L’accès à certains espaces naturels est désormais conditionné à l’obtention d’un permis. Qui aurait pu l’imaginer à l’été 2019, avant que le monde bascule dans une logique de contrôle généralisée à toutes nos activités ? Probablement, personne ! Le Parc National des Calanques vient de franchir la ligne rouge en expérimentant un laissez-passer… numérique ! Les calanques de Sugiton et des Pierres Tombées se réservent. Improvisation, spontanéité, changement de plan, simple détour pour admirer un point de vue splendide sont donc exclus dans le monde des gestionnaires de la Nature.
Si nous ne refusons pas ces dérives, nous nous acheminons tout droit vers un monde où la Nature ne sera plus un espace de liberté. Notre crainte est qu’il en résulte dans un avenir proche, une Nature diminuée, un espace encastré dans le monde social, un espace géré, administré, contrôlé, surveillé. En d’autres termes, un prolongement de la ville dans les milieux naturels. La smart city étendra ses tentacules dans les campagnes, dans les parcs, dans les montagnes. Le monde deviendra entièrement socialisé, et nulle part on ne pourra se soustraire à sa propagande implicite. Insidieusement et à force d’accoutumance ; de banalisations en normalisations successives, la tumeur numérique aura tout le loisir de gangréner les moindres recoins de nos existences. Le virus de l’aliénation totale sévira.
Si nous ne refusons pas ces dérives, alors la start-up nation et l’industrie continueront à innover sur le juteux marché que représente la Nature à leurs yeux. Une Nature gérée, surveillée, connectée à laquelle on accède en cliquant !
Si nous ne refusons pas ces dérives alors nous nous soumettons à leur monde. Un monde machine où les visiteur·euses ne seront que des pions et des intrus·es, des flux gérés, optimisés, rationnalisés par la Tech. N’écoutons plus ces gestionnaires ni leurs experts. Ils ne travaillent qu’à leur préservation ; celle de leurs boîtes, de leurs organismes, des structures qu’ils mettent en place.
Refusons que l’accès à la Nature soit soumis aux volontés toxiques des technocrates et des politiciens. Refusons leur prétendue « écologie » et leurs pseudos « innovations ». Refusons les réserves à touristes !
Si vous aussi vous êtes surpris·e, opposé·e, gêné·e voire même ulcéré·e par cette mesure, alors rejoignez-nous pour en discuter et venez dire non à l’informatisation de l’accès aux Calanques.
Le samedi 20 août de 10h à 13h
À l’entrée de l’école des Beaux-Arts et d’Architecture
(Parking de la faculté de Luminy)
Nature et liberté !
Le Platane
leplatane@protonmail.com