Le thème du mois : Effondrements

Après un mois d’octobre dédié à la surveillance, MIA relance le Thème du Mois en novembre avec un focus sur la notion d’“effondrement”.
Ce nouveau format inspiré d’un site du réseau MUTU « Renversé » vous propose des articles, podcast, lectures sur un sujet répondant à l’actualité des luttes, phénomène de société, actualité des médias…
C’est un format participatif, alors si vous avez envie de proposer des articles, n’hésitez pas !

Le 5 novembre 2018, deux immeubles s’effondrent en plein centre-ville de Marseille. Bilan : 8 mort.es, plusieurs centaines de délogé.es, et un sursaut de rage collective qui viendra achever un modèle de gouvernance en bout de course, le “système Gaudin”. Une autre chute célèbre, en novembre 1989 cette fois : celle du Mur de Berlin, qui symbolise la fin d’une séquence historique (la Guerre Froide comme affrontement géopolitique et culturel) et l’avènement d’un néolibéralisme triomphant. Plus loin encore, le 17 novembre 1973 : les grilles de l’université occupée de Polytechnique, à Athènes, heurtent la chaussée en pleine nuit, enfoncées par un tank. La junte remporte la bataille cette nuit-là, mais les conséquences politiques de cet assaut militaire et de la centaine de morts qui en découlent contraindront quelques mois plus tard le pouvoir à désarmer, ouvrant la voie à la période “démocratique” de la Grèce contemporaine.

Ce processus est-il toujours le même, de sorte que si une chose s’effondre, une autre se dressera toujours à sa place ? Les bouleversements écologiques en cours peuvent-ils réellement être pensés comme un processus uniforme communément appelé Effondrement ? Ce discours apocalyptique ne fait-il pas l’impasse sur des réalités objectives (certains territoires sont plus affectés que d’autres par les changements climatiques, et certaines populations mieux préparées que d’autres à y faire face) tout en ne proposant que peu de prises pour l’élaboration de stratégies de lutte collective ? Au contraire, des micro-communes néorurales au survivalisme, favorise-t-il forcément des réactions individualistes ?

Comment penser les “effondrements” en cours ? Comment en empêcher certains, et en favoriser d’autres ? L’effondrement est-il nécessairement synonyme du chaos ? La collapsologie est-elle un préambule à l’éco-fascisme ?

Au beau milieu des décombres de la guerre civile espagnole, Buenaventura Durutti disait : “C’est nous qui avons bâti tous ces palais, ces villes, en Espagne, en Amérique, partout dans le monde. Nous, les travailleurs, pouvons les remplacer par de nouveaux et de plus beaux. Nous n’avons pas peur des ruines. La terre sera notre héritage, sans doute. Que la bourgeoisie fasse sauter son univers avant de quitter la scène de l’Histoire. Nous portons en nous un univers neuf et cet univers ne cesse de croître”.

Devons-nous, dès lors, craindre les ruines ?
Approprions nous ce thème, parlons-en autour de nous, dans la rue, au café, avec nos voisin.es !

Dans cet article, vous trouverez tous les textes publiés dans le cadre du thème du mois.
L’effondrement, parlons-en ... les limites de la collapsologie
L’Aquila 2009 - Sismographie d’une époque
Eboulement à CIGEO : l’ANDRA sème la mort…

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