Thèmes de recherche :
1) histoire du mouvement
2) histoire des idées du mouvement
3) les courants contemporains
Chacun.e de nous se pose des questions par rapport à la fois au monde actuel et par rapport aux divers courants anarchistes (dans la mesure où on les connaît). C’est à partir de ces questions que, au cours de la première séance, chaque personne sera invitée.e à présenter ses interrogations. La discussion portera ensuite sur la manière de lier ces interrogations aux grands thèmes du séminaire et à établir pour chacun un domaine de recherche correspondant à ses intérêts et à ses possibilités. La suite du séminaire sera construite à partir de ces choix. Une partie de chaque séance sera consacrée aux discussions sur les problèmes et difficultés rencontrées par chacun.e.
S’il n’y a pas d’objection, je propose de faire quelques courts exposés sur :
a) pistes pour la recherche bibliographique
b) réflexion sur les méthodes
c) conseils pour la rédaction du travail (orale ou écrite ou sous la forme choisie par chaque participant.e.
Les participant.e.s sont vivement invité.e.s à présenter en fin de séminaire les résultats de leur recherche.
Cadre général de la réflexion :
1. Sur le plan historique et celui des idées
Le séminaire partira de deux présuppositions (discutables) :
A. .On peut considérer que les courants anarchistes ont traversé quatre phases :
a) La phase des fondateurs : des gens comme Kropotkine, Reclus, Malatesta etc. ont chacun construit un ensemble de réflexions qui, pour chacun, étaient singulières et qui, d’ailleurs, ont évolué au cours de leur existence, en fonction de leur réflexion mais aussi du changement social. Il s’agit donc d’une pensée vraiment libre, se remettant en cause, mais avec des axes centraux : refus de l’Etat, de la propriété, importance des libertés, etc.
b) La phase de constructions tactiques : anarcho-syndicalisme, action directe, écoles émancipées, union libre, anarcha-féminisme, etc.
c) La phase organisée. Elle correspond à un lien entre une réflexion poussée, mais aussi l’interaction avec des mouvements plus ou moins de masse
d) La phase de résistance minoritaire. Entretien d’une mémoire collective, parfois raidissement des positions et conflits entre courants.
B. Point de départ d’une réflexion contemporaine
a) considération du cosmos et de la société comme anarchie.
b) rejet de la conception occidentale binaire, universaliste, des grands récits, des théories abstraites. Revenir sur le concret immédiat.
Pistes de recherche possibles
N.B.- Chacun de ces points sera introduit par un court exposé que je propose de faire.
1. La critique de l’Etat et de la propriété : ces termes reposent-ils sur des tabous, des interdits et une forme de religion laïque. Les concepts de souveraineté et de peuple dans l’imaginaire collectif. Considérer ces questions de manière très concrète : comment cela se pose dans telle banlieue, dans telle ville, dans tel pays.
2. Quelles sont les formes libertaire actuelles, les expériences alternatives qui représentent d’autres mondes possibles ? Comment les aider à échapper aux hégémonies habituelles de l’Etat, du marché, etc.
3. La domination « soft ». En quoi consiste le discours actuel de domination ? Quelles sont les formes de résistance qui existent aujourd’hui ?
4. Qu’est-ce qu’une solidarité libertaire aujourd’hui susceptible de dépasser les cadres ethnique, national, etc. (Exemple : la campagne mondiale pour Sacco et Vanzetti).
Ronald Creagh, février 2016
