Retour sur la manifestation antiraciste du 11 juin

Dans le cadre de la campagne antiracisme et solidarité ; un appel national à manifester à été lancé. Marseille a répondu présente, avec plus de 300 manifestant.es dans la rue ce samedi 11 juin.

A 15h au Vieux Port, de nombreuses personnes se rassemblait déjà contre le racisme et contre l’extrême droite, pour l’égalité des droits de toutes et tous, pour la justice sociale et climatique !

Plusieurs prises de paroles se sont succédées, dénonçant les centaines de morts en mer, dûs aux politiques migratoires des États Européens. La militarisation des frontières européenne, appliquée par des dispositif comme Frontex, ainsi que l’externalisation de ces dernières, causes des morts tout au long des routes migratoires empruntées par les personnes en mouvement, du Niger à la France. La méditerranée est le cimetière de centaines de personnes non-européennes, victimes des politiques racistes de l’État Européen.

La marche démarre avec énergie et slogans, direction gare saint Charles. Un arrêt est marqué rue des feuillants, en hommage à Zineb Redouane, tuée par la police en décembre 2018. Ici, le père de Souheil, tué par la police lors d’un simple contrôle en août 2021, exprime sa solidarité envers les personnes en exil qui se confronte tous les jours au racisme d’État. Il revient sur les violences policières systématiques exercées sur les personnes précarisées ou racisées. La foule reprend : "la police tue, la police assassine".

Avant de remonter le boulevard d’Athènes, un crochet est effectué pour aller saluer le 113 et 115 Canebière, bâtiments occupés par un collectif de mineurs non-accompagnés. Aujourd’hui, les mineurs non-accompagnés arrivant à Marseille ne bénéficient d’aucune mise à l’abri.
Les habitants racontent les mauvaises conditions d’accueil et appellent à une solidarité locale pour améliorer leur lieu de vie actuel.

A noter qu’un individu trouve malin de tenir des propos racistes en réponse aux chants de la foule. Celui-ci se fait huer et est éloigné sous les nombreux "racistes dégagent".

La manifestation reprend sur le boulevard d’Athènes avant de faire une pause en plein cagnar aux escaliers de St Charles. Plusieurs militant.e.s parlent de la campagne visant à ce que les statues coloniales soient détruites. Ielles rappellent l’histoire impérialiste, de domination coloniale et patriarcale qui fait celle de la France et qui reste d’actualité. Pour signer la pétition, RDV >>ici<<

La marche reprend tranquillement avant de devenir plus bruyante en se dirigeant vers la porte d’Aix. Arrivée là-bas des prises de paroles se succèdent. Un membre du CNT-SO rappelle la lutte des grévistes de la société de nettoyage Laser qui travaillent dans les bâtiments de l’ARS. Au bout de 3 mois, ielles pourraient récolter les fruits de leur courageux combat.

Une personne enfermée au Centre de Rétention Administrative s’exprime par le biais d’un appel téléphonique sur les conditions d’incarcération.

Un membre de l’AUP (Association des usagers de la PADA), Mohamed, témoigne du racisme systémique, de la différence de traitements noirs et blancs qu’il constate en France et des défaillance d’institutions telles que la PADA. Son témoignage est disponible ci-dessous. Une personne prend la parole pour rendre hommage à Federico Aramburu, assassiné le 19 mars à Paris par un fasciste. Ces paroles rappelant l’importance de lutter contre le fascisme et l’extrême droite toujours actifs en 2022. Un collègue iranien fait un point sur la situation en Iran, son régime fasciste et les évènements de ces dernières années comme la coupure généralisée d’internet dans le pays et le massacre de 1500 personnes.

Une marche poignante, qui a rassemblés une multitudes de réalités différentes et dont la composition rappelle l’importance de continuer à combattre contre le racisme sous toutes ses formes.

Contre les violences policières !
Contre le racisme d’État !
Contre l’extrême droite et la montée fachiste !
Pour la liberté de circulation et d’installation !
Des papiers pour tous.tes !
Droit au logement, prenons la ville !
Justice sociale et climatique !

C’est maintenant !

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