Zemmour à Marseille, oh bonne mère !

Un déplacement soigneusement pensé, mais qui risque d’être quelque peu parasité par les articles du Point et du Parisien au sujet de sa relation avec Sarah Knafo, enarque architecte de sa campagne. Mais qui est Sarah Knafo ?

Eric Zemmour se rend à Marseille pour un déplacement soigneusement pensé, mais qui risque d’être quelque peu parasité par les articles publiés par nos confrères du Point et du Parisien hier soir :

Selon les deux journaux, le polémiste a assigné en référé la société éditrice du magazine Closer pour empêcher la sortie ce week-end d’un article et de photos sur “la grossesse supposée de sa conseillère, Sarah Knafo”, selon les mots du Parisien.

Le programme se voulait pourtant on ne peut plus classique (cliché, diront les mauvaises langues) autour des “lieux symboles” de la cité phocéenne, tour des marchés compris. Un passage obligé pour tout candidat, mais qui ne lui est pas naturel ; on admet dans son entourage qu’il “n’avait pas envie” de visiter les étals en se forçant à “singer” à côté de travailleurs.

Pas de meeting. Faire “un grand évènement public n’avait plus de sens” à huit jours seulement du Zénith, avec le risque d’éclipser le grand rendez-vous de lancement de campagne, confirme un conseiller. Selon l’Express, les équipes de Zemmour jouent d’ailleurs “le surbooking” au Zénith pour en mettre plein les yeux.

Concurrence. Sa visite attirera sans aucun doute les comparaisons avec Emmanuel Macron qui avait dégainé les promesses d’investissements massifs lors de sa visite et Marine Le Pen qui avait sorti son gilet et casque jaunes assortis lors de la sienne. Elle ne s’était pas épargnée lors de son passage, enchaînant la visite du site ITER à Cadarache et un commissariat des quartiers Nord de Marseille.

Generation Z, Génaration Ouin Ouin

Un peu de Gossip, sorti des colonnes de Closer

En fait Eric Zemmour a trois enfants avec l’avocate Mylène Chichportich avec laquelle il est marié depuis 1982. Hugo, l’aîné, né en 1997, qui a étudié le droit puis l’histoire à l’université Panthéon Assas à Paris. Un an plus tard, le couple accueille un deuxième fils, Thibault, étudiant en école de commerce. En janvier 2004 naît Clarisse, la troisième enfant et benjamine d’Éric Zemmour et Mylène Chichportich. Le problème c’est que le mariage pour Zemmour et son potentiel electorat, c’est important. En 2012, alors qu’il était sur les ondes de RTL, Eric Zemmour avait d’ailleurs dit tout le mal qu’il pensait du mariage pour tous, s’en prenant violemment au "lobby gay." Le mariage de deux personnes homosexuelles ou lesbiennes, pour lui, n’a rien de bon. "Pourquoi ne pas également demander le mariage entre un père et sa fille, entre un frère et une sœur, entre trois ou quatre personnes qui s’aiment. Pourquoi refuser la polygamie". Alors cette histoire de nouvel enfant avec Sarah Knafo qu’il connait depuis qu’elle a 13ans, ça pose problème dans sa campagne et ça a d’ailleurs déclenché une sacrée tempête sur les réseaux, dont on vous passe allègrement le contenu.
Tout ça, bien que ça le déstabilise fortement, n’est pas particulièrement passionant. Ca en dit surtout long sur le niveau de son electorat... Bref, mais le plus important, qui est Sarah Knafo ?

Sarah Knafo, la réseauteuse des droites extrêmes au service de Zemmour

Publié à l’origine sur l’Humanité le jeudi 23 Septembre 2021 par Cyprien Caddeo

La haute fonctionnaire à l’origine de l’association Alexandre & Aristote, militante souverainiste de l’ombre, travaille à structurer la droite de la droite. Avec, pour figure pivot, son poulain qui ambitionne de se lancer dans la course à l’Élysée, Éric Zemmour.

Son appartement, au cœur du Quartier latin, est un de ces lieux où l’extrême droite tisse ses réseaux. Où ses acteurs se rencontrent, se jaugent, s’accordent parfois. À 28 ans, Sarah Knafo travaille, comme Patrick Buisson en son temps (avant que les projecteurs médiatiques ne le mettent à découvert), à consolider cette droite de la droite qui tente de se développer à l’ombre de Marine Le Pen.

Selon l’Obs, c’est chez cette discrète énarque de la promotion Molière, nommée magistrate à la Cour des comptes depuis janvier 2020, que se sont rencontrés début février Éric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan, pour évoquer une potentielle candidature du polémiste en 2022. Chez elle encore que ce dernier a pu discuter avec Marion Maréchal ou encore le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez. Chez elle, donc, que l’union des droites fait son chemin.
Bonapartiste, souverainiste et eurosceptique

Avec, pour force centrifuge, Éric Zemmour. Le chroniqueur star de CNews est un vieil ami de la famille de Sarah Knafo. Bonapartiste, souverainiste et eurosceptique comme lui, elle lui fait office de conseillère politique. En coulisse, elle fait partie de ceux qui lui ont déblayé le terrain pour se lancer dans la course à l’Élysée. Totalement investie dans cette mission, elle a été obligée mi-septembre de se mettre en disponibilité de son poste à la Cour des comptes.

Celle qui fait désormais la une des journaux people avec Zemmour partage notamment avec lui son carnet d’adresses, dans lequel on retrouve son « mentor » Marie-France Garaud, ex-eurodéputée RPR devenue, au crépuscule de sa carrière, très proche du Front national ; Henri Guaino, l’ancienne plume de Nicolas Sarkozy (elle fut responsable des Jeunes avec Guaino en 2016) ; ou encore Jacques de Guillebon, rédacteur en chef du magazine d’extrême droite l’Incorrect. En compagnie de ce dernier, elle a mis sur pied en septembre 2019 la « convention de la droite », grand raout identitaire dont le point d’orgue fut sans doute la prise de parole d’Éric Zemmour, pour laquelle il fut plus tard condamné (il avait notamment comparé l’immigration à l’occupation nazie).
Parmi ses sujets de prédilection : l’immigration

Déjà sur les bancs de Sciences-Po Paris, autre lieu stratégique pour mener la bataille culturelle, Sarah Knafo travaillait à ce que « sa » droite gagne en influence. En se prononçant en faveur de la création d’une antenne étudiante du Front national, par exemple, en 2015. Ou en cofondant Critique de la raison européenne, une association eurocritique proche de l’ex-socialiste Jean-Pierre Chevènement qui s’évertue à faire dialoguer les « souverainistes des deux rives », dont Henri Guaino, encore lui, ou Alain Finkielkraut. Elle conserve d’ailleurs un pied rue Saint-Guillaume, où elle donne des cours de droit constitutionnel en tant qu’enseignante vacataire.

À moins de 30 ans, la haute fonctionnaire a surtout de nombreux cabinets à son actif, qui constellent un CV déjà impressionnant. Pour l’extrême droite, qui est en recherche constante de cadres dans l’objectif de s’installer au pouvoir, cela fait d’elle une future incontournable. Conseil économique et social, Assemblée nationale, préfectures, ministères… Sarah Knafo a largement navigué dans la haute fonction publique.

Parmi ses sujets de prédilection : l’immigration. En 2018, elle effectue un stage à l’ambassade de France en Libye, où elle travaille notamment sur les routes migratoires, expérience qu’elle fait ensuite valoir à la direction générale des étrangers en France. C’est dans le cadre de ces stages qu’elle rédige, selon l’Express, un « guide pratique » à destination de l’administration centrale, destiné à faciliter les procédures d’expulsion des clandestins.

Enfin, au printemps 2020, elle intervient à la préfecture du département de Seine-Saint-Denis en tant que « haut fonctionnaire en renfort Covid-19 », ce qui lui vaut de recevoir une « médaille d’honneur pour acte de courage et de dévouement » des mains du préfet Georges-François Leclerc, épinglé plusieurs fois par la justice administrative pour atteinte au droit d’asile.

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