Ciné-Club : Un racisme à peine voilé

Dans un contexte d’islamophobie galopante, il est plus que nécessaire de voir ou revoir le film de Jérome Host, Un racisme à peine voilé, qui revient sur le pseudo-débat autour des signes ostentatoires d’appartenance religieuse de 2003-2004...

Au terme d’un été qui aura vu Valls et Chevènement appeler les musulmanEs de France à la discrétion (sic !), et les médias et l’opinion publique se précipiter sur la non-affaire du "burkini" et ses suites (tandis qu’en août un amendement visant à rendre inéligibles les députés en cas de condamnation pour violences a été rejeté dans un silence assourdissant par 15 députéEs), avec presque autant d’unanimité et d’irresponsabilité qu’en 2004, il est plus que nécessaire de voir ou revoir le film de Jérome Host, Un racisme à peine voilé, qui revient sur le pseudo-débat autour des signes ostentatoires d’appartenance religieuse de 2003-2004, sa construction médiatique et politique, ses enjeux réels et ses conséquences concrètes.

Présentation du film

Octobre 2003 : Alma et Lila Levy sont exclues du Lycée Henri Wallon d’Aubervilliers pour le seul motif qu’elles portent un foulard. S’en est suivi un débat politique et médiatique assourdissant, justifiant dans la plupart des cas l’exclusion des jeunes filles qui portent le foulard à l’école. Février 2004, une loi finit par être votée par l’assemblée nationale, à la demande de Chirac...

Un racisme à peine voilé revient sur cette polémique depuis l’affaire de Creil en 1989 (où deux collègiennes avaient été exclues pour les mêmes raisons) et tente de "dévoiler" ce qui se cache réellement derrière la volonté d’exclure ces jeunes filles. Nous leur avons donné la parole. Ainsi qu’à d’autres [professeurs, militant(e)s associatifs(-ves), féministes, chercheurs(-euses)] regroupé(e)s autour du collectif "Une école pour tous-tes", qui lutte pour l’abrogation de cette loi qu’ils et elles jugent sexiste et raciste...

Durée du film : 75 minutes

Une humble proposition, pour marquer notre opposition à la stigmatisation galopante des musulmanEs, ici comme ailleurs, et pour s’intéresser à ce que vivent celles qui se retrouvent sous les tirs croisés du sexisme et du racisme (ce qu’on appelle l’intersectionnalité. Pour en savoir plus sur cette notion complexe, on peut par exemple écouter cette émission des camarades de Radio Zinzine) au nom même de leur émancipation...

Le film est visible ici, dans son intégralité (mis en ligne par le réalisateur)... ainsi qu’à l’Équitable Café du Cours Julien mercredi 7 septembre, à 20h.

Malheureusement, c’est déjà demain... Qu’est-ce qu’on fait pour éviter le pire ?

PS :

Plus d’infos sur le film dans cet article de Les Mots Sont Importants.

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