Contre la censure de la parole des prisonnier·e·s

Discussion animée par le collectif L’Envolée sur la censure en prison : rendez-vous à la librairie Transit (51 boulevard de la Libération), le mercredi 14 juin à 19h.

Par différents moyens de pression légaux ou arbitraires, les prisonnier·e·s sont privé·e·s de la possibilité de s’exprimer. Les échanges entre l’intérieur et l’extérieur sont systématiquement contrôlés et censurés, et la liberté de s’exprimer collectivement à l’intérieur est carrément considérée comme hautement subversive. En prison, la confidentialité et l’intimité des échanges n’existe pas.

Régulièrement, les révoltes de prisonnier.e.s combattent directement le principe de la censure en prison, comme l’ont montré les récentes mobilisations contre les brouilleurs de téléphones aux prisons de Marseille-Les Baumettes, à Toulon-La Farlède, à Rennes-Vezin, à Lannemezan, etc.

Là-dedans, le journal L’Envolée, qui se veut un espace de critique de la prison et d’échange entre l’intérieur et l’extérieur, est régulièrement censuré par le ministère de la Justice. Depuis 2021, trois des cinq derniers numéros de L’Envolée ont été interdits de diffusion dans les prisons de France. Les textes mis en cause (articles, lettres, poèmes, entretiens) abordaient à chaque fois les violences pénitentiaires et leur caractère systémique. Ces censures administratives ne sont valables qu’en détention : le journal est interdit en prison mais pas dehors. Ce qui dérange tant l’administration pénitentiaire, c’est que des prisonnier·e·s s’expriment sur les violences qu’ils et elles subissent, que la mort plus que suspecte de prisonnier·e·s soit dénoncée par leurs proches, que des violences pénitentiaires évidemment répandues soient connues et discutées, mais surtout que ces paroles-là puissent circuler dans toutes les détentions. L’interdiction de L’Envolée n’est donc, évidemment, qu’un des aspects de la toile tissée par la censure d’État en prison.

Pour une discussion contre la censure de la parole des prisonnier·e·s et sur les moyens éventuels de la contourner, contre toutes les prisons, rendez-vous à la librairie Transit (51 boulevard de Libération, 13001 Marseille), le mercredi 14 juin à 19h.

PS :

Le dessin est réalisé par un pote en quartier d’isolement, et dont l’administration pénitentiaire censure souvent les dessins d’hélicoptères, car ils seraient selon elle "constitutifs de tenter de porter atteinte à la sécurité de l’établissement pénitentiaire" [sic]

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