Lundi 29 août, les soutiens de la ZAP de Pertuis se sont rendus sur un terrain privé d’un propriétaire ayant donné son accord pour les accueillir quelques jours. Ces rencontres étaient l’occasion pour les zapatatistes dispersé.e.s suite à l’évacuation de la ZAP 2 mois plus tôt de se retrouver autour d’un pique-nique avec les enfants.
Peu de temps après l’arrivée des convives, les forces de l’ordre (gendarmerie et PSIG) entrent sur le terrain et les somment sans motif valable de partir. Les zapatatistes décident de rester pour profiter de leur repas et de leurs retrouvailles et font valoir leurs droits. Rapidement, un agent en civil entre illégalement sur le terrain en prétendant être le propriétaire de celui-ci. Les zapatatistes s’aperçoivent rapidement de la manipulation et lui demandent de partir en le rappelant à la loi.
Deux personnes voulant quitter le terrain, se font alors violemment arrêter et amener au poste pour une vérification d’identité. L’une des deux est mère d’une fille de 8 ans, restée alors sur place sans aucun parent avec elle. Trente minutes plus tard, les forces de l’ordre chargent sur le terrain privé sans sommation et arrêtent 4 personnes sans motif. Les interpellations sont violentes : placage au sol, menace au taser, et menottage. La pression psychologique – lumière stroboscopique, mensonges et charges rapides – termine de détruire l’ambiance des retrouvailles. La panique envahit des personnes sur place qui souhaitent désormais partir. Mais la police encercle le lieu et impose sans raison valable le contrôle d’identité pour sortir du terrain privé, menaçant au passage ceux n’ayant pas leur papiers sur eux d’être emmenés pour vérification au commissariat. D’autres personnes décident de rester sur place en invoquant leur bon droit. Le lendemain matin 3 personnes sont toujours en garde-à-vue.
Après une nuit sans sommeil, les quelques zapatatistes étant resté.e.s sur le lieu se trouvent face à un ballet incessant d’agents de la police municipale et de la gendarmerie qui tour à tour viennent glaner des informations ou menacer les occupants encore sur place. En fin de matinée la sommation se fait plus menaçante, les forces de l’ordre donnent un ultimatum de 30 minutes pour rassembler les affaires. Le propriétaire, harcelé et menacé au téléphone par les forces de l’ordre, ne souhaitant pas s’attirer des ennuis, cède et demande le départ des militants. Les gendarmes lui ont même raconté que nous avions fait une décharge sauvage sur le terrain. La décharge en question, ce sont les gravats de l’une des maisons de la ZAP, détruite par l’EPF et ce sont les forces de l’ordre qui, encadrant les destructions, ont autorisé cette décharge par les entreprises de TP chargées de la démolition.
Le mardi 30 août, les intimidations ont continué, avec des filatures de voitures de zapatatistes dans la ville de Pertuis et ses environs, des contrôles à la station essence, des verbalisations au bord de la Durance pendant que les militants essayaient de se reposer de cette nuit de harcèlement. Les 3 personnes en garde à vue, souvent sans lien avec la ZAP, sont accablé.e.s par des procès pour différents chefs d’inculpation, la plupart diffamatoires, en plus des violences physiques, intimidations et humiliations subies en garde à vue.
Les abus de pouvoir de la préfecture et les violences des forces de l’ordre subis ces derniers jours par les zapatatistes ne resteront pas sans réaction. Les responsables devront répondre de leurs actes. La ZAP, quant à elle, poursuivra son combat contre la bétonisation de 87 hectares en zone humide à Pertuis, combat qui fait visiblement trembler les pouvoirs locaux. Elle poursuivra son combat jusqu’à l’abandon définitif du projet, plus lucide quant au non-respect de la loi par le préfet et les forces de l’ordre, après cette violation manifeste de la liberté d’aller et venir et de la vie privée, ce non-respect des lois ayant déjà été mis en évidence lors des expulsions et destructions de bâtiments amiantés sans respect des procédures légales.
Rendez-vous très bientôt sur les terres de Pertuis.