs de ces lignes n’ont pas tardé à recevoir sur leurs téléphone personnel, des messages de la direction réfutant cette procédure et ordonnant aux contrôleurs dissident d’ouvrir désormais leurs portes aux flics, quelques soit le contexte.

Reste à signaler que ces actions de solidarité restent marginales et que beaucoup de contrôleurs œuvrent aux côtés des flics pour faciliter ces reconduites de migrants à la frontière Italienne, bien que ces reconduites soient illégales. En effet, un agent de la SNCF n’a pas le droit de contrôler l’identité d’une personne, à forciori si elle a son ticket ! De la même manière qu’un sans papier ne peut être reconduit à la frontière Italienne sans qu’un accord de réadmission n’ai été demandé aux autorité Italienne, à forciori s ’il n’y a aucune preuve que c’est de là qu’il vient et qu’il a acheté son ticket à la SNCF ou à une autre compagne française !

Quand la SNCF joue les gardes-frontières

Depuis des semaines, les gares SNCF de Nice et de sa région vivent cernées par les cars de CRS, au rythme des descentes policières et des va-et-vient de la police aux frontières qui systématiquement contrôle chaque train en provenance d’Italie avec pour unique objectif de reconduire à la frontière les migrants venus d’Afrique, du Proche et du Moyen-Orient. La grille horaire SNCF a même été bouleversée sur toute la région pour absorber le retard pris par le contrôle des trains en provenance d’Italie, y compris les trains privés Thello.
À un kilomètre à peine de la frontière franco-italienne, la petite gare de Menton-Garavan «  sert de “parc à migrants” encadré par les forces de l’ordre. Les dirigeants locaux de la SNCF se couvrent derrière les ordres de réquisitions préfectorales pour mettre cette enceinte SNCF à la disposition de la police . Pour la CGT résonne la musique sombre des années noires et «  du rôle joué par la SNCF durant la Seconde Guerre mondiale (…) sous les ordres du gouvernement de Vichy  ».
«  Les forces de l’ordre ont réquisitionné les locaux qui se trouvent au-dessus des guichets de la petite gare de Menton-Garavan  », confirme Ivan, secrétaire du syndicat CGT des cheminots de Menton et Vintimille, sans toutefois pouvoir affirmer qu’ils servent, ou non, à «  trier  » les migrants. De son côté, la préfecture assure qu’aucun arrêté de réquisition n’a été pris, les mises à disposition des bâtiments ferroviaires ne nécessitant, selon elle, aucune demande préalable.
Reste le zèle douteux dont fait preuve la direction régionale de la SNCF dans cette affaire et qui dépasse, d’ailleurs, le seul cas de la gare de Menton-Garavan. «  Ceux qui arrivent à passer entre les mailles du filet à Menton arrivent à la gare de Nice-ville, d’où partent les TGV qui montent vers Paris  », explique un cheminot niçois. Rassemblés sur le quai principal de la gare de Nice-ville, «  les réfugiés sont encerclés par des gère-files de la SNCF, à la vue des autres passagers, sans que la SNCF ne daigne mettre à leur disposition de quoi boire et manger  », s’alarme une autre cheminote. Une situation d’autant plus scandaleuse que «  ces personnes sont en règle vis-à-vis de la SNCF, qu’elles ont un titre de transport qui ne leur a même pas été remboursé, alors que le prix d’un billet représente un effort énorme dans leur situation d’extrême précarité  », note Gilbert Garrel dans son courrier au président de la SNCF.

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