Pourquoi s’embarrasser à devenir propriétaire ? Tout simplement pour pouvoir assurer la survie et le développement du lieu. Notre bail actuel prend fin mi-2024, soit après-demain et rien ne nous garantit que nous pourrons le renouveler...
Acheter la Dar nous permettrait donc d’assurer la pérennité des projets et des activités solidaires gratuites qui s’y déroulent, dans un quartier de plus en plus mis à mal par les logiques commerciales et marchandes. C’est aussi l’occasion de sortir un local du marché spéculatif en s’engageant dans une démarche collective de propriété d’usage.
Avant de vous en dire plus sur la Dar, parlons de la campagne de financement participatif de l’achat du local.
Le prix total de l’achat du local a été fixé à 302 000 euros (frais de notaire compris).
On va y mettre nos économies, toquer à la porte de fondations et contracter un emprunt bancaire qu’on souhaite le plus réduit possible. C’est pourquoi on se tourne vers vous, qui êtes passé.es à la Dar le temps d’un concert, qui y avez mené des activités, vers vous qui souhaiteriez soutenir notre projet. Vous pouvez contribuer de deux manières :
- En nous faisant un don : petite ou grande, toute contribution est la bienvenue ! On émet des reçus fiscaux en bonne et due forme (66 % du montant de vos dons est déductible de vos impôts). Si vous préférez nous faire un virement ou un chèque, plutôt que d’utiliser HelloAsso, écrivez-nous à achat@la-dar.org.
- En nous faisant un prêt à taux zéro : remboursable en une fois ou de manière mensualisée, contactez-nous par mail à achat@la-dar.org et proposez-nous la manière qui vous convient.
Si vous avez des questions, n’hésitez pas à nous écrire, ou encore mieux passez directement nous voir à la Dar, tous les vendredis à partir de 18h.
Depuis 10 ans, de la Dar Lamifa à la Dar Centre Social Autogéré
Café associatif créé en 2013, la Dar a d’abord été la Dar Lamifa, espace d’éducation populaire ouvert sur le monde, le quartier et ses différentes facettes. Au gré des luttes de quartier à La Plaine et à Noailles, ou encore en devenant un lieu central de la solidarité alimentaire lors des différents confinements, le lieu et son projet ont muté pour finalement devenir en 2020, la Dar centre social autogéré. Depuis plus de deux ans la Dar est un espace associatif, indépendant politiquement et financièrement. Un lieu tout à la fois espace d’organisation politique anti-autoritaire, salle de concert, cantine populaire, bibliothèque, scène de spectacles, espace de discussions et de projections, accueil de jour proposant ateliers et cours de soutien à l’autonomie des personnes. Composé de militant.es et activistes issu.es de divers horizons, le collectif de la Dar est entièrement bénévole et collégial. Le lieu lui est financé par un système de cotisations mensuelles, les adhésions à l’association et les recettes du bar.
Ainsi si vous poussez la porte de la Dar vous pourrez y croiser des travailleur.euses ou chomeur.euses en lutte, des familles et mineurs non accompagnés qui cuisinent, des collectifs LGBTQIA+ déterminés, des militant.es de quartiers qui s’organisent, des enfants qui boxent ou qui font leurs devoirs.
La Dar c’est aussi un outil de soutien économique et matériel aux luttes, aux caisses de grèves et à des dizaines de collectifs marseillais et internationaux via la possibilité d’organiser des soirées de soutien. C’est également un espace pour les assemblées spontanées, ou non, lors de mouvements sociaux.
Face à la spéculation et la gentrification, autogestion !
Depuis quelques années, à cause des politiques de "rénovation urbaine" ou de "requalification" dans la novlangue des aménageur.ses, Marseille subit des changements assez importants. Depuis le drame de la rue d’Aubagne nous assistons impuissant.es à une gentrification galopante, qui se traduit par une vraie chasse aux pauvres dans les quartiers restés populaires.
Ces politiques publiques d’attractivité centrées sur le tourisme et les populations aisées ont mené très vite à une hausse des loyers dans les nouvelles constructions comme dans les anciennes, une explosion du prix du foncier, un changement radical de destination des immeubles et des commerces.
Pour éviter de contribuer malgré nous à cette dynamique délétère, nous ne cessons de questionner la nature de nos activités, nos liens dans le quartier et l’engagement actif dans une activité non marchande au profit des personnes et groupes les plus précarisées. Pour cela, depuis deux ans déjà, nous avons réorganisé notre modèle de fonctionnement : la Dar est un centre social autogéré, un espace autonome politiquement et financièrement, libre d’accès, ouvert sur le quartier, à ses habitant·es et habitué·es comme aux mouvements sociaux.
Dans ce contexte, il nous faut donc à la fois défendre nos droits et recréer des formes d’auto organisation depuis la base, de nouvelles solidarités territorialisées et travailler à les inscrire dans la durée. Notre envie est donc bien celle de pérenniser cet espace autogéré et d’élargir le champ d’expérimentations sociales qu’il permet afin de mettre à disposition cet outil commun pour celles et ceux qui luttent pour construire des mondes plus habitables.
Devenons collectivement propriétaire de la Dar !
Cela fait plusieurs années déjà que nous envisageons de racheter le local de la Dar. Pourquoi s’embarrasser à devenir propriétaire ? Cela répond à plusieurs objectifs stratégiques.
Premièrement la survie du lieu, et l’inscription du projet social de la Dar dans les prochaines décennies. Notre bail actuel prend fin mi-2024, et rien ne nous garantit que nous pourrons le renouveler, tous les signes montrent en fait le contraire. Acheter la Dar nous permettrait donc d’assurer la pérennité du lieu et des activités solidaires gratuites qui s’y déroulent, dans un quartier de plus en plus mis à mal par les logiques commerciales et marchandes.
Deuxièmement, devenir propriétaire nous permettrait d’acquérir une réelle autonomie sur le bâti du local et son agencement : réparation des toitures que les proprios refusent de faire, rénovations intérieure et énergétique, accessibilité du lieu, autant de travaux que nous ne pouvons mener avec le risque de voir ce travail rendu vain par un départ forcé.
Troisièmement, devenir propriétaire, c’est aussi sortir le local de la Dar du marché spéculatif immobilier et expérimenter d’autres modes d’habiter la ville. Nous défendons une démarche de propriété d’usage collective et inaliénable. C’est pourquoi nous menons ce projet en partenariat avec le Clip, un réseau fédérant différents projets immobiliers collectifs d’habitation ou d’activités.
Enfin, on ne va pas se mentir, ça nous fera également très plaisir de ne plus devoir payer un loyer chaque mois à des proprios qui se gavent sur notre dos sans en faire une.
La propriété d’usage collective c’est quoi ?
L’objectif principal de la propriété d’usage telle que nous l’envisageons dans le cadre de la Dar est de retirer le lieu du marché foncier capitaliste. Ce n’est donc pas seulement devenir propriétaire de la Dar, mais s’assurer qu’elle ne puisse plus être revendue, ni transformée en un bar branché et select comme il y en a désormais trop dans nos quartiers.
L’association Nébien, fondatrice et gestionnaire de la Dar, deviendra propriétaire du local. Elle aura pour seuls membres le collectif usager de la Dar centre social autogéré et le Clip. On pourra alors considérer le lieu sorti du marché, car le Clip aura un pouvoir de veto sur toute tentative de revente.
Ce modèle vous intrigue ? On vous invite à consulter les sites internet du Clip et de la foncière Antidote, deux réseaux de lieux organisés selon des principes de propriété d’usage.
A bientôt à la Dar !