Vernissage et exposition « Ordinaires » d’Adel Nouar dans le cadre d’AOZIZ festival

Cette exposition d’une quinzaine de portraits se veut comme un modeste aperçu de la « normalité » qu’arrivent à installer dans leur vie à Marseille des personnes réfugiées, en situation de migration, et qui doivent faire face à l’expérience du déracinement.

Didac’ressources est fiere d’accueillir, une petite partie du festival AOZIZ à Massalia vox, voici le programme général : https://www.calem.eu/AOZIZ-FESTIVAL-2023.pdf

Du 16 au 30 juin 2023, l’exposition de Adel Nouar, Photographe
16 juin 2023 soir : vernissage à Massalia vox

Voici ici son texte de présentation :

Bien sûr, le parcours de ses voyageurs reste semé d’embuches et la difficulté du quotidien reste pour la grande majorité d’entre elles et eux un problème majeur de leur vie ici, en France. Problème qui nous revient à nous aussi, marseillaises et marseillais, de questionner pour pouvoir partir à la rencontre de celles et ceux qui partagent notre ville.

Néanmoins, derrière des destins compliqués, pour employer un euphémisme, il y a des personnes ordinaires, aux aspirations universelles : la paix, la sécurité sous toutes ses formes, le bonheur. Ainsi, ce travail photographique, composé à la fois de portraits pris sur le vif et de poses dans des lieux qui revêtent une signification particulière pour les modèles, propose de découvrir des « venants » en recherche de stabilité, pris dans la construction d’une normalité qui épouse au mieux les contours de leur statut.

L’exposition, pour rendre compte de cette quête de stabilité, se compose de trois volets.

« C’est la fête »
Un premier, intitulé « C’est la fête », propose une immersion lors d’un moment festif au sein du CADAAG de la rue Saint Basile. Composante centrale de l’exposition, les clichés ici proposés mettent en avant le travail de l’AUP.

(AUP a été créée par des demandeurs d’asile avec l’objectif de : défendre et représenter les intérêts des usagers de la Plateforme d’Accueil des Demandeurs d’Asile (PADA) de Marseille ; faire respecter les droits des demandeurs d’asile à la PADA (récits d’asile, courriers, aide sociale, traduction) et les informer et aider dans leurs démarches de demande d’asile. Cette association travaille en étroite collaboration avec Habitat Marseille ainsi que la Fondation Abbé Pierre. Le projet Sindiane propose divers ateliers et activités pour les femmes et les personnes LGBT en exil. Son équipe pluridisciplinaire est polyglotte (arabe, kurde, anglais, français) et composée de deux médiatrices de santé paires, d’une prof de FLE paire et d’une juriste).

En effet, à l’occasion d’un repas de Noël coorganisé avec CALEM et plus largement le festival AOZIZ, j’ai pu saisir ce moment de convivialité riche en sourires et en bonne humeur qui sont autant de victoires dans la quête d’une vie meilleure. Cette fresque de fragments heureux tissera un récit fort à valeur artistique mais également intellectuelle. Elle s’offrira au public comme une interpellation visuelle et sonore (les portraits seront accompagnés de QR codes permettant d’écouter des interviews des participants), une invitation à réfléchir sur les vies de gens qui luttent au jour le jour pour le respect de leurs droits et de leur dignité.

« Moi, toi, ensemble »
Le second volet de l’exposition est axé sur des individus qui n’appartiennent pas au CADAAG de la rue Saint Basile, il s’agit d’électrons libres que j’ai eu le plaisir de rencontrer à l’institut CALEM, lors d’un shooting improvisé, l’idée a été de capturer des portraits candides et personnels de ces individus qui prennent à bras le corps leur nouvelle vie marseillaise. Plusieurs d’entre elles et eux ont formé des amitiés fortes, c’est pourquoi ce segment est intitulé « Moi, toi, ensemble ».

« iels »
Enfin, le troisième volet de l’exposition repose sur une collaboration avec le projet Sindiane, il s’agit ici de mettre en avant des femmes et des personnes issues de la communauté LGBTQIA+, afin de mettre en lumière des problématiques importantes, elles aussi universelles, dans la conquête d’une vie plus stable. Le titre de ce segment sera donc : « iels ». Pour finir, chaque cliché sera accompagné d’un QR code permettant au public de mettre une voix et une histoire sur chaque visage. Cette interactivité a été pensée très modestement comme une manière de franchir un instant le mur qui nous sépare de ces femmes et de ces hommes que nous croisons tous les jours.

PS :

Toutes les activités à Massalia vox sont ouvertes et accessible, si besoin de la rampe, merci de nous le faire savoir.

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