Les caricatures de Coco peuvent être publiées telles quelles dans n’importe quel média raciste, de Charlie Hebdo à la LDJ, de Marianne à Français de souche, de Conspiracy Watch à Franc-Tireur, c’est ce qui explique le soutien très vaste dont peut bénéficier une « caricaturiste » adaptable à toutes les formes de racisme, de l’extrême droite à l’extrême gauche.
Ce dessin ne dénonce rien et satirise les victimes au lieu des bourreaux. Cette situation n’est pas le fruit d’une catastrophe naturelle. C’est une catastrophe humanitaire organisée et planifiée par une nation d’occupation, avec le soutien actif et passif des puissances occidentales qui n’ont habituellement que les droits de l’homme à la bouche. Et au lieu de s’attaquer à Israël, aux USA ou à la France, Coco préfère ironiser sur des personnes abruties par la religion.
Vous imaginez un dessin de presse représentant un prisonnier juif rachitique dans un camp d’extermination qui hésiterait à manger un rat qui passait par là parce qu’il se demande si c’est casher ? Ou un truc du genre on ne massacre pas pendant le shabbat ?
Qui oserait publier ça ? La liberté d’expression à la tête du client, c’est ce qui caractérise nos « démocraties » de merde. Certain-e-s en abusent jusqu’à la nausée, et Coco en est la championne toutes catégories. Quelles excuses va-t-on nous trouver pour cette autre saloperie ? C’est pas les sionistes qui massacrent des milliers d’enfants, c’est le Hamas qui s’en sert comme boucliers ! !
Les médias unanimes nous vantent le courage de Coco, rescapée du massacre de Charlie, qui n’a pas peur de risquer sa vie pour ses idées. En fait, Coco a été épargnée par les tueurs pour leur avoir donné le code d’entrée des locaux de Charlie. Mais elle préfère maintenant vivre sous protection policière plutôt qu’arrêter ses provocations permanentes contre les musulman-e-s et plus particulièrement les Palestinien-ne-s. La vocation de martyr n’est pas que chez la résistance palestinienne.
Et Libé n’a rien trouvé de mieux que recruter Coco pour remplacer Willem comme caricaturiste de presse, entre islamophobes on se soutient. Voir à ce sujet l’article de LMSI :
"Le renouvellement des générations, à Libération, était jusqu’ici plutôt facteur d’amélioration. Les grandes figures de babyboomers réac et aigris, du type Joffrin ou Le Vaillant, tendaient à s’effacer, au profit de plumes plus jeunes et plus affutées, en particulier en termes de féminisme, de laïcité ou d’antiracisme. Puis il y eut le « coup » indécent, violent, abject, que fut la publication, sous forme de tribune, d’une« lettre ouverte » sur le viol signée par un violeur – le 8 mars dernier, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes. On boycottait, depuis lors, tout achat du journal, en espérant un geste fort – à commencer par de réelles excuses – pouvant racheter l’affront. En vain. Le hasard fit, un mois plus tard, tomber entre nos mains le pénultième dessin, avant départ à la retraite, du grand Willem, puis une publicité donnant à voir l’une des toutes premières oeuvres de sa successeuse Coco, de quarante ans sa cadette, marquant d’emblée son territoire idéologique, de la plus sinistre des manières. Le rappel fut édifiant, cinglant, douloureux : comme a pu le dire Pierre Bourdieu, la jeunesse n’est qu’un mot." […]
"Voici donc deux dessins. Parus à quelques jours d’écart, dans le même journal : deux dessins sur le même thème.
À gauche, un dessin de gauche sur le COVID et sa contagion, incriminant les mots d’ordre ronflants, réactionnaires et irresponsables d’un ministre qui se refuse à fermer les écoles (« la transmission »)
À droite, un dessin de droite (extrême) sur la même COVID et sa contagion, incriminant... les racisés et leurs outils d’émancipation. Représentés en chauve-souris-vampires, tranquillement, comme à la grande époque du Juif vampire, de l’Arménien, du Levantin, du Métèque vampire [1].
So long, Willem. Adieu, Libé."
Et aussi :
"Qu’on n’ait pas fini de regretter la beauté, la poésie et la douce folie de « L’oeil de Willem » dans Libération, nous l’avons déjà dit. Que la vignette qui lui a succédé dans le même bas de la même page « Idées / Débats », sous le presque même intitulé, « L’oeil de Coco », soit plus qu’à son tour consternante voire écoeurante de laideur, de grossièreté et de relents « gaulois », misanthropes et réactionnaires, pas vraiment féministes ni « inclusifs » (en bref : le plus mauvais de la tradition du plus mauvais Charlie), cela aussi fut évoqué. Mais on ne pensait tout de même pas, dans les pages de Libération, tomber – dans tous les sens du terme – sur de telles insanités..."
"Il s’agit d’un dessin de presse, comme il en parait un chaque jour dans cette page « Idées / Débats » du quotidien Libération. Un dessin qui, comme l’indique le nom de la rubrique, véhicule des idées et les verse au débat. Un éditorial dessiné, en somme.
Le contexte : la panthéonisation bienvenue, bien que tardive, de Missak et Mélinée Manouchian, et l’intégration, avec eux, des dix de l’Affiche Rouge, des vingt-deux fusillés et de leur camarade Olga Bancik, raflée aussi et décapitée. Et, avec eux, de tout le groupe FTP-MOI, et de toute la contribution, précoce, constante et massive, des résidents étrangers dans la Résistance française contre le nazisme.
Le contexte, encore : le vote, quelques semaines plus tôt, d’une abjecte loi Immigration, inspirée, soutenue et célébrée par le Rassemblement National, qui inscrit dans le marbre de la loi des reculs sans précédent depuis Vichy sur les libertés fondamentales et le principe constitutionnel d’égalité des droits. La consécration explicite, par l’ensemble de la droite parlementaire et par le législateur, du principe vichyste fondamental, réintroduit dans le débat public par Jean-Marie Le Pen, porté ensuite par Marine Le Pen : la « préférence nationale ».
Le contexte, toujours : l’annonce, quelques jours avant la panthéonisation, d’une suppression pure et simple du droit du sol à Mayotte, reprenant là encore l’une des plus anciennes antiennes du Front puis du Rassemblement National." […]
En résumé, à quoi sert Coco ?
"En 2015, on a vu fleurir sur les trousses des profs des pins « je suis Charlie ». « Je suis », un journal raciste, mysogine, homophobe et transphobe.
Aujourd’hui, il y a un nouveau pins sur la trousse : « je suis Samuel Paty ». « Je suis », un prof raciste, qui a cru pertinent de montrer des caricatures islamophobes, en les présentant comme un modèle à suivre de la liberté d’expression, et a discriminé ses élèves en proposant à celleux qui seraient choqué.es de sortir de classe.
Verra-t-on bientôt des pins « je suis Fatiha-Agag Boudjahlat » ? « Je suis » une prof raciste, transphobe, qui appelle publiquement sur twitter les terroristes blancs d’extrême droite à « remettre le score à égalité » ?
Ou bien des pins « je suis Didier Lemaire » ? « Je suis » un prof raciste, fasciste, adepte de la théorie du grand remplacement, qui déclare que « Nous ne sommes pas loin d’un scénario à l’algérienne et nous ne sommes plus dans un état de paix. Il nous faut des lois d’exception qui visent l’ennemi et ne s’appliquent qu’à l’ennemi. » ?"