Ephéméride des luttes : 1er décembre

Premier jour du dernier mois pour l’éphéméride des luttes du 1er décembre, mais pas le moindre, puisqu’aujourd’hui des petits gestes peuvent soulever des montagnes, et ce n’est pas Rosa qui dira le contraire.

1955 : A Montgomery en Alabama, Rosa Parks, afro-américaine, refuse de céder sa place à l’avant d’un bus à un blanc et est arrêtée. C’est le départ d’un grand mouvement de lutte contre la ségrégation.

1975 : A Belfast, deux membres de l’IRA décèdent dans l’explosion d’une bombe artisanale qu’ils étaient en train de préparer.

1976 : A Francfort, les Cellules Révolutionnaires (RZ) attaquent le casino des officiers américains.

1977 : En Italie, plusieurs groupes appartenant à Prima Linea font exploser simultanément cinq locaux de la DC (Démocratie Chrétienne), le parti au pouvoir, à l’aide de dynamite.

  • A Rome, ce sont des molotov qui touchent des locaux de la DC et de grandes entreprises.

1978 : En Irlande du Nord, l’IRA mène une campagne d’attaques avec des explosifs qui sautent dans 11 villes différentes.

1981 : A Vicenza, en Vénétie, les Collectifs Politiques du Veneto, de l’autonomie ouvrière, tirent une balle dans la jambe du médecin de la prison de la ville du fait de son comportement avec les détenus.

  • En France, EDF estime à plus de 600.000 euros l’ensemble des dégâts commis par divers attentats contre le nucléaire dans la seule région toulousaine depuis un an.

1983 : A Beaumont-sur-Lèze, trois camions et une partie d’un hangar sont soufflés par une explosion revendiquée par un groupe autonome contre le nucléaire.

1990 : A Kilrea près de Derry, un soldat de l’Ulster Defence Regiment (UDR) est abattu par l’IRA.

2007 : A Capbreton dans les Landes, ETA abat deux membres de la Guardia Civil espagnole.

2010 : A Rome et à Bologne, des affrontements ont lieu lors des mobilisations étudiantes suite au vote de la loi Gelmini contre laquelle luttent les étudiant-e-s.

2011 : A Huancayo au Pérou, les étudiant-e-s bloquent des routes pour exiger la démissiondu directeur de l’Institut National d’Education Industrielle, accusé de corruption. La police vient pour vider les barrages mais les manifestant-e-s les combattent pour maintenir leurs positions.

2013 : A Mexico, une énorme manifestation a lieu contre le gouvernement et sa politique. La présence de presque 5000 policiers fait basculer la manifestation dans la bataille rangée.

2014 : A Istanbul, le Front de Libération de la Terre (ELF) / Faction Solidarité Insurrectionnelle sabote un compresseur en soutien à la lutte des prisonniers en grève de la faim en Grèce.

2017 : A Rome, six véhicules de l’ENI sont incendiés pour dénoncer la présence et le rôle de l’entreprise pétrolière en Libye et en solidarité avec les anarchistes en prison, notamment les personnes accusées de l’incendie de la voiture de police lors des manifestations contre la loi travail.

  • Au Honduras, pour la cinquième journée, des émeutes ont lieu à Tegucigalpa, Choloma, Siguateque, Santa Barbara et San Pedro Sula suite aux élections, dont les résultats sont particulièrement contestés.

2018 : Partout en France, nouvel acte des gilets jaunes, des affrontements éclatent dans la plupart des grandes villes :

  • A Marseille, c’est surtout les manifs suite au drame de Noailles qui mènent la danse : les affrontements éclatent sur le Vieux-Port devant la mairie, les sapins de Noël sont incendiés, de même que de grandes barricades dressées en travers de la Canebière à l’aide d’échafaudages et autres récups. Le magasin Orange est pillé, de même que Dior et autres commerces. En passant devant le commissariat de Noailles, les véhicules en faction perdent tous leurs vitres et l’un d’eux part en flammes. Dans le même temps, les affrontements continuent jusque tard et remontent sur la Plaine, où le portail des travaux est détruit. Voir un récit de la manif ici.
  • A Toulouse, là aussi gros affrontements à partir de Jeanne d’Arc, qui se prolongeront jusqu’à Wilson et François Verdier dans la soirée. (Autres récits ici)
  • A Bordeaux, là encore, gros délire, les affrontements durent plusieurs heures.
  • Au Puy-en-Velay, la Préfecture est incendiée.
  • A Tours, Lyon, Pouzin en Ardèche, Dijon, Avignon, barricades enflammées et affrontements partout.
  • C’est à Paris (nombreux récits à retrouver, celui-ci en est un parmi beaucoup d’autres) cependant que le délire est le plus total avec des heures d’affrontements autour des Champs-Elysées, plus d’une centaine de véhicules incendiés, des barricades partout, des centaines de commerces de luxes ou de banques dévastées (et parfois incendiées). Une fourgonnette de police part en flammes, non sans qu’un fusil d’assaut soit subtilisé à l’intérieur auparavant. Par ailleurs, à Montreuil, un départ d’incendie volontaire est signalé au tribunal pendant la nuit.
  • A Narbonne, le péage sud est incendié d’une façon peu commune :
  • A Perpignan, même topo, le péage est incendié. Puis c’est le tour des locaux à côté, et enfin du bâtiment du peloton de gendarmerie.

Cette liste n’est pas du tout exhaustive, autant dire que c’est une journée qui a dû coûter cher. Quelques jours plus tard, le gouvernement recule d’ailleurs et commence à céder. Qui a dit que la violence était inefficace ?

  • A Cancún au Mexique, la "Cellule contre la dévastation de la Terre" pose une charge explosive contre les locaux de la Legislatura de l’Etat de Quintana Roo, en solidarité contre le G20 en Argentine.

2019 : A Berlin Tempelhof, trois camions de l’entreprise qui participe au marché de l’armement ThyssenKrupp sont incendiés sur le parking pour dénoncer l’effort de guerre allemand et la vente d’armes à la Turquie contre le Rojava. Communiqué en français sur Attaque.

PS :

Voir aussi l’éphéméride anarchiste du 1er décembre.

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