Ce texte a été publié le 5 juin sur le site de contre-information suisse-romande renverse.co. Le texte fait régulièrement allusion au contexte suisse, mais l’argumentation contre la 5G qu’il propose semble être tout aussi pertinent pour le contexte français.
Ce monde du tout-connecté est nuisible au vivant, au lien social et aux conditions de travail du plus grand nombre à l’échelle mondiale.
Les innovations technologiques qu’induira la 5G accroîtront encore davantage la consommation de ressources et d’énergie. La mise en place de la 5g est donc incompatible avec les urgences climatiques, écologiques et sociales qu’impose l’époque actuelle.
Les vagues promesses d’évolutions en matière de technique médicale ou de rationalisation de la consommation grâce aux objets connectés sont de la poudre aux yeux. Il s’agit surtout de nous imposer de nouveaux produits pour faire tourner un modèle économique insoutenable pour le plus grand nombre !
Il est temps de préserver le vivant, de nous préserver.
D’avancer vers une société conviviale, responsable et solidaire au niveau planétaire.
D’avancer contre la surexploitation des ressources, de l’humanité et de son écosystème.
La 5G contre le climat
La technologie 5G est en train d’être imposée par la Confédération [suisse], via les opérateurs de téléphonie mobile. Les autorités doivent bien faire semblant de s’intéresser aux craintes, notamment sanitaires, formulées jusqu’ici par des mouvements anti-5G. Pour cela, certaines municipalités, à l’instar de celle de Delémont, se chargent d’orchestrer l’illusion démocratique en lançant des processus consultatifs qui ne portent pas sur le fond mais uniquement sur la forme [1].
La technologie 5G vise à augmenter les vitesses de connexion ainsi qu’à étendre internet vers le monde des objets connectés, hautement souhaité et porté par les intérêts capitalistes, les mêmes qui conduisent à la catastrophe humaine et écologique en cours actuellement, tels que défendus par le think tank libéral Avenir suisse :
La modernisation de l’infrastructure permet des innovations auxquelles personne n’avait pensé auparavant – par exemple le smartphone. Ces « effets secondaires » ne sont même pas les plus fascinants. Ce qui est vraiment impressionnant, ce sont les effets « tertiaires », qui permettent d’aller encore plus loin dans les innovations basées sur les nouvelles infrastructures – par exemple, les applications et les services qui pourraient être développés grâce aux smartphones, ou les nouveaux appareils tels que les drones, les chauffages ou les éclairages contrôlés par les smartphones. [2]
Accélérer le progrès social, décélérer le progrès technocratique !
Le progrès technique sait faire rêver. Il pourrait être source de progrès social dans une société équitable, conviviale, où les décisions seraient prises par les personnes concernées. Loin de celle-ci, la 5G caricature la façon autoritaire actuelle d’implanter les technologies. La 5G est imposée d’en haut, suivant des intérêts bassement capitalistes et technocratiques.
Comme ce n’est plus possible d’entamer des chantiers d’envergure sans les prétendre “durables” ou “éco-responsables”, la 5G n’échappe pas à la règle :
Certains experts espèrent parvenir à une utilisation plus durable des pesticides dans l’agriculture et à une meilleure gestion des sols grâce à l’utilisation de capteurs en réseau. [3]
Les partisans de la 5G nous promettent un accroissement de la qualité de vie ainsi qu’une réduction de l’impact écologique. Ce sont au mieux de mauvaises spéculations, au pire des mensonges délibérés. En tout cas, la conséquence du développement de la 5G est une fuite en avant vers un monde qui aliène l’humanité et détruit le vivant :
Le sans-fil tient de l’arnaque infinie face au poids des infrastructures nécessaires. En bout de ligne, le débit internet se mesure en longueur et diamètre de câble. (...) Cette infrastructure d’internet est excessivement coûteuse en métaux lourds, et repose en grande partie sur l’industrie minière. [4]
Tout progrès technique doit être évalué en fonction des progrès sociaux qu’il implique. Avec la 5G, la disproportion est trop grande. Les maigres promesses de rationalisation du ramassage des ordures grâce à l’internet des poubelles sont largement insuffisantes en regard de la consommation de ressources et d’énergie nécessaire au déploiement de la 5G (qui ne remet surtout pas en question la quantité de déchets technologiques présents dans lesdites poubelles, faudrait pas tout mélanger...).
L’intelligence artificielle et son impact réel
La 5G vise à créer le terreau favorable à un monde où les machines prendront encore davantage de place dans nos vies. Ceci augmentera en conséquence le pouvoir de ceux et celles qui développent et possèdent le système de gestion de ces machines. Dans l’ordre social actuel, il s’agira évidemment de quelques milliardaires ou, au mieux, d’États soumis aux intérêts de ceux et celles-ci.
C’est de cette société-là qu’il faut sortir, changer le système et pas le climat, redistribuer équitablement les richesses et s’opposer aux massacres en cours et à venir. Ce ne sont pas les objets connectés qui nous aideront à prendre ce tournant, mais une approche qui considère réellement l’intérêt commun et la résistance qui en découle. Refusons le monde des objets connectés, refusons la 5G ainsi que sa planification !
Contre la 5G et son monde !