Gustav Landauer, assassiné au sortir de la révolution ratée de Munich en 1919, était considéré comme un doux rêveur. (Il disait que l’Etat n’existait pas – sauf dans nos têtes – et que l’argent était un succédané de l’esprit.) Gustav Landauer était un doux rêveur. (Et notre époque a besoin de doux rêveurs lucides.) Gustav Landauer était un pourfendeur extralucide de l’idéologie du progrès en général et du marxisme en particulier. (Notre époque a toujours besoin d’en finir.) Gustav Landauer pensait qu’il fallait sans attendre, partout où l’on pouvait, commencer à « créer la forme fondamentale d’une nouvelle et véritable société, libre et sans État » et que cette forme était la commune.
« Le capital, ce capital dont les hommes auraient besoin pour travailler, cela n’existe pas ; il y a des liens entre les hommes qui leur permettent de travailler et d’échanger – ou il y a absence de liens, ce qui fait naître le parasitisme, l’exploitation et le monopole. »
Till Roeskens lira plusieurs extraits de cette parole percutante. D’abord un assemblage de courts fragments pour dessiner un tour d’horizon de sa pensée, puis une sélection de passages d’un texte majeur (Appel au socialisme) pour plonger dans ses profondeurs. Durée approximative de la lecture : une heure. Till Roeskens est artiste, conteur, jardinier et berger.