En attendant l’allocution de Macron...

Le meilleur maintien de l’ordre ? S’assurer que chacun reste chez soi. Mais ce 8 décembre, cela n’a pas suffi.

Lors de son point presse samedi en fin de journée accompagné de son Premier ministre, Christophe Castaner étonne par sa sérénité. Oubliée l’inquiétude qui l’accompagnait durant la semaine. « La situation est maîtrisée (…) des incidents se poursuivent, ils sont l’œuvre de casseurs. Ils sont traités par les forces de l’ordre avec méthode et efficacité ». Il martèle, un peu penaud tout de même : « Un point d’arrêt a été mis à l’escalade de la violence ».

Autant dire les choses. Cet homme n’a pas le choix. Il est obligé d’annoncer le retour à la normale, alors que des manifestations et des blocages se poursuivent partout en France malgré la nuit, que les visages se sont déjà donnés rendez-vous samedi prochain.

Quoi qu’il arrive : rassurer son monde. « Non, tout ne s’écroule pas, ne vous en faites pas. » Sur le terrain pourtant, difficile de reconnaitre la situation maitrisée.

Des émeutes ont éclaté en de multiples points de la capitale, laissant les forces de l’ordre dans la fumée. Toutes les caméras du monde s’agglutinaient autour des Champs à l’affut des affrontements, mais Paris a été un leurre qui a occulté la situation explosive dans le reste du pays. A Lyon, Marseille, Nantes, Saint-Etienne ou Caen : des affrontements. Bordeaux et Toulouse ont connu des émeutes historiques. Voilà pour les aspects les plus impressionnants. L’économie a été bloquée le temps d’une journée. Au moins un milliard d’euros de manque à gagner rien que pour les commerçants parisiens. Des manifestations pacifiques ont massivement rassemblé dans des dizaines de villes : gilets jaunes ou marches pour le climat convergeaient parfois dans des ambiances superbes. A entendre les chants retentir, peu de doutes sur les ennemis communs : l’état et le capitalisme. Les points de blocage à travers le pays n’ont pas faibli et se poursuivent.

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