L’industrie culturelle, les musées, les commémorations, les programmes éducatifs contribuent à faire de la mémoire du passé une sorte de religion civile de nos sociétés contemporaines. Cette religion remplit souvent une fonction apologétique : conserver souvenir des totalitarismes pour légitimer l’ordre libéral, occuper les territoires palestiniens pour empêcher un nouvel Holocauste, envahir l’Irak pour ne pas répéter Munich... Mais il est d’autres chemins de la mémoire, plus discrets, parfois souterrains, décidément critiques, qui transmettent le fil des expériences de l’égalité, de l’utopie, de la révolte contre la domination. Confrontée à un siècle de feu et de sang, la mémoire revendique ses droits sur le passé. Cette émergence de la mémoire a suscité un débat intellectuel, dont Enzo Traverso reconstitue ici les grandes lignes, de Halbwachs à Ricoeur, de Benjamin à Yerushalmi. A l’aide de nombreux exemples tirés de l’histoire du
L’arpentage est une méthode de découverte à plusieurs d’un ouvrage, en vue de son appropriation critique, pour nourrir l’articulation entre pratique et théorie. C’est une méthode de lecture collective issue de la culture ouvrière (cercles ouvriers) puis réutilisée pendant la seconde guerre mondiale par des résistants.