Communiqué de la coordination contre la répression à propos de la manif du 26 janvier

Un bilan non exhaustif des personnes blessé.e.s et des personnes interpellé.e.s lors de la manifestation du 26 janvier à Marseille, suivi des bilans de la répression des samedi 12 et 19 janvier.

  • 2 autres personnes jugées lundi 28 janvier

    En plus des 5 personnes passées en comparution immédiate tel que relaté ci-dessous, deux autres personnes ont été jugées lundi dernier pour la manifestation du samedi.

    • 1 personne a été condamnée à 6 mois de prison avec mandat de dépôt pour « violences sur personne dépositaire de l’autorité publique n’ayant pas causée d’ITT », et « rébellion ».
    • 1 personne a été condamnée à 2 ans de prison avec mandat de dépôt, pour « violences sans ITT », « rébellion », et « port d’arme de catégorie D ».

    Cela porte à au moins 7 le nombre d’interpellations du samedi.

Voici le bilan des personnes s’organisant dans la street medic, la legal team, ou dans la coordination contre la répression. Ce bilan n’est pas nécessairement exhaustif, et est fait par des personnes participant aux luttes, et assistant aux audiences en comparution immédiate.

Il a été noté quelques éléments important à souligner pour les faire circuler :

  • Pas mal d’interpellations ont lieu assez longtemps après les faits reprochés aux personnes, et se font sur des signalements vestimentaires.
  • Les personnes n’ayant pas fait d’aveux en garde à vue prennent globalement des peines moins lourdes.
  • Les caméras de vidéo surveillance sont souvent inexploitables dans les audiences, s’il n’y a pas eu d’aveu, il n’y a souvent pas de preuve.
  • Au tribunal, de nombreuses remarques humiliantes, racistes, des remarques complètement paternalistes du juge (conseils d’arrêter de manifester, remarques sur la langue de la personne inculpée, remarques type "qu’est ce qu’il fait encore là ? Il devrait rentrer chez lui" à propos d’une personne sans papier, remise en cause systématique des dénonciations de violences policières...).

Personnes blessé.e.s (recensées par la street medic) :

Centre Bourse :

  • Un homme la quarantaine nez en sang coup de matraque.
  • Coup de matraque et fracture du nez.
  • Tir de LBD40 au niveau de l’arcade, œil droit, plaie très profonde en forme d’Y, d’environ 6 centimètres de long, 5 points de suture. Un énorme hématome autour de l’œil (qui est pour le moment à moitié fermé) et jusqu’à l’oreille droite.
  • Plusieurs hématomes du à des coups de matraques.
  • Une femme la trentaine, brûlure de frottement (elle est tombée), plus doigt sûrement cassé par coup de matraque.


Personnes interpellé.e.s
(information La Provence croisées avec les informations de la legal team) : 6 interpellations

Bilan des passages en comparution immédiate
 :

  • 1 personne accusée de « participation à un groupement en vue de commettre des violences contre des personnes ou dégradation de biens ».
    Interpellée avec une pierre dans la poche.
    8 mois de prison dont 6 avec sursis, avec mandat de dépôt.
  • 1 personne accusée de « participation à un groupement en vue de commettre des violences contre des personnes ou dégradation de biens ».
    Interpellée avec une/des pierre(s) dans le sac, selon les keufs.
    8 mois de prison dont 4 avec sursis, avec mandat de dépôt.
  • 1 personne accusée de« violences sur personne dépositaire de l’autorité publique », en l’espèce jet de projectile.
    10 mois de prison dont 6 de sursis, sans mandat de dépôt, et 1000 euros d’amende.
  • 1 personne accusée de « participation à un groupement en vue de commettre des violences contre des personnes ou dégradation de biens » et « violences exercées sur agent ».
    Le procureur demande 12 mois d’emprisonnement et 4 mois avec sursis + interdiction d’exercer un métier de soins dans la fonction publique (cette personne poursuit une formation d’ambulancier).
    Verdict : 1 an d’emprisonnement avec mandat de dépôt et 1000 euro de dédommagement pour un flic
  • 1 personne accusée de« participation à un groupement en vue de commettre des violences contre des personnes ou dégradation de biens », « résistance avec violence à l’action des forces de l’ordre » et « jet de projectile ».
    Verdict : 6 mois d’emprisonnement sans mandat de dépôt et 6 mois de sursis.

A la suite, les communiqués des samedi 12 et 19 janvier :

Blessé.es samedi 12

  • Gazs etc., crises de paniques, sensations de brûlures, tir de LBD en rafales.
  • Belsunce, un homme qui a reçu des projectiles de grenades sur le bras/coude droit. Contusions.
  • Belsunce témoin d’une jeune atteinte au mollet par un tir de LBD. Gros hématome.
  • Témoin à Belsunce de l’agression d’une personne aux poings et boucliers. Vu avec du sang sur tout le visage. La police à empêché des medics d’intervenir.
  • Un manifestant aurait reçu des violents coups de matraque (par les CRS ? par les bacqueux ?) sur le visage.
  • Un autre manifestant aurait lui aussi été matraqué au visage et cela aurait été devant le commissariat de Noailles.

Personnes interpellé.e.s samedi 12
4 interpellations

Comparutions immédiates et reports de procès du lundi 14

  • 1 personne accusée d’« outrage sur personne dépositaire de l’autorité publique ».
    Verdict : obligation de soin et des conseils du juge de "ne plus aller en manif, et d’éviter tout ce qui a la couleur jaune le samedi"
  • 1 personne accusée de « recel » pour la manif du 8 décembre pour une montre.
    Verdict : 8 mois fermes avec mandat de dépôt. La personne en question est aussi accusée d’irrégularité de présence sur le territoire français, elle n’est pas condamnée pour cette accusation, mais est tout de même susceptible de subir des poursuites administratives.

Personnes blessé.e.s samedi 19

  • Une femme touchée à la tête et prise en charge devant la mairie.
  • Utilisation de grenades de désencerclement depuis une position sur-élevée devant St Charles (3m de haut)
  • Un enfant de 8 ans frappé volontairement au genoux par un GM au niveau de Réformé-Canebière. Grosse ecchymose et difficulté pour marcher dans les minutes qui ont suivies.
  • Victime d’un tir de lbd 40 à la main au niveau de la gare St Charles. Fracture au métacarpe externe et œdème, une nuit d’hospitalisation. 6 semaines d’attelle et autant de rééducation.
  • Gaz lacrymo particulièrement agressifs, des centaines de manifestant.es soignées au malox avec sensation de brûlures.
  • Une manifestante qui avait le dos brûlé à cause d’un palet qui s’était coincé dans sa capuche.
  • Coup de poing de la BAC. Blessure à la tête, saignement abondant, possible points de suture.
  • Coup de matraque à la tête, vertiges et saignement de l’oreille gauche.
  • Nombreuses plaintes post-manif des effets secondaires des gaz : remontées d’acide gastrique, perte d’équilibre, vertige.

Personnes interpellées samedi 19
6 interpellations

Bilan des comparutions immédiates du lundi 21

  • Deux personnes passent pour « participation à un groupement dans le but de commettre des violences et pour violence sur PDAP ».
    Verdict : interdiction du centre ville de Marseille, contrôle judiciaire, 400 euros de dommages et intérêt.
  • Une personne passe pour « violences sur PDAP sans ITT ».
    Verdict : 5 mois fermes sans mandat de dépôt. Remarques humiliantes de l’avocate commise d’office (notamment sur la compréhension de la personne).
  • Une personne passe pour « violences sur PDAP », en l’occurrence un jet de pétard. Le proc a collé de la préméditation en plus, en argumentant que la personne avait acheté les pétards, et qu’il y avait donc préméditation.
    Verdict : 6 mois de sursis
  • Une personne passe pour « outrage », « participation à un groupement en vue de commettre des violences », et « violences sur PDAP ».
    Verdict : 2 mois de ferme sans mandat de dépôt.

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