Quand le théâtre le Toursky joue du "rouge-brun"

Ce 14 janvier 2019, le facho Etienne Chouard était invité en grande pompe au théâtre Le Toursky pour venir exposer son grand projet populiste et expliquer ce que le fameux RIC est selon lui. Une soirée au goût amer...

Le Toursky roulé dans la farine ?

Les quelques phrases qui suivent témoignent de l’engagement pour l’émancipation du réputé théâtre marseillais :

Grâce à ses multiples engagements sociaux – lutte contre l’exclusion, l’obscurantisme et l’intolérance – le Théâtre tente de s’élever en rempart contre toutes les formes de violence et les intégrismes. Il n’a de cesse de se rendre accessible à tous et tisse des liens avec les habitants, les relais associatifs et les différentes communautés du quartier, de la Ville, du Département et de la Région.
Il s’implique dans tous les problèmes de société. Par ses actions, il a fait naître le respect de la population. Il est devenu une salle mythique, une place culturelle forte, une ouverture de parole pour le public, une agora démocratique de notre cité.

(Repris du "qui sommes-nous ?" sur le site du théâtre)

C’est pourquoi, on ne comprend pas vraiment comment le facho Chouard a pu y être invité. Un événement Facebook a été créé pour l’occasion. Deux personnes en sont à l’initiative, et, comme les captures d’écran ci-dessous premettent de le voir, l’une d’elle "aime" sur Facebook la page de Stéphane Ravier, ancien maire du VIIe secteur de Marseille, et le revendique...

Espérons qu’il s’agit d’une erreur et non d’un choix délibéré des responsables du théâtre...

Vous avez dit Chouard ?

Un grand nombre de textes et d’articles qui critique la pensée profondément réactionnaire et d’extrême-droite d’Etienne Chouard circulent déjà sur internet. Nous ne reviendrons que très rapidement là-dessus avec quelques extraits glanés ici ou là :

Étienne Chouard donne l’impression d’avoir un message clair, il le martèle : l’ennemi de tout bon citoyen, le véritable fascisme, c’est le capitalisme mondialisé. Voilà l’acrobatie avec laquelle il entend fédérer : les antifascistes se trompent d’ennemi, le fascisme n’a rien à voir avec une idéologie autoritariste, nationaliste et raciste. Telle est sa démarche : opérer des glissements sémantiques pour rendre toute discussion impossible. Or, si le fascisme est en opposition avec le libéralisme, il s’accommode très bien du capitalisme d’État. Qu’il soit national ou mondialisé, le capitalisme est un poison ; mais le fascisme est un concept différent. C’est la deuxième confusion de Chouard. Sa troisième : croire que discuter entre adversaires laisse une chance à certaines convergences alors que s’y refuser n’aboutit qu’à faire perdurer les conflits. Hélas, laisser s’exprimer celleux qui souhaitent nous opprimer consiste à s’auto-opprimer, on ne peut converger qu’avec les personnes qui ne veulent pas nous nuire.

Ainsi, le confusionnisme dont Chouard a fait sa « méthode » n’est qu’un grand déplacement des titres. D’ailleurs, de Soral à Asselineau (candidat UPR qu’il soutient pour l’élection présidentielle), ses affinités n’auront suivi qu’une seule route : celle de l’extrême-droite. Avec un objectif simple : la montée d’une contestation souverainiste qui prend le capitalisme mondialisé pour du fascisme. Objectivement, ne rien comprendre aux palabres de Chouard est l’excellent signe d’une pensée claire.

(Repris du Collectif Antifasciste de Besançon)

Sous une apparence anodine voire sympathique, Étienne Chouard incarne parfaitement la confusion d’une époque troublée, hésitante et contradictoire.
Une époque tiraillée entre la révolte lucide (qui mène à l’émancipation sociale) et la colère aveugle (qui mène au fascisme).
Une époque de clair-obscur dans laquelle le ras-le-bol généralisé devant l’arrogance du pouvoir ouvre une brèche furtive, une fenêtre dans l’Histoire, un moment où tout est possible, ou presque.

Alors qu’Étienne Chouard prétend fournir un outil pour favoriser l’émancipation sociale, il participe simultanément, depuis des années, à un phénomène antagoniste qui conduit à la pire des aliénations : un glissement sémantique et stratégique qui profite à Marine Le Pen et à ses complices.

L’extrême-droite n’a jamais été aussi proche du pouvoir, en France, depuis la deuxième guerre mondiale. Il ne lui reste plus qu’une seule chose à faire pour rafler la mise et rendre la société encore plus autoritaire et mortifère : déverrouiller les derniers réflexes de méfiance.

Depuis longtemps, Étienne Chouard y contribue (plusieurs exemples dans la vidéo). Il brouille les marqueurs politiques. Il qualifie d’extrême-droite le pouvoir capitaliste tout en prétendant que le principal parti d’extrême-droite s’est déplacé à gauche. Il nie la dangerosité de nos pires ennemis politiques. Il répand la confusion.

(Repris de Blogyy)

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