Nous convergerons à Paris parce nous ne concevons pas de laisser le gouvernement se refaire une verte image de protecteur providentiel de la couche d’ozone, alors qu’il ne veut officiellement renoncer ni à l’aéroport de Notre dame des Landes, ni à mille autres projets destructeurs de vies, forêts, et prairies, de territoires habités et cultivés. Il faut parfois aller interpeller ceux qui s’obstinent à pourrir la planète précisément là où ils espèrent donner l’illusion de la sauver.
Si l’on souhaite s’attaquer réellement aux causes du réchauffement climatique, on ne peut s’en remettre un seul instant à la mascarade répétée des négociations perdues d’avances et des échanges de marchés carbones entre lobbies industriels et gouvernements, encore moins au capitalisme vert. Ce que nous affirmerons à Paris suit un tout autre tracé.
La seule réponse cohérente possible est de sortir enfin du productivisme industriel, de la privatisation des biens communs, de la destruction des terres nourricières et de la marchandisation du vivant. Mais si l’on espère encore enrayer réellement le saccage accéléré des bases même de l’existence, on ne peut imaginer non plus construire tranquillement des alternatives et autres « processus de transition ». Pour qu’émergent des possibles, il s’agit de bloquer concrètement dès maintenant l’avancée de leurs projets d’aéroports et de lignes à grande vitesse, l’extraction des minerais et gaz de schistes, l’enfouissement vénéneux des déchets nucléaires, la poussée de l’agro-industrie et l’éclosion incessante des center parcs et des hypermarchés... Il faut en libérer des espaces où puissent s’inventer, ici et maintenant, d’autres formes de vie commune et d’organisation, de liens et d’échanges matériels, de cultures et d’habitats, émancipées du diktat économique.
A partir de zones menacées se propagent aujourd’hui des points d’ancrages où s’échafaudent des possibles partageurs. il s’y exprime dans un même mouvement cette aspiration à leur mettre des bâtons dans les roues et à tracer d’autres chemins. Malgré les chantages à la croissance, les pseudo débats publics, les pressions judiciaires et les troupes policières, on voit surgir depuis divers lieux une conviction contagieuse : celle qu’il est toujours possible de résister victorieusement face aux tractopelles des aménageurs et autres extracteurs. Nous convergerons à Paris pour matérialiser cette conviction face à la COP 21 et pour porter sur place la force de nos mouvements
Pour se coordonner, trouver des infos, se relier à des convois en préparation : marchesurlacop[@]riseup.net / site d’info : https://marchesurlacop.noblogs.org
La cop 21 c’est quoi ?
Il s’agit d’un sommet où des représentants de 195 états se retrouveront, sous l’égide de l’ONU, pour négocier les engagements de leurs pays en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cette rencontre, 21ème du nom depuis la convention de Rio en 1992, aura lieu au Bourget du 30 novembre au 11 décembre 2015 à Paris. Elle est souvent présentée comme « le sommet de la dernière chance » pour l’avenir de la planète. Mais plus grand monde ne croit réellement que puissent s’y prendre de quelconques décisions à même de contrecarrer le changement climatique et le monde qui ne cesse de le produire. Cette année leur opération de communication se déroule en Seine Saint-Denis, un des départements les plus pauvres et pollués d’île de France, asphyxié par la métropole et les grands chantiers d’aménagement. Face aux gouvernants et aux industriels, des mouvements de base s’ organisent dans le monde entier pour entrer en action pendant la COP 21. Une manifestation aura lieu le 29 novembre à Paris avant l’ouverture du sommet. Des journées d’actions de masse sont annoncées les 11 et 12 décembre à sa clôture. De multiples mobilisations et rencontres auront lieu pendant toute la durée de la conférence.
Email : marchesurlacop_AT_riseup.net
Vu sur : https://nantes.indymedia.org/articles/31925