Non à l’expulsion de Mezher vers la Turquie !

Membre important du HDP de Diyarbakır, est enfermé au CRA du Mesnil-Amelot depuis le 17 juillet dernier. Nous avons appris le 28 novembre qu’une place en avion a été réservée pour l’expulser le 5 décembre vers la Turquie... C’est à dire l’envoyer en prison pour de nombreuses années en Turquie.

Notre ami et camarade Mezher Kartal, membre important de la section du HDP (le Parti démocratique des peuples) de la ville de Diyarbakır, est enfermé au Centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot depuis le 17 juillet dernier, soit plus de quatre mois et demi.

Notre camarade, persécuté en Turquie, comme l’est sa famille, a été jugé et condamné en raison de ses opinions politiques, mais aussi du fait qu’il soit kurde tout simplement. C’est la raison pour laquelle Mezher a dû quitter son pays en s’exilant en Europe afin de demander l’asile à un pays de l’Union. Il est arrivé en France pour demander l’asile aux autorités françaises qui le lui ont refusé. Depuis cette date, il a fait un appel auprès de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) mais cet appel n’est pas suspensif en CRA : c’est tout simplement scandaleux, car pour l’instant, aucune date d’audience ne lui a été communiquée et il peut très bien se faire expulser avant de passer devant la CNDA où il aurait une chance d’obtenir l’asile !

Le 18 novembre a déjà eu lieu un rassemblement de soutien à Mezher devant le CRA du Mesnil. Les revendications demandant sa libération n’ont, semble-t-il, pas été entendues.

Nous avons appris le 28 novembre qu’une place en avion a été réservée pour l’expulser le 5 décembre vers la Turquie et le remettre aux autorités turques. C’est à dire l’envoyer en prison pour de nombreuses années en Turquie. Comme les autres retenu·e·s de tous les CRA de France, il refuse les tests PCR (même si depuis 3 mois, le fait de refuser ces tests est passible de plusieurs mois de prison), ce qui logiquement empêche l’expulsion. Les autorités judiciaires menacent maintenant de passer outre.

Arrivé avec sa femme, qui elle a été libérée, ils risquent maintenant d’être séparées. Depuis qu’il est parti de Turquie, sa famille a encore été persécutée par la police. Si Mezher est expulsé, il est à craindre un traitement violent et de nouveaux procès avec de très longues condamnations. Il est impossible pour nous de s’imaginer qu’il pourrait passer sa vie en prison en Turquie.

La situation de notre camarade fait écho au traitement inhumain que subissent les détenus au Mesnil-Amelot ainsi que dans tous les CRA et dont les conditions de détention ne cessent de se détériorer depuis le début de l’épidémie. Des émeutes ont éclaté ces derniers mois et des cas de Covid sont avérés sans mesures sanitaires adaptées. L’accès aux soins est aléatoire, les violences policières sont quotidiennes et des pressions sont exercées pour effectuer les tests PCR en vue de l’expulsion.
Nous dénonçons cette politique répressive envers les personnes exilées, ce système d’emprisonnement qui ne dit pas son nom et la mise en danger de personnes en cette période de crise sanitaire.

Nous – amis, camarades, membre de syndicats et de collectifs de soutien aux demandeurs d’asile, membres kurdes du l’Union démocratique en Europe –, exigeons des autorités judiciaires et administratives de stopper cette expulsion illégale, de le libérer immédiatement, et de lui accorder l’asile politique auquel il a droit.

Liberté pour Mezher ! Liberté pour tou.te.s !

Rendez-vous devant le CRA du Mesnil-Amelot le samedi 4 décembre à 14h (4 rue de Paris 77990 Le Mesnil-Amelot près de Roissy)

Pour mettre la pression et demander la libération de Mezher, n’hésitez pas à appeler le CRA au 01.60.54.40.00 / 01.60.54.40.60 ou la préfecture au 01.64.71.77.77

Pour tout contact : liberte-mezher@riseup.net

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