Il y a dix ans, le 9 janvier 2013, trois militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez ont été assassinées au Centre d’information du Kurdistan à Paris, au 147 rue Lafayette. Ces trois femmes étaient nos camarades de lutte et des pionnières de notre combat pour la libération des femmes et une solution politique à la question kurde. Un combat que nous menons depuis plus de 40 ans. L’assassin, Omer Guney, était membre de l’organisation fasciste turque des "Loups gris" et un agent des services secrets turcs infiltré dans la communauté kurde en France. Depuis sa mort mystérieuse en prison peu avant son procès, nous sommes mobilisées pour que l’enquête continue et que les véritables commanditaires et exécutants de ce triple féminicide soient poursuivis en justice, entre autres le président Recep Tayyip Erdogan et Hakan Fidan le chef de l’Organisation nationale de renseignements turque (MIT). Malgré les preuves irréfutables de l’implication des hautes instances de l’État turc dans ce crime, les autorités françaises ont classé les documents de l’affaire "secret défense". Jusqu’à aujourd’hui, nous avons pu empêcher la clôture définitive du dossier après la disparition de l’assassin, mais nous avons besoin de ces documents cruciaux pour que la lumière soit faite sur ce triple assassinat et que justice puisse être rendue.
Alors que nous préparions les actions de revendications et les événements de commémorations pour le triple assassinat de 2013, le 23 décembre 2022, un homme armé a attaqué le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F) et deux autres commerces kurdes dans la rue d’Enghien. La représentante du Mouvement des femmes kurdes en France Evîn Goyî, l’artiste kurde Mîr Perwer et Abdurrahman Kizil ont perdu la vie dans cet attentat. On veut nous faire croire que cette dernière attaque terroriste était l’acte isolé d’un "malade raciste" qui venait de sortir de prison, mais nous sommes convaincues qu’il existe un lien politique entre les tueries de 2013 et de 2022. Dans les deux cas, nous sommes face à des crimes politiques qui ciblaient explicitement le Mouvement des femmes kurdes. Nous sommes face à des féminicides politiques organisés.
QUELLES SONT NOS REVENDICATIONS ?
Le Mouvement des femmes kurdes, la société démocratique kurde et leurs amies qui défendent les droits des femmes et la liberté des peuples opprimés marchent ensemble aujourd’hui :
- pour rendre hommage au combat de ses femmes militantes réfugiées politiques assassinées en France
- pour que les autorités françaises lèvent le "secret défense" et fournissent tous les documents nécessaires pour faire la lumière sur le triple assassinat de 2013
- pour que le caractère "terroriste" de l’attentat de 2022 soit retenu et que l’enquête puissent établir avec qui l’assassin avait-il des liens pendant qu’il était en prison et à sa sortie
- pour que notre mouvement de libération cesse d’être criminalisé en Europe et persécuté en toute impunité par les services secrets turcs
- pour que les personnes qui sont réfugiées politiques puissent être réellement protégées sur le territoire français et continuer leur travail social, politique et diplomatique pour la paix, la liberté et la démocratie au Kurdistan, en Turquie et au Moyen-Orient
RENDEZ-VOUS À 14H, RÉFORMÉS CANEBIERE !
Mouvement des femmes kurdes en Europe (TJK-E)