A chaud : un 1er mai de la honte

A quand l’autonomie des luttes ?

Ce texte est écrit à chaud, à la suite de la "manif" du premier mai à Marseille.

Manif entre guillemets, car comment nommer cette vaste blague de promenade sous la pluie de 20 minutes entre le Vieux Port et la porte d’Aix ? A peine le temps de se chauffer les mollets, de reconnaitre quelques visages amis et complices, que la partie est finie.
Pour couronner le tout, la préfecture avait interdit tout rassemblement sur la Plaine ce jour, ayant encore en tête le joyeux bordel du Carnaval en mars.

Pour situer un peu ce texte, il émane d’une personne qui ne nourrit aucune illusion sur le rôle contre-révolutionnaire des syndicats et autres organisations co-gestionnaires, comme les partis politiques.

Je ne m’attendais donc à rien de pertinent de leur part, d’autant plus quand on a en tête les innombrables crasses qu’ils ont déjà commises à Marseille comme ailleurs, notamment les charges des services d’ordre contre d’autres manifestant.es, tout cela est connu et amplement documenté.
Mais cette fois encore, ils ont fait très fort.

La plupart du temps, ce type de manifs sont l’occasion de "prendre le pouls", de se regrouper avant de partir en sauvage, afin que la colère laisse au moins quelques traces dans la ville.
A quoi bon sortir si on a pas cet objectif minimal ?

10 millions de personnes sous le seuil de pauvreté dans ce pays, une misère galopante, des étudiant.es formant des files pour gratter un peu de nourriture, des dizaines de milliers de personnes à la rue, une floppée de lois dégueulasse (décrets sur le fichage, réforme du chômage, lois sécurité globale et séparatisme...) un fond de l’air d’autoritarisme débridé et récemment des menaces de coup d’Etat militaire fascisant... en plus de la couche de totalitarisme apportée par les restrictions à l’occasion de la crise sanitaire.
C’est l’écrasement de la liberté qui menace, c’est l’objectif assumé de l’Etat.

Ce court texte, au-delà du coup de gueule de circonstance, n’a aucune réponse toute faite ni solution miracle, mais propose de réfléchir à d’autres manières de prendre la rue, non pas comme le nec-plus-ultra de la lutte, car bien d’autres pratiques -comme les attaques en petit nombre par exemple- contribuent à la conflictualité contre cet ordre capitaliste, patriarcal, raciste et autoritaire.

Il invite à d’autres textes, en réponse ou pas, à d’autres propositions et initiatives, à des discussions pour reprendre l’offensive dans une perspective résolument anti-autoritaire.

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