Manifestation des supporters contre les violences policières

Samedi 21, plusieurs bus de supporters des Crocos de Nîmes ont été arrêtés par la police à Lançon sur leur route vers Marseille, qui a gazé dans les bus entre deux coups de matraque. Une manifestation est appelée devant le stade des Costières à Nîmes dès 17h pour protester contre ces violences policières.

Près de la moitié des supporters de Nîmes ont été contraint-e-s de faire demi-tour le 21 à l’occasion du match contre l’OM, suite à un blocage de police sur l’aire de Lançon de Provence. Après avoir été bloqué-e-s pendant très longtemps, les policiers ont finalement raccompagné de nombreux bus jusqu’à Nîmes, comme l’indique ce témoignage recueilli par Objectif Gard :

Une fois sur place, un peu avant 18 heures, nous avons dû rester dans les bus le temps des négociations, ne pouvant sortir qu’un par un pour satisfaire des besoins naturels. Tout le monde est resté très calme et nous avons même obtenu par la suite le droit de sortir devant les véhicules pour fumer. Environ deux heures plus tard, les supporters responsables du déplacement nous ont donné pour consigne de remonter dans les bus. Nous avons alors compris que nous ne verrions pas le stade Vélodrome.

C’est très peu de temps après que la situation se tend du côté de la police :

Les bus ont fait demi-tour sous escorte en direction de Nîmes. À l’intérieur, nous étions tous dégoûtés et désabusés. Afin que nous puissions voir le match dans un bar, le chauffeur est sorti de l’autoroute vers Salon de Provence. La police nous a alors barré la route pour venir à la hauteur de la porte avant du véhicule. Souhaitant échanger avec eux, le chauffeur la ouverte et a reçu en réponse des gaz lacrymogènes et un coup de matraque sur la main.

Sommé de repartir mais aveuglé par les gaz lacrymogènes, le chauffeur ne pouvait circuler qu’au ralenti sur l’autoroute. J’étais assis juste derrière lui et il paraissait vraiment mal. Après avoir repris ses esprits, il nous a conduit jusqu’à Nîmes sans encombre.

Le chauffeur lui-même confirme cette version dans un tweet sans équivoque :

Plus tard, une fois arrivés au stade des Costières, alors que les supporters repartaient, la police ne semblait pas avoir eu assez d’activité et gaze dans le tas, y compris des enfants emportés plus loin en catastrophe par les personnes présentes :

Au final, selon la Préfecture, une quinzaine de grenades lacrymogènes ont été lancées, sans compter les gazeuses à main largement utilisées, ainsi qu’une grenade de désencerclement. Mauvaise soirée pour les supporters de Nîmes (qui en plus ont perdu 3-1). Un autre témoignage est là encore éloquent sur ce que l’on observe partout en France depuis des mois : une perte de confiance totale envers la police et une défiance de plus en plus généralisée envers l’autoritarisme des instances de l’Etat :

Il est désormais largement documenté que le comportement de la police vis-à-vis des stades et des supporters a très largement influencé la doctrine du maintien de l’ordre pour se généraliser à l’ensemble d’autres catégories jugées indésirables, au même titre que la répression dans les banlieues ou désormais dans presque toutes les manifestations.

Pour approfondir le sujet, lire Le stade, laboratoire de la politique sécuritaire en France sur Lundi Matin.

Pour ne pas accepter ça, une manifestation contre les violences policières est appelée dès 17h devant le stade des Costières à Nîmes. L’idée est ensuite d’aller porter une plainte collective au commissariat (dont on doute qu’elle aboutira à quoi que ce soit si ce n’est à des enquêtes classées par l’IGPN), et surtout d’être le plus possible contre ces pratiques policières.

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