Les parloirs notamment sont impactés : des policiers surveillent les échanges, vérifiant notamment que la distance physique ainsi que le port du masque soient appliqués. Les parloirs pour certaines personnes potentiellement en contact avec des détenus positifs ont étés raccourcis à 10 minutes voire ont été complètement interdits.
Les keufs ont prétendu que c’est le directeur de l’administration du CRA qui décide s’il est possible ou pas d’empêcher les parloirs.
Toujours selon des retours de personnes à l’intérieur, pendant un moment, certains ne pouvaient pas avoir accès aux chambres car il y avait la galle.
De plus, l’association forum réfugiés, qui est censée accompagner les prisonnier.es, n’accepte plus de les voir pour ne pas risquer la contagion. De même des JLD, (jugements qui déterminent si la rétention d’une personne est prolongée ou pas), ont eu lieu en distanciel.
Voici le témoignage de l’un des prisonniers avec lesquels nous sommes en contact.
Bonjour, c’est un collègue qui m’a passé votre numéro.
On est dans le centre de rétention de Nimes. Il y a beaucoup de gens qui ont le Covid. Ils nous ont changé de bâtiment mais c’est pire que l’autre. Il y a aussi des cas covid et tout est sale. Ils n’ont même pas désinfecté les chambres, ils n’ont pas changé les draps de ceux qui y étaient avant. On a appelé Forum pour faire quelque chose pour changer la situation. Ils ont dit de les rappeler et quand je les ai rappelés ils étaient partis. Je ne sais pas quoi faire. Tout est sale, les gens jettent les clopes, la bouffe et le café par terre. Depuis hier je ne sors pas de ma chambre. Tout est trop sale. J’ai même demandé au flics de me mettre au cachot, en isolement pendant les jours qui me restent à faire parce que c’est mieux que ici. Moi, inchallah je sors dans trois jours, même si j’ai déjà refusé deux tests...
Cette même personne nous rappelle quelques heures après pour nous dire que, suite aux plaintes des prisonniers pour les conditions du bâtiment où ils étaient, les flics leur ont imposé de nettoyer eux même les chambres et les couloirs.
En plus, tous les prisonniers qui ont refusé le test covid sont privés de bagagerie. Ils n’ont donc pas la possibilité d’avoir accès à leurs cigarettes et à ce que les proches ont déposé pour eux.
Les tests covid imposés par le CRA aux prisonniers n’ont pas vraiment pour but premier de ralentir la propagation de l’épidémie. En effet, beaucoup d’états éxigent des test covid négatifs pour autoriser les expulsions. (Pas tous, certains vols vers la Tunisie ont étés possible sans test)
Beaucoup de détenus décident donc de refuser les tests pour ne pas être expulsés. Ce qui les expose à des peines de prison ferme : en effet, après avoir fait trois mois au centre de rétention, il est maintenant fréquent que des détenus des CRA soient envoyés en garde à vue, puis en prison pour plusieurs mois pour des refus de tests. Puis souvent ils sont ramenés en CRA après leur peine de prison et la situation se reproduit...
Force aux prisonnier.es de Nîmes et d’ailleurs !
Contre toutes les prisons !
A bas les CRA !