Petite rectification concernant l’occupation de La Criée

Beaucoup de choses ont pu se dire qui pouvaient faire passer les occupant.e.s de La Criée pour des bouffon.ne.s. Et si elle est pour l’instant cantonnée au hall du Théâtre et préfère s’accomoder des vigiles plutôt que de leur montrer le tramway nommé "barre-toi" - ce qui peut paraître aberrant d’un point de vue radical - l’assemblée n’est pas là pour faire mumuse avec la directrice et son administration. Le communiqué qui suit est paru lors des premiers jours de l’occupation. Il s’est passé des choses depuis et d’autres textes suivront. N’hésitez pas à passer voir, sans écouter la personne préposée à la sécurité incendie à l’acceuil si celle ci vous dit que c’est fermé. La Criée est bien ouverte.

Nous occupant.e.s de la Criée faisons face à une instrumentalisation entravante : voici notre droit de réponse.
Nous avons découvert les derniers éléments de communication de la direction de la Criée qui tente de s’approprier notre combat. Les occupant.e.s du théâtre du Merlan ont d’ores et déjà publié un communiqué à ce sujet, nous le soutenons pleinement et considérons hautement nécessaire de porter une parole qui nous est propre. La voici.
Une newsletter et certaines coupures de presse décrivent un partenariat privilégié d’occupation entre les membres d’une école supérieure L’ERACM (Ecole Régionale d’Acteur de Cannes Marseille) et la direction du théâtre. Cette annonce est fausse. Si les étudiant.es de l’ERACM ont bien ouvert les négociations pour l’occupation non violente du théâtre, ils ont été rejoints dès les premiers instants de cette négociation par nombre d’allié.es et ne souhaitent pas se revendiquer comme appartenant à une quelconque institution. Nous sommes aujourd’hui, occupants et occupantes du théâtre de La Criée : Etudiant.es en théâtre, arts de la rue, beaux arts, et professionnel.les intermittent.es, technicien.nes et autres acteurs.rices de la culture, saisonnier.es et précaires. La nuit dernière, des personnes en exil à la rue sont venues se réfugier après s’être fait expulsées violemment de leur campement Porte d’Aix. Les occupant.e.s se joignent à leur exigence vis à vis de la préfecture de leur trouver des logements dignes, comme cette dernière s’y est engagée hier soir sans donner de nouvelles depuis. Aujourd’hui des personnes travaillant dans une structure culturelle d’un quartier du centre ville de Marseille sont venues discuter des possibilités de soutien à notre occupation.
Le théâtre est ouvert à tous.tes celleux qui se sentent concerné par ces combats car ce n’est pas, comme lu et entendu ces derniers jours « une séquence artistique et citoyenne » avec « un accueil bienveillant » : mais bien une occupation de lutte.

Nous sommes pour l’instant cantonné au hall. Aucune clé ne nous a été confiée. Nous avons trouvé le reste du théâtre fermé, l’accès aux plateaux condamnés par des cadenas, des loges fermées ainsi qu’un accès restreint aux douches – obtenues uniquement au troisième jour de la lutte. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres camouflés par une habilité de communication, et par un art langagier relevant du mensonge.
Dans l’article de MadeinMarseille le trouble est semé et la confusion déborde. D’un côté, un projet construit en amont des mouvements sociaux actuels et sans la concertation des principaux intéressé.e.s, par la directrice de La Criée Macha Makaïeff intitulé « Le Quai des étudiants ». De l’autre, notre occupation de lutte. Ce dispositif n’a AUCUN lien avec l’occupation et ses revendications.
Nous, occupant.e.s nous désolidarisons entièrement de ces éléments de communications.

Pour rappel, nous organisons « La criée de la criée » les lundis, mercredis et vendredis à 14h30. Ces temps se veulent des espaces de créations et de parole en lien avec la lutte.
De plus, l’AG de la Criée se tient tous les jours à 16h. Ici, se débattent et se votent les éléments de formes et de fond quant aux revendications et actions à mener, ici et en liens avec toutes les occupations.
N’oublions pas l’essentiel, et profitons maintenant de ces temps de reflexions, de débats et de lutte pour avancer, ensemble.
Les occupations ne doivent faire qu’une, et les voix doivent rester multiples !
Nous appelons à nous rejoindre, travailleur.euse.s précaires de tous les secteurs, salarié.e.s en grève, personnes révoltée,s au Zef, à la Criée et dans tous les lieux de luttes, pour faire lien, s’organiser, partager, pour faire face ensemble à la crise sociale et sanitaire que les décisions gouvernementales ne font qu’aggraver.
A la liste de nos revendications récemment publiée et qui fera l’objet d’un questionnement et d’une mise à jour régulières, s’ajoute la volonté d’inscrire cette occupation dans une conscience des luttes antiracistes, antisexistes, écologistes, contre les violences policières, et contre les injustices que cette société véhicule, et de s’associer à elles.

Le CDN de La Criée est ouvert.
OUVRONS. OCCUPONS.

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