La déter lycéenne prend la rue

Jeudi 6 décembre, des milliers de lycéen.nes s’élancent dans les rues de Marseille pour une manif endiablée, narguant l’imposant dispositif policier. Récit partiel.

Jour 4 de la mobilisation lycéenne à Marseille. À travers la ville, les portails des lycées se couvrent de poubelles et de barrières. La répression inique qui s’abat sur les lycéen.nes depuis le début de la semaine (de nombreuses arrestations et tirs de flash-balls) ne les ont pas découragé.es, bien au contraire. Les cortèges traversent la ville en direction de la fac St Charles, où le départ de la manif est annoncé à 11h.

Sur place, un gros dispositif policier est déjà en place. CRS, et surtout la BAC qui est disséminée dans et autour de la gare, fermé du côté fac pour l’occasion. Un hélico, « la mouche », tourne. L’ambiance est électrique. Vers 10h30, quelques centaines de lycéen.nes se lancent à l’assaut des portes fermées de la gare. Après quelques minutes iels sont repoussé.es par les bacqueux. Ça gaze sur le côté, ça court dans tous les sens, ça rit. Rires peu partagés par le service d’ordre CGT et profs, qui paniqué lance la manif 1/4h en avance pour s’éloigner de la gare.

Le cortège descend vivement sur le Vieux-Port, destination affichée de la manif. Derrière, des petits groupes zbeulent joyeusement. Arrivé là, les CRS verrouillent le quai direction Hôtel de Ville. Décidément, la municipalité n’est pas rassurée ces jours ci à Marseille. Une fois remonté à la Porte d’Aix, « l’orga » annonce la fin de manif et la dispersion du cortège. Il n’est même pas midi ! Sans direction, la foule encore pleine d’énergie remonte naturellement vers la gare. Ça craque des fumis, rien ne se passe, est-ce fini ?

Et non ! Comme à leur habitude, les flics ont la mauvaise idée de se pointer. Ni une ni deux ça caillasse, des poubelles sont enflammées, ça gaze à tours de bras. Devant le lycée Victor Hugo des poubelles et des voitures sont enflammées. Charges après charges, les lycéen.nes sont repoussé.es dans la Belle de Mai. Et alors qu’une AG interlycéenne a lieu, ça s’émeute encore jusqu’à 14h30 dans les ruelles puis le long du boulevard National jusqu’au métro National. Pendant des heures, les lycée.nes survolté.es ont tenu tête et harassé les flics qui peinaient à progresser, sous le regard approbateur du quartier.

A lire aussi...