Le 8 mars 2022, au plein cœur des élections présidentielles, doit rendre visible la puissance de nos luttes, notre refus des mesures sécuritaires, racistes, islamophobes de plus en plus nombreuses, de plus en plus banalisées par les médias dominants. Le 8 mars 2022, faisons grève sur les lieux de travail, dans les foyer, dans les écoles et les universités !
Depuis plusieurs années, les extrêmes droites et les néolibéraux s’emparent des discours "féministes" pour justifier de politiques profondément racistes et islamophobes. On a vu récemment le gouvernement français interdire le port du voile pour les femmes lors des compétitions sportives sous couvert de libération et de lutte contre le soi disant "séparatisme religieux". Parce que le patriarcat et le capitalisme ne nous libère jamais, nous devons réitérer la nature antiraciste et antifasciste de nos luttes.
Le Covid-19, en confinant la vie de tous.tes aux foyers, a été largement défavorable aux femmes qui ont été plongés dans plus de précarité et moins d’autonomie. En effet, un grand nombre d’entre elles se sont vu quitter leur emploi pour se consacrer à la garde de leurs enfants. Aussi la crise du Covid 19 a exposé davantage les femmes aux violences conjugales. Nous voyons également, à travers les mesures sanitaires répressives, une augmentation de la violence d’état avec une augmentation des violences policières dans les quartiers touchés le plus par la pauvreté et l’isolement.
Cette crise a aussi abimé nos liens de luttes féministes, la puissance de nos collectifs, les relations sociales qui sont nécessaires à l’émergence d’une force féministe massive. Mais la crise a également montré l’hypocrisie du gouvernement qui a valorisé soudainement l’importance vitale des soignantes, alors que celles-ci comme tous les métiers majoritairement féminins sont invisibilisés depuis toujours. Le gouvernement français a loué leur courage alors que celles-ci demandaient surtout des meilleures conditions de travail depuis de nombreuses années. Malgré cela, la crise nous a donc tout de fois montré que ces métiers du soin sont plus qu’indispensable dans une société.
En plus de cette crise, les situations de précarité économiques augmentent toujours plus, à travers la destruction des droits et des acquis sociaux menées par des gouvernements libéraux. Les trans, lesbiennes et bi.e.s, travailleur.euse.s du sexe, migrant.e.s, sans papiers, handicapé.e.s, victimes du racisme, de l’antisémitisme, de la négrophobie, de l’islamophobie, chomeur.euse.s et précaires sont particulièrement exploité.e.s au travail en occupant des emplois difficiles et moins bien payés. Cette précarité économique aggrave les violences déjà subies, car nous manquons d’autonomie nécessaire pour nous protéger de ces violences, qu’elles aient lieu dans le foyer, ou au travail. Pour toutes ces raisons, nous devons construire un mouvement féministe fort, autonome et auto-organisé pour lutter contre une société patriarcale, capitaliste, raciste, négrophobe, antisémite, islamophobe, LGBTQIAP+ phobe, putophobe, validiste, psychophobe et chercher à construire une société féministe, égalitaire et solidaire de tous.te.s. Afin de se mobiliser collectivement et dans l’objectif de se mettre massivement en grève en mars 2023, nous appelons cette année déjà à cette grève féministe - cessons tout travail productif et domestique, rétribué et gratuit !
À Marseille, la présence du collectif Nemesis, se définissant comme féministe identitaire, incarne la récupération de discours féministes dans des discours d’extrême droite, doit nous faire prendre conscience de l’importance de lier nos luttes féministes aux luttes antifascistes et antiracistes. Pour cela, il nous semble nécessaire de recréer des liens durables entre nos organisations, collectifs, associations de quartier aux luttes diverses. Il nous semble que cet objectif se concrétise également à travers l’organisation et la construction d’expériences militantes communes.
Coordination Marseille8Mars