Le 8 mars, journée de mobilisation pour les droits des femmes palestiniennes

Après 5 mois de génocide à Gaza, 70 % des mort.e.s sont des femmes et des enfants. C’est un fardeau pour les femmes fuyant les combats avec leurs enfants et étant déplacées à maintes reprises. Sur les 2,3 millions d’habitants du territoire, 1,9 million sont déplacés et « près d’un million sont des femmes et des filles » à la recherche d’un abri et de sécurité, indique le rapport de l’ONU.

Aujourd’hui, alors que Aurore Bergé, ministre chargée de la lutte contre les discriminations, a annoncé sa volonté de retirer leurs subventions aux « associations féministes » qui auraient eu des positions « ambigües » face à l’attaque du 7 octobre en Israël, les femmes palestiniennes sont les premières victimes du génocide.

Des centaines de femmes et de filles palestiniennes, y compris des défenseures des droits humains, des journalistes et des travailleuses humanitaires, ont été détenues de manière arbitraire à Gaza et en Cisjordanie depuis le 7 octobre. Des femmes et des filles palestiniennes vivent de nombreuses violations des droits humains, selon les experts de l’ONU.

Nombre d’entre elles auraient subi des traitements inhumains et dégradants par l’armée israélienne, privées de serviettes hygiéniques, de nourriture et de médicaments, et sévèrement battues. Des femmes palestiniennes détenues à Gaza témoignent avoir été enfermées dans une cage sous la pluie et dans le froid, sans nourriture. De nombreux témoignages de femmes font état de harcèlement sexuel, de menaces de viol et de fouilles à nu forcées à l’intérieur des prisons, et même souvent devant leurs propres enfants pendant la nuit.

« Nous sommes particulièrement choqués par les informations selon lesquelles les femmes et les filles palestiniennes en détention ont également été soumises à de multiples formes d’agression sexuelle, comme le fait d’être déshabillées et fouillées par des officiers masculins de l’armée israélienne. Au moins deux détenues palestiniennes auraient été violées » ont déclaré les experts.

Le 8 mars, journée contre les violences faites aux femmes, est particulièrement indiquée pour exprimer notre solidarité envers les femmes palestiniennes qui cumulent les oppressions, entre colonialisme et patriarcat, et subissent le génocide au premier plan. Quelques mois après sa fumeuse « chasse aux sorcières », l’enquête de notre ministre fait simplement chou blanc. Face à cette tentative de division, nous appelons à la sororité et à ne pas céder au chantage d’un gouvernement guidé par des intérêts sionistes. Effectivement, comme l’a rappelé Orient XXI, Bergé « affiche un constant soutien à la cause israélienne » et « préside à l’assemblée nationale le groupe d’amitié France-Israël », avec lequel elle a notamment fait un voyage organisé par le groupe d’influence Elnet durant lequel elle a rencontré Benjamin Netanyahou. En septembre 2020, via le groupe Renaissance au gouvernement, Bergé avait remis en question le financement de la plateforme des ONG pour la Palestine dont fait partie l’AFPS et la LDH, parmi 39 associations au total. Elle accusait la plateforme d’avoir fait campagne pour dissuader les parlementaires de voter la résolution Maillard, qui visait à assimiler la lutte antisioniste à de l’antisémitisme.

Nous demandons une enquête indépendante sur toutes les allégations de viol sur des femmes israéliennes et palestiniennes. Restons solidaire contre l’oppression patriarcale, en soutien aux femmes palestiniennes, contre le sionisme et l’extrême droite, pour la libération du peuple palestinien.

La Coordination nationale de l’UJFP, le 7 mars 2024

https://ujfp.org/le-8-mars-journee-de-mobilisation-pour-les-droits-des-femmes-palestiniennes/

Voir aussi :

8 mars : grève féministe pour Gaza !

Alors que nous entrons dans le cinquième mois de génocide du peuple palestinien, nous nous joignons à l’appel international des organisations féministes à faire du 8 mars une journée de grève pour la Palestine. La libération des unes ne se fera pas sans la libération de toustes, et nous entendons porter haut et fort notre solidarité avec le peuple palestinien et son combat.
Or, à l’approche des mobilisations du 8 mars, le collectif sioniste Nous vivrons recommence son chantage au mouvement féministe. Déjà, le 25 novembre dernier, il avait monté un coup médiatique en prétendant avoir été « empêché de manifester » dans la manifestation contre les violences sexistes et sexuelles. Il avait en réalité été écarté par la police en raison de son service d’ordre exclusivement masculin, venu préparé à en découdre, comme le montraient les cagoules et les gants coqués dont ses membres étaient équipés. Aujourd’hui, il impose sa présence parmi les cortèges féministes du 8 mars, et menace de convoquer la presse et d’accuser publiquement le mouvement féministe d’antisémitisme s’il ne se plie pas à sa volonté.

Le 25 novembre, ce coup médiatique avait conduit au harcèlement de militantes féministes. Les noms de leurs organisations avaient été salis par le gouvernement et par la presse, et elles-mêmes avaient subi une vague de menaces de viol et de mort, sur les réseaux sociaux et sur leurs téléphones personnels.

Ces nouvelles menaces de Nous vivrons ont été exprimées à l’encontre du cadre unitaire d’organisation de la manifestation parisienne du 8 mars. Elles ont forcé les associations féministes, syndicats et partis qui le composent à accepter la présence de ce collectif sioniste. Nous vivrons instrumentalise le féminisme et l’antisémitisme dans un seul but : défendre l’impérialisme israélien. Prétendant parler au nom des Juif·ves, ce collectif propage l’amalgame entre les Juif·ves et Israélien·nes, amalgame qui, depuis la création de l’État d’Israël, met en danger les Juif·ves. Ce collectif n’a rien de féministe. On ne peut pas être féministe sans dénoncer avec force la colonisation israélienne. On ne peut pas être féministe et instrumentaliser les victimes juives des attaques du 7 octobre pour justifier le génocide en cours. C’est pourquoi Nous vivrons n’a rien à faire dans nos manifestations.

Nous refusons de subir passivement le chantage de Nous vivrons. Leurs accusations sont mensongères et ne reposent sur rien de tangible, et pourtant, dans la foulée du 25 novembre, elles ont été reprises jusqu’au sommet de l’État. La ministre Aurore Bergé a diligenté une enquête contre les organisations féministes soupçonnées de soutenir le Hamas et de ne pas avoir suffisamment dénoncé les crimes commis le 7 octobre. Résultat de cette enquête : de telles organisations n’existent pas, et la ministre a dû rétropédaler. Au-delà du ridicule, cet épisode démontre avant tout la volonté indigne du gouvernement de bâillonner toute expression de solidarité envers la résistance palestinienne. Le mouvement propalestinien en France est systématiquement soupçonné, délégitimé et réprimé, mais nous ne nous laisserons pas faire. Nous ne nous tairons pas face à ceux qui veulent assimiler l’antisionisme à de l’antisémitisme, et nous refusons d’accueillir dans nos rangs ceux qui instrumentalisent nos luttes pour justifier un génocide. Le mouvement féministe internationaliste ne doit pas se laisser diviser face aux pressions, d’où qu’elles viennent. Notre solidarité est notre force.

Les crimes commis le 7 octobre sont intolérables. Nous condamnons l’utilisation du viol comme arme de guerre, que ce soit contre les femmes israéliennes ou contre les femmes palestiniennes. L’augmentation des actes antisémites en France, comme celle des actes islamophobes et comme tout acte raciste, est inacceptable. Notre seule issue, c’est le refus de la colonisation, de l’expulsion de la population palestinienne de ses terres et du génocide en cours. C’est pourquoi ce que défend notre féminisme, et ce que nous porterons le 8 mars, c’est le droit d’un peuple à vivre dignement, librement, sur sa terre, et le droit de résister à l’occupation. Rien ne justifie ni 30 000 morts et cinq mois de bombardements sans relâche, ni soixante-quinze ans d’occupation, de déplacements forcés, de privations et de massacres. Pour toutes ces raisons, et parce que nous défendons la liberté de tous et de toutes à vivre dignement, en paix et sans oppression, nous soutenons la lutte du peuple palestinien pour sa liberté face à la catastrophe en cours. Le combat féministe n’est compatible avec aucun projet de colonisation, même peinturluré en rose ou en violet.

Le 8 mars, nous marcherons pour des vies dignes et libres pour toustes, pour un cessez-le-feu et pour la levée du blocus immédiat à Gaza, en solidarité avec le peuple palestinien et sa résistance, et nous ne nous arrêterons pas là. Dès le lendemain, nous appelons à grossir les rangs des cortèges de la manifestation du samedi 9 mars pour uncessez-le-feu immédiat.

Notre féminisme est anti-impérialiste ! La Palestine est une cause féministe ! Vive la Palestine libre !

Voir la liste des signataires :

https://blogs.mediapart.fr/edition/palestine/article/080324/8-mars-greve-feministe-pour-gaza

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