Rappeler que nous sommes un mouvement pédagogique international et quelles sont nos pratiques et nos valeurs n’est sans doute pas inutile. Nous enseignons dans le public de la maternelle à l’université. Rappeler qu’il n’y a pas de « méthode Freinet », contrairement aux méthodes actives ou Montessori.
Et puis la rumeur : Freinet aurait été stalinien, collabo, voire admirateur d’Hitler, antisémite, antimaçon... De récents écrits accusateurs (à la suite de Célestin Freinet : un pédagogue en guerres) méritent des réponses précises et argumentées.
Mon projet, écrivant ce livre, n’était pas d’ajouter une hagiographie. Je m’adresse aussi bien à nos militants qu’à celles et ceux qui s’interrogent sur les pratiques pédagogiques à tous niveaux scolaires.
Contrairement aux Pédagogies nouvelles, nos principes n’ont pas été conçus par des universitaires, médecins ou psychologues, mais par un fils de paysans, ce qui lui vaudra longtemps le mépris de nombre de ses pairs et nous vaut encore celui de grands spécialistes fréquentant les couloirs du pouvoir.
Je me suis intéressé aux racines mêmes de cette pédagogie dans le village de Gars. Comment s’est construit l’homme Freinet dans son enfance, dans son vécu de la Première Guerre. La coopération en toutes situations.
Ma démarche ? Une approche moins conventionnelle de l’Histoire par une investigation quasi systématique de toutes les informations auxquelles pouvait avoir eu accès Freinet depuis son enfance jusqu’à la Seconde Guerre : les personnes fréquentées, les journaux qu’il pouvait lire, ses amitiés profondes... L’Histoire par qui l’a vécue plutôt que par celles et ceux qui l’ont étudiée dans des archives. Mon approche est donc plus anthropologique qu’historique.
Freinet : le bon sens à la fois paysan et éclairé par Michel Mulat est paru aux éditions Amis de Freinet en 2020.
Ce livre sera disponible au CIRA le jour de la causerie.