Pour la Plaine

Au moment où le chantier de la place Jean-Jaurès touche quasiment à sa fin et que l’avenir du quartier est en débat dans les médias et au sein de la nouvelle majorité municipale, il est urgent de rouvrir un espace à la parole collective pour celles et ceux qui habitent ou fréquentent La Plaine.

Dans ce sens, l’Assemblée de la Plaine, collectif d’habitant.e.s et d’habitué.e.s du quartier, indépendant de tout parti et de toute institution, recommande, en préalable, de mettre un point final au chantier au plus vite.

Nous proposons aussi de :

  • Favoriser le retour du marché trihebdomadaire le plus vaste et varié possible, avec sa fripe et son déstockage à la fois locomotive du marché et outil d’un louable recyclage. Un marché attrayant pour les familles modestes venues des quartiers populaires et même d’au-delà de la ville. Il faudrait réaffirmer l’utilité économique, sociale et culturelle de ce grand bazar qui a aussi des retombées positives pour les commerces sédentaires alentours. Son absence pendant plus de deux ans a largement contribué à la perturbation d’un écosystème particulier, au délitement du lien social et à la montée des tensions de cet été.
  • Laisser respirer les espaces de convivialité et de liberté : la boule Carli, le jardin des Chats, les salles de concert, les bars, les épiceries, les vide-greniers. Respecter les usages gratuits de la place et ses fêtes emblématiques (Sardinade du 1er Mai, Carnaval en mars, petits concerts, etc.). Garder des espaces de liberté, non minéralisés et non saturés de terrasses de bars comme à Notre-Dame-du-Mont ou Place de Lenche, permettant des activités non prédéfinies (pétanque, foot, constructions de mobilier urbain...).
  • Ouvrir un espace de dialogue entre ceux qui habitent, ceux qui travaillent et ceux qui fréquentent la place : un « conseil de la nuit » ou un « régisseur » risquent de se limiter à arbitrer les intérêts divergents des propriétaires résidents et des lieux nocturnes, alors que la population de La Plaine, ce sont des locataires, des jeunes, des parents, des sdf, des « fatigués », des retraité-e-s…

« Pas une caméra de plus sur la Plaine » : confirmer le moratoire sur la vidéosurveillance, gadget onéreux distillant la paranoïa sans avoir jamais évité la moindre agression en 2 ans.

Repenser la voie centrale de circulation motorisée qui casse le volume de la plus grande place de la ville. Reconnue dangereuse pour les enfants et les personnes âgées, cette circulation gênera le retour du marché. Relancer des possibilités d’aménagements conçus ou améliorés collectivement par les usager.es. Démarche inverse de celle qui nous a imposé ce Fort Alamo au milieu du square et cet horrible caisson d’acier qui étouffe les magnolias.

  • Mettre en œuvre une véritable politique du logement accessible à tous.tes à l’échelle de la ville comme du quartier, plus de logements sociaux, un plafonnement voire un gel des loyers comme cela s’est fait à Berlin ou Barcelone, et surtout mieux réguler les logements Airbnb qui déséquilibrent les usages touristes /habitants .
  • Promouvoir une approche inclusive des plus précaires, avec ou sans papiers, en mettant à disposition des bâtiments publics vides, en délivrant un permis urbain de circuler comme dans le réseau des Villes solidaires, en allant vers la gratuité des transports…
  • Et enfin, en cette période de changement climatique, nous voulons respirer, nous voulons plus d’arbres, nous voulons des WC et des fontaines publics qui fonctionnent !

Prochaine assemblée de la Plaine lundi 21 septembre à 18h sur la place, devant la Poste

A lire aussi...