Les médias dominants et les discours qu’ils véhiculent sont l’expression matérielle plus ou moins directe de la propagande des intérêts capitalistes et de l’actuelle organisation sociale de la société, qui nous est insupportable pour bien des raisons.
Voilà pourquoi nous voulons que MIA existe ici, comme il existe d’autres initiatives semblables ailleurs : nous voulons créer un espace commun dans lequel puissent s’exprimer, composer et résonner les luttes, résistances et conflictualités en cours qui refusent cet état des choses à Marseille et dans sa région. Ce site n’est pas un espace déconnecté de l’action, il veut partir de la rue et des luttes, et être un outil pour celles et ceux qui y participent. Pour celles et ceux qui dans leur quotidien, dans leurs quartiers, dans leurs boîtes, dans leurs maisons, se battent contre l’oppression et l’exploitation.
Dans notre expérience de lutte, nous constatons que les collectifs et individus qui se retrouvent sur ces bases anticapitalistes et anti-autoritaires peinent bien souvent à se rencontrer, à lutter ensemble ou en parallèle, à partager un agenda, à articuler leurs luttes ou à échanger autour d’un point de vue ou d’une analyse. MIA veut contribuer à ce que ces échanges d’informations soient possibles, amplifient la résonance des luttes et leur permettent d’être plus fortes.
Nous privilégions une rédaction basée sur l’entraide (que ce soit pour l’écriture, la relecture, l’illustration des articles, la vérification des infos lorsque cela est possible…), le partage de la modération par une équipe tournante ouverte à participation et la mise en discussion des publications. Cette initiative est née suite à des discussions inspirées par l’expérience de rebellyon.info autour de l’envie commune de faire vivre un site local et indépendant. Pour exister, il a maintenant besoin d’autant de personnes pour le lire que pour y écrire.
Sur la forme, toutes les contributions sont les bienvenues : enquêtes, récits, interviews, témoignages, comptes rendus de réunion, de manifestation ou d’audience, etc. Tous les supports (texte, vidéo, son, image, dessin, etc.) ont leur place. Cela dit, nous aimerions que tous ces textes soient accessibles et lisibles par toutes et tous, sans que cela ne veuille dire qu’il faille en appauvrir le fond. Nous demandons simplement à qui souhaite contribuer d’avoir cette attention lors de la rédaction : les articles sont faits pour être lus.
Sur le fond, comme nous le disions dans les premières lignes de ce texte, ce site est animé par un esprit anticapitaliste, anti-autoritaire et révolutionnaire. Nous sommes du côté des opprimé-e-s et des exploité-e-s. Nous refuserons donc dans la modération toute contribution rejouant les formes de pouvoirs et de dominations existantes, c’est-à-dire toute contribution soutenant ou laissant entendre que certaines personnes sont inférieures à d’autres. Les contributions à visée électoraliste ou en faveur de l’État, de la répression et de ses polices ne seront pas acceptées non plus. De plus, nous nous défions de tous les partis politiques et des centrales syndicales, qui nous ont donné bien trop d’exemples de récupération et de désamorçage des luttes à travers l’Histoire ; ce qui pourrait venir de ces entités n’a donc pas sa place ici.
Nous pensons que la circulation des idées et des débats à l’oeuvre dans ce courant contribue à la diffusion de l’esprit critique et à la construction d’un courant révolutionnaire. L’objectif de MIA est donc de donner autant de visibilité que possible aux évènements, idées et débats en cours dans le courant politique anti-capitaliste et anti-autoritaire. C’est pourquoi, si les contributeurs sont largement invités à exprimer leurs idées et désaccords, les modérateurs s’abstiennent de prendre position dans les débats, et tiennent à donner de l’espace à toutes contributions reçues, du moment où leurs contenus n’entrent pas en contradiction avec les principes de la charte.
La modération se veut aussi tournante. Parce que ceux et celles qui participent au site ne constituent pas un groupe politique spécifique, mais agissent ensemble dans l’idée que de tels espaces de publication sont nécessaires et qu’ils peuvent être utiles à toutes les communautés, individus, groupes et collectifs en lutte et plus largement aux luttes elles-mêmes. La modération permet aussi, pour les articles n’ayant pas été écrits collectivement, des relectures à plusieurs et de rediscuter la pertinence de la présence de certaines contributions si le cas se présente. Et pour tous les textes, elle assure l’entraide pour la mise en forme des articles.
Ce site ne tient pas sans complices, camarades et allié-e-s. Il n’appartient pas aux gens qui l’animent et reste ouvert à tout ceux et celles qui souhaitent y participer, dans les limites du cadre défini par la présente charte. Nous insistons. Ce site, pour exister, a besoin d’autant de lecteurs et de lectrices que d’auteur-e-s, de coups de mains (à la modération comme à l’écriture), de relais, de soutien, de discussions et de rencontres. Et pour vivre, il a besoin de luttes, parce que c’est les luttes qu’il veut faire vivre et encourager.
MIA participe au projet « mutu » et vient, dans une certaine mesure, prendre la suite du blog mars.noblogs.org, bien que le fonctionnement, l’équipe et l’époque ne soient pas forcément les mêmes. Le blog disparaitra donc, mais la liste de diffusion mia, quant à elle, reste vivante et sera bientôt liée à ce nouveau projet.
Pas de pacotilles, chaîne en or qui brille, merci d’avoir pris le temps de penser le MIA.