La race ça t’agace ?

Voilà un texte écrit suite à la polémique de Millebabords (octobre 2016), à tiède puis a froid sur les termes de race, de privilèges, et de places au sein des mouvements et des milieux militants, révolutionnaires... etc

Pour rappel, le 28 octobre 2016 à Mille Bâbords, un groupe de personnes racisées s’est organisé pour empêcher une « discussion » animée par des auto-dénommés « anti-racialisateurs » (cf leurs textes) autour de ce qu’ils appellent les dangers du « racialisme ».

C’est le paroxysme d’un conflit qui dure depuis deux ans et qui s’est traduit notamment par des départs des collectifs de Mille Bâbords et de Mars Info à Marseille, mais aussi du Rémouleur à Paris.
Nous ne souhaitons pas nous adresser aux « anti-racialisateurs ». Nous nous adressons plutôt ici à toutes les personnes qui ont participé à la diffusion de leurs idées, et à celles qui n’ont pas été choquées par leurs publications sur des sites d’info et d’organisation politique. Nous ne pouvons que constater que ces personnes sont à notre connaissance toutes blanches et que cela n’est pas anodin, même si, bien sûr, loin de nous l’idée de déduire leur position de leur couleur de peau.

L’arrogance avec laquelle la « polémique » a été écrite, dite, publiée est impressionnante : sans prendre le temps de se taire, d’essayer de comprendre, d’écouter ce que les personnes concernées ont à dire de l’oppression qu’elles vivent.

Il nous semblait nécessaire, en tant que blanches, féministes et dans une perspective révolutionnaire, de nous désolidariser de ce milieu politique qui n’a pas su intégrer dans ses luttes les analyses post-coloniales (et parfois aussi féministes). D’expliquer, une fois de plus, que ces « anti-racialisateurs » et ceux qui diffusent leurs idées ne peuvent pas être nos camarades.

Le contenu de ce texte est sans prétention, il redit de manière succincte des choses beaucoup mieux développées par des personnes directement concernées par le racisme et qui ont passé beaucoup plus de temps à analysercette domination, à lutter contre.

DE L’USAGE DU TERME « RACE » ET DE PRIVILÈGE

Il semblerait que le refus systématique d’utiliser les termes de race/ racisé.es soit dû à un malentendu tenace, à un manque de curiosité intellectuelle, oubien encore à une mauvaise foi impressionnante et exaspérante.On a lu quelque part que les personnes racisées se racisent ELLES-MÊMES.
Ouaaaah !

Alors récapitulons :
La racisation est un processus que des personnes subissent. C’est le processus par lequel elles se voient attribuer une supposée race en fonction de certains critères physiques et/ou culturels. Dire que les personnes se racisent elles-même est le comble du contre-sens !
Ce processus de racisation est un pivot important dans un système raciste, et nous vient de notre histoire esclavagiste et coloniale, de nos missions humanitaires etc... c’est le système de pensée « blanc » qui racise les gens, qui leur attribue des étiquettes, des particularités, et ce sont nous, les blanc.he.s,qui gardons le pouvoir de classifier et de hiérarchiser. On ne nous a jamais appris qu’on était blanc.he.s, on nous a dit qu’on était des Hommes, plus précisément l’Homme drapé dans un universalisme qui, en plus d’avoir la prétention de parler à tous.tes, a aussi celle de parler pour tous.tes.
Des personnes se disant anti-racialisatrices et anti-racistes remettent en cause l’utilisation des termes de race et racisé.e. Le hic quand ces personnes parlent de race, c’est qu’elles font référence à la race qui essentialise, la race que les scientifiques ont essayé d’inventer puis qui est tombée « scientifiquement » du côté du faux, la vilaine race des fachos. Quand d’autres parlent de race (en particulier des personnes non-blanches), il s’agit d’une réalité sociale, et non naturelle ; iels parlent d’un élément important qui permet de classer, et de dominer les personnes sur l’échelle sociale.

De là viendrait le contre-sens...

Sans déconner !

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