A Marseille, rejoignons les actions contre Carrefour le 17 février : contre la colonisation en Palestine et pour une agriculture paysanne et solidaire

Texte du comité local des Soulèvements de la terre 13 - "Comprendre comment l’économie et les entreprises françaises sont impliquées dans les nouvelles manifestations de ce capitalisme colonial, du génocide et de l’écocide en cours est un enjeu majeur pour renforcer nos luttes"

Voilà plus de 100 jours qu’Israel bombarde le peuple palestinien, intensifiant sa politique coloniale de peuplement et d’accaparement des terres palestiniennes. Le bilan est accablant : plus de 30 000 mort·e·s, dont une majorité de femmes et d’enfants, des dizaines de milliers de blessé·e·s, 109 journalistes tués, 100 personnels de l’ONU tué.e.s. Aucune règle ne semble désormais restreindre la violence de l’armée israélienne qui rase toutes les habitations, réduit en cendres hôpitaux, écoles et universités, bombarde les représentations diplomatiques et empêche l’aide humanitaire de circuler. L’impunité du gouvernement israelien et des exactions des colons est rendue possible par le soutien complice des États occidentaux impérialistes, d’un complexe militaro-industriel et de multinationales prêts à capitaliser sur la situation.

Depuis le 7 octobre, à Marseille, des manifestations ont lieu chaque semaine en solidarité avec la résistance anticoloniale du peuple palestinien. Bien que depuis le début, elles aient été réprimées (amendes, gardes à vue, perquisitions) dans une ambiance par ailleurs teintée d’islamophobie, et interdites pendant près d’un mois, elles rassemblent aujourd’hui plusieurs milliers de personnes à Marseille et ailleurs. La lutte doit continuer et la mobilisation grandir !

Ce samedi 17 février, nous rejoignons l’appel national à actions contre Carrefour et l’appel de BDS-Marseille et d’Urgence Palestine Marseille à se rassembler.

Carrefour est une entreprise multinationale basée en France et contre laquelle existe une campagne internationale de boycott, initiée à l’appel du peuple palestinien et relayée par BDS. Suite à des accords passés avec la société israélienne Electra Consumers Products et sa filliale Yenot Bitan, Carrefour installe actuellement de nouvelles infrastructures au sein des colonies en Cisjordanie occupée, en dépit du droit international. Carrefour contribue aussi directement au génocide en distribuant des colis alimentaires aux militaires engagés dans les bombardements.

Du point de vue écologiste, agir contre Carrefour signifie faire front commun contre une entreprise multinationale qui participe à la fois à la colonisation et à l’effondrement d’une agriculture paysanne vivrière à l’échelle mondiale. En cherchant à faire toujours plus de marge, Carrefour pousse les exploitations agricoles françaises à baisser leurs prix, et ce au sein d’une économie de marché mondiale régie par des accords de libre échange. Cela favorise un modèle agro-industriel qui s’accapare les terres des paysans ici, tout en s’appuyant sur des ressources extérieures, des fertilisants et d’autres produits, provenant de l’exploitation des sols des pays dits "des Suds".

En complicité avec des entreprises telles que Carrefour, le projet sioniste israëlien est également un projet nécropolitique et écocidaire puisqu’il travaille à détruire les possibilités d’une l’agriculture paysanne et vivrière palestinienne en organisant le pillage de l’eau en Palestine, l’accaparement violent et illégal des terres par les colons et en contrôlant l’exportation des produits palestiniens. Depuis le 7 octobre, les bombardements ont également rendu impossible pour les Gazaouies l’accès aux terres agricoles. Outre le désastre écologique engendré par les bombardements et l’utilisation massive d’armes chimiques et en intoxiquant les sols, Israel met en place les conditions d’une famine sur la terre gazaouite.

Comprendre comment l’économie et les entreprises françaises sont impliquées dans les nouvelles manifestations de ce capitalisme colonial, du génocide et de l’écocide en cours est un enjeu majeur pour renforcer nos luttes !

La convergence des luttes, c’est la conscience du continuum colonial entre là-bas et ici.

Parce que nous refusons de nous inscrire dans ce continuum colonial, la résistance palestinienne s’inscrit au contraire dans la continuité de nos luttes.

La décolonisation est une question écologique. L’écologie est une question décoloniale !

PS :

soulevementsdelaterre13@riseup.net

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