Sur la bienfaisance écologique de la casse et du blocage

« Bloquer est anti-économique. Or l’économie actuelle tue l’environnement. Donc bloquer sauve l’environnement. »

On parle trop souvent des casseurs, de leur identité supposée, et moins de ce qu’ils font : la casse à proprement parler. Ou alors, on en parle uniquement du point de vue de la violence des actes (sont-ils trop violents ? cette violence est-elle légitime ?). Comme nous n’avons pas cessé de le relayer au travers d’articles ici, ou là, le problème de la violence est souvent mal posé et moins important qu’il n’y paraît. Voici un article amusant bien que tout à fait sérieux qui envisage le casse (et non les casseurs fantasmés de toutes parts) ainsi que le blocage d’un point de vue très différent mêlant des préoccupations pratiques et écologiques.

Dans ce soulèvement, d’aucuns condamnent les moyens des protagonistes pour manifester leur colère : ces casseurs auraient tout de l’animal, guettant sournoisement l’instant ou la rue sera vide de forces de l’ordre – nom coquet pour désigner le bras arme de L’État, pourvu de moyens de coercition prétendument non létaux - pour s’en prendre à quelque vitrine se trouvant sur leur passage, et piller sauvagement les marchandises que celles-ci laissaient entrevoir. Les « bloqueurs », quant à eux, sont sommés de changer de méthode : ils entravent les flux, et c’est mauvais pour l’économie. Sans parler des professionnels du désordre sévissant dans les facs, qui empêchent les étudiants d’accéder aux cours. Dès lors, à quoi tout cela peut-il bien servir ?

Ces deux moyens – la casse et le blocage – possèdent des vertus, qui seront ici vantées. Une liste des inconvénients qui s’ensuivent et de potentielles solutions est disponible en fin d’article, pour ceux que cela intéresse.

CASSER

D’abord, quand on est énervé, rappelons humblement mais honnêtement que ça fait du bien de tout péter. Comme un exutoire, des vitrines des rues adjacentes aux Champs volaient en éclat hier encore, en fin d’après-midi, après une énième charge de la BAC qui n’en finissaient plus de balancer leurs grenades assourdissantes. Ça énerve les gros « boum » des grenades, ça énerve les yeux qui piquent et les gorgent qui brûlent, ça énerve les coups de matraques des flics contre leurs boucliers, ça énerve de les voir, arrogants, qui ne risquent pas grand-chose à te canarder à distance avec leurs jouets préférés, et puis ça énerve d’assister impuissant à l’interpellation et au matraquage de tes camarades. Ça, c’était pour les causes immédiates de l’énervement. Et puis il y a le reste, tout aussi rageant, que vous connaissez bien.

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