Semaine Anti-Coloniale et Anti-Raciste de Marseille : Édito

La semaine anti-coloniale et anti-raciste se tiendra à Marseille du mercredi 16 mars au samedi 2 avril, dans la foulée de celle de Paris. Voici l’édito, le programme suit, disponible dans un autre article... Toutes les infos disponibles sur notre blog !

En France et ailleurs, les oppresseurs, jouant sur les émotions et les peurs, se parent des masques du protecteur, du justicier, du « civilisateur »... Ils disent répondre à une menace qui justifie la posture de guerrier et l’emploi de la force. Ils disent rétablir l’ordre et la sécurité alors qu’ils contribuent au désordre et à l’instabilité.

Les États d’Urgence (en France, à Djibouti, au Tchad) comme les politiques militaires dans le Sahel (opération Barkhane), en Syrie, en Turquie ou en Palestine, en sont des exemples actuels. En France, ces politiques sont la continuité des mesures « d’exception » mises en place en 1955 en Algérie, en octobre 1961 à Paris, en 1985 en Kanaky et en 2005 dans les banlieues… Continuité des guerres coloniales, des guerres d’indépendances ; continuité dans les guerres dites « anti-terroristes ».

15 ans après le début de ces dernières, il n’y a jamais eu autant de groupes armés terroristes. Le business des armes fonctionne à plein régime. En France les ventes ont doublées entre 2014 et 2015 pour nos vendeurs de canons. Tandis que les victimes de ces conflits, privées de leurs droits les plus fondamentaux, et réprimées dans le sang, poussées à migrer, continuent à se faire réprimer. Face aux problèmes économiques et sociaux, le pouvoir ne sait répondre que par la répression, obnubilé par l’accès aux ressources stratégiques et le profit.

En même temps, la justice acquitte et légitime les violences et les crimes commis par la police, l’armée, et les racistes. En témoignent les (non) procès consécutifs aux morts de Zyed et Bouna, d’Ali Ziri, de Morad et de tant d’autres, ceux des militaires français ayant commis des crimes au Rwanda, en Centrafrique ou ailleurs. En témoignent également les affaires internationales non résolues (Georges Ibrahim Abdallah...), les crimes d’Etat (Sankara, le juge Borrel…), la non-reconnaissance du droit à l’auto-détermination des peuples (Mayotte, Sahara Occidental, Palestine…).

Celles et ceux qui luttent sont criminalisé-e-s et enfermé-e-s. Georges Ibrahim Abdallah est un triste symbole d’une justice qui s’acharne depuis 32 ans sur un militant anti-colonial. Les gouvernements français successifs apportent un soutien de plus en plus décomplexé à l’Etat colonialiste d’Israël et criminalisent les actions de BDS. Hollande et son gouvernement encouragent l’Etat Turc dans sa politique génocidaire contre le peuple kurde pendant que celui-ci se bat massivement contre Daesh. Ils diabolisent les musulmans, désignent l’ennemi intérieur, présentent l’immigration comme une menace, et créent une conception essentialiste de la nationalité. La politique coloniale de l’impérialisme français est loin d’être un relent du passé, elle se poursuit et continue à faire des milliers de morts, comme en mer aux Comores.

Cette nouvelle édition de la semaine anticoloniale et antiraciste étayera ces tristes constats et en explorera les réponses. Nous l’avons organisée en pensant tout particulièrement aux peuples et aux collectifs en lutte : le CSM13, les collectifs kurdes, burkinabés, et palestiniens, les collectifs qui se battent au quotidien dans les quartiers populaires, et à tous ceux qui participent à nous rendre nos histoires et notre humanité.

PS :

Programme disponible dans cet article. Plus d’infos sur notre blog !

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