La décence, chèrEs BlancHEs

Ce texte est issu du blog lechodessorcieres.net et écrit par wu zetian une afro descendante. Il retrace les mécanismes subtils et moins subtils du racisme ordinaire, de la surdifficulté d’en parler aux blancHEs et des mécanismes systématiques qu’ yel mettent en place pour s’en défendre.

[ Edit : Je n’ai pas besoin que l’on m’explique l’esclavage, je suis afro-descendante, mes ancêtres étaient de esclaves et j’ai pris la peine de me renseigner sur le sujet parce que je me sens concernée.

Faire une digression sur le sujet en pointant que dans d’autres cultures, l’esclavage a existé sans même se décentrer de notre vision occidentale (oui il y a une différence entre prisonnier de guerre/ personne payant ses dettes / personne considérée comme un objet pouvant rapporter de l’argent, ce sont les 3 statuts globaux de l’esclavage et non l’esclavage n’est pas inhérent à l’humanité, il existait et existe des cultures où il n’y a pas d’esclavage), comme si ça allait effacer l’horreur de la traite négrière par des argumentations à base « c’est manichéen », c’est raciste, encore plus lorsque c’est en utilisant l’esclavagisme chez les arabes ou chez les juifs, c’est du notallwhite servi sur du racisme anti-arabe ou de l’antisémitisme. Ça n’efface rien du tout, et vous essayez juste de vous déculpabiliser. Je vous renvoie à l’article qui va être publié prochainement « pourquoi votre argument de l’esclavage irlandais est merdique », qui approfondira cette énième tentative immonde de minimiser la traite négrière.

Et pour mettre les choses au clair : la traite négrière n’était pas motivée par le racisme. Mais par l’appât du gain (ne pas payer des gens pour faire le sale boulot, quoi de plus rentable ?), c’est du capitalisme.

Tout-e personne faisant cette digression verra son commentaire supprimé. Ne nous faites pas perdre notre temps, et le votre par la même occasion. ]

(Dans cet article, je vais aborder des attitudes auquelles je suis confrontée continuellement. Ne vous en déplaise, oui ça parle de vous les blanc-hes. Les allié-es en carton, et seulement de ces personnes-là. TW : pouvant choquer l’ego fragile de blanc.

Avant toute chose, je mets une définition claire et nette de ce qu’est le racisme : le racisme est une oppression institutionnelle et systémique subie par les racisé-e-s. Elle est le résultat de l’esclavage et de la colonisation, d’une domination économique, culturelle et politique où les blancs sont privilégiés. (Les fervents défenseurs du racisme anti-blanc go cry away, où je me délecterai de vos larmes). Il n’y a pas de racisme individuel qui pourrait justifier le « racisme anti-blanc ».

La posture d’allié-e si décriée, est pourtant utile. Diffuser la parole des concerné-es est le plus long, le plus difficile et pourtant l’essentiel du travail. Oui, mais voilà : ça ne se résume pas qu’à ça. Et quand il s’agit d’être allié-e pour lutter contre le racisme… il y a du travail. Je vais donc, dans un premier temps, faire un rappel de ce qu’est le rôle de l’allié-e que j’illustrerai avec des exemples, vécus. Cet article sera publié en plusieurs parties. Voici la première.

Rappel : un-e allié-e est une personne non-concernée par une discrimination qui soutient les concerné-e-s dans leur lutte contre cette discrimination.

La question est donc comment être un-e bon-ne allié-e quand il s’agit de racisme ?

Accrochez-vous (ça ne va pas être agréable, beaucoup ont un ego fragile). Je vais donc lister ce qu’il ne faut SURTOUT pas faire et qui est pourtant le plus répandu.

Le « parler petit nègre »

(J’ai repris le terme utilisé par Frantz Fanon, faute de trouver mieux.)

Le « parler petit nègre » caractérise ces manières méprisantes, oppressives et condescendantes que vous avez lorsque vous vous adressez à nous. Les mécaniques oppressives citées après sont à y inclure. La psychophobie latente dont nous pouvons être accusé-es (« faire des fixettes », être « obsédé-e » par le racisme… c’est validiste.) quand nous parlons de racisme. Refuser de nous croire quand nous disons que telle personne est raciste. Comme si nous avions besoin de vos validations. Ne pas prendre en compte nos vécus sur ce sujet, pour couiner sur notre violence (Un mythe répandu colonialiste : « les indigènes, ces personnes sauvages et violentes ». C’est le même schéma.). C’est se plaindre de nos emportements, parce que « nous sommes déraisonnables » (implicitement « Aaaah ces racisé-e-s incapables de se contrôler », le bon vieux mythe du colon qui sait mieux que les esclaves ce qu’yels veulent elleux-mêmes, ça vous parle ? C’est la même manière de faire. Honte à vous.).

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